Voici près de deux ans que le Cameroun n’a pas de président de la Fédération camerounaise de football. Depuis qu’Iya Mohamed, tenant du titre, a tenté de se faire «  réélire » selon une habitude datant de 15 ans presque. Le monsieur avait tout préparé, tout verrouillé pour « gagner » dans un fauteuil. Au nom de la glorieuse…certitude du sport. Il n’y  avait aucun risque de voir la victoire lui échapper. Tout était régler d’avance. Mais c’était sans compter avec son autre casquette, celle de DG de la SODECOTON. On y a découvert quelques « fautes de gestion ».

Quelques petits milliards ont disparu et la gestion de cette société a provoqué un violent débat entre deux pontes du régime : le président de l’Assemblée nationale et Jean Nkuété alors Vice-Pm, ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Personne n’a cru devoir les séparer et on ne saura jamais qui avait raison. Les deux hommes sont toujours aux affaires, l’un au perchoir, l’autre comme patron du RDPC, le parti  au pouvoir.

Pour pallier l’absence de M. Iya, embastillé, on a mis en place un comité dit de normalisation. On y a placé de grands juristes avec à leur tête un maître du droit  au Cameroun, Joseph Owona en personne. On croyait que de telles sommités nous sortiraient des textes en se curant le nez mais voici deux ans que ça dure. Pas grand-chose de fait. Le  provisoire tend à s’installer définitivement. Alors qu’ailleurs (au Gabon par exemple) l’affaire a été bouclée rondement. Owona lui se perd dans le droit, le grand prof se noie dans un verre d’eau comme il l’a fait avec notre constitution à laquelle il a travaillé et qu’on applique « progressivement ».

Owona vient de détruire une auréole construite depuis tant d’années au nom de quelques CFA. Des journaux le corrigent vertement, le traitant pêle-mêle de menteur, profiteur, opportuniste entre autres amabilités. C’est qu’Owona et ses copains ont fabriqué des textes sur mesure pour aboutir à une candidature unique. Même Blatter n’y a pas pensé. Et c’était d’un ridicule ! Même Paul Biya dans son parti a toléré au récent congrès du RDPC la concurrence de Ze Nguélé, juste pour s’amuser sans doute et ridiculiser l’homme muet d’Azomekout. Dire qu’Owona a été ministre des Sports dans ce pays. On mesure aujourd’hui notre chance d’avoir évité un tsunami sportif avec un tel dilettantisme dans la gestion des affaires publiques.

Voici un énième report des élections à la Fecafoot. Les Camerounais sont fatigués de parler foot, fric, faux, fesses, parfois alors que leur foot sur le terrain fout le camp. Partout on nous bat, on nous élimine, on nous humilie. L’entraîneur national (dernier en coupe du monde, presque dernier en coupe d’Afrique), lui fait les plans pour rester là jusqu’à l’Emergence en 2035. Owona nous a d’abord dit que c’était un grand entraîneur. Millla, Dieu du foot ou au moins agrégé en football a dit l’inverse. Owona l’a tancé avec un langage savant. Owona vient de s’apercevoir que cet entraîneur (en fait un ramasseur de balle) s’est trop trompé. A quelle heure grand prof ?

La vraie solution pour assainir notre football c’est de chasser tous ceux qui s’y agitent depuis 10 ans au moins. De trouver des gens neufs qui viendront travailler pour l’amour et le triomphe du football. Et ces gens existent. Si les Owona ont encore un peu le sens de l’honneur, ils doivent s’en aller en demandant pardon au peuple camerounais et en rendant le fric au profit de nos soldats aux prises avec Boko Haram. Donnons la confection des textes de la Fecafoot à des étudiants de 1ère année de droit. Le résultat vous étonnera. Ce ne sera plus ni féca…foutaises ni féca…foutoir. On parie ?