Affaire Martinez Zogo : Les médecins légistes dévoilent des éléments cruciaux au tribunal militaire
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Le 15 janvier 2024 restera une date mémorable dans l'enquête sur l'affaire Martinez Zogo. Sous l'égide du nouveau juge d’instruction, NDZIE PIERROT NARCISSE, les médecins ayant réalisé l’autopsie et examiné le corps de Martinez Zogo, à savoir le Dr MOGUE BOPDA EPOUSE BOUJEKA TIDIANE NALBERT, le Dr ZOA OTTOU ANGE MICHEL et le Dr NGONGANG GILBERT FRANCK OLIVIER, ont été convoqués au tribunal militaire pour une audition cruciale.

Dans le "rapport d’autopsie médicale de la dépouille présumée de monsieur Martinez Zogo" daté du 22 janvier 2023, un élément frappant a été révélé : "Le lieu de découverte du cadavre est une scène de crime secondaire." Le juge d’instruction a sollicité une clarification sur cette notion. Les médecins ont alors explicité que cela signifiait que le décès n'avait pas eu lieu à cet endroit précis, mais que le corps avait été déposé après coup. Cette assertion est fondamentale, car elle indique que Martinez Zogo a été tué ailleurs et que son corps a été déplacé.

La localisation du corps, retrouvé à proximité de la résidence de l'ancien commandant de la garde présidentielle, Etoundi Nsoe, est révélatrice. Elle semble indiquer une mise en scène délibérée. Les conclusions des médecins corroborent les déclarations des membres du 1er commando de la DGRE, qui ont affirmé que Martinez Zogo n'avait pas été torturé sur les lieux où son corps a été retrouvé, et qu'ils l'avaient laissé en vie, conformément aux ordres reçus.

L'audition de Justin DANWE, chef du commando, le 9 novembre 2023, a également apporté des éléments significatifs. Il a déclaré avoir demandé à ses hommes de laisser la cible vivante, soulignant que si leur intention avait été de le tuer, le corps n'aurait pas été découvert. Cette déclaration soulève la question de qui avait intérêt à ce que le corps de Martinez Zogo soit retrouvé et implique la possibilité d'une manipulation délibérée des circonstances de sa mort.

Lors de l'audience du 15 janvier 2024, les médecins légistes ont fourni des détails scientifiques supplémentaires pour étayer l'hypothèse d'une mise en scène. Ils ont souligné que l'état de décomposition du corps était incompatible avec un décès sur les lieux, car l'environnement aurait présenté des signes évidents de putréfaction. De plus, l'absence de traces de sang et le positionnement du corps suggèrent une intervention extérieure.

Ces révélations soulèvent deux questions cruciales : qui a déposé le corps à cet endroit précis, et dans quel but ? De plus, la proximité avec la résidence du colonel Etoundi Nsoe soulève des suspicions quant à une éventuelle tentative de l'impliquer dans l'affaire.

Face à ces éléments, l'affaire Martinez Zogo est loin d'être résolue. La coupure de la connexion internet sur les téléphones des membres du commando, ainsi que leur surveillance préalable à l'enlèvement, soulignent l'implication de personnes toujours en liberté. L'enquête se poursuit dans une quête de vérité et de justice, dans l'espoir de faire toute la lumière sur cette affaire complexe et troublante.

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