Buea : Rentrée scolaire sur fond de «villes mortes»
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Malgré la morosité ambiante du fait des débrayages, les élèves ont timidement regagné les salles de classe.

Sur le chemin qui mène à Buea hier lundi 4 septembre 2017, pas l’ombre d’un élève. Pourtant, il est un peu plus de 6h30 lorsque le véhicule qui nous transporte entre dans la ville de Tiko en ce jour de rentrée scolaire. Juste quelques habitants sont visibles. A Muyuka et à la gare routière de Mile 17, des policiers et gendarmes sont présents par petits groupes.

Toujours pas d’élèves, alors qu’il est 7h. Il faut entrer dans les établissements scolaires de la ville de Buea pour voir les élèves, vêtus de leur uniforme scolaire. Au Presbyterian and Bilingual School de Buea, quelques élèves sont en classe. Une vingtaine par classe, tout au plus. La majorité des salles de classe est vide. Au collège Saint Joseph de Sassè, des cantines d’élèves sur lesquelles sont inscrits leurs noms sont rangées dans un coin du hall de ce collège qui abrite un internat. Deux salles de classe (Form 3A, Form 1A) sont à moitié occupées par des élèves. Les autres salles de classe sont soit cadenassées, soit ouvertes, mais vides. Une ambiance identique se vit au collège confessionnel The City of Saint David School. Au lycée bilingue de Molyko, on dénombre plus d’une centaine d’élèves. Les élèves sont bien moins présents dans les salles de classe de la ville de Limbe.

Combats politiques

Au Saker Baptist College de Limbe, tout comme au lycée classique et au lycée bilingue de la même ville, pas grand monde. Beaucoup d’élèves manquent à l’appel. Mais, les responsables d’établissements restent confiants. « Ce n’est que le premier jour de classes. Nous espérons que la sérénité reviendra dans la ville et que les élèves retrouveront progressivement et massivement le chemin de l’école », indique le principal du collège Saint Joseph de Sassè. De leur côté, de nombreux élèves rencontrés espèrent avoir une année scolaire sereine.

« Je n’ai pas réussi à mon examen l’année  dernière, sûrement à cause de la grève. Et j’ai été bien choqué quand certains de mes camarades ont réussi. Je me retrouve donc en train de perdre une année scolaire. Mon souhait c’est que cette année ne ressemble pas à celle écoulée », note un élève du lycée bilingue de Molyko. Les parents rencontrés au lycée bilingue de Molyko ne sont pas en reste. « L’avenir de nos enfants a été sacrifié l’an dernier à cause des revendications politiques. Les enfants ne sont pas concernés par les problèmes des parents. Nous devons assurer à nos enfants une éducation et cela passe par l’école. Il est temps que nous revenions à la raison », fulmine une dame, visiblement courroucée.

Idem pour les hommes  politiques pour qui les enfants doivent être épargnés des revendications. C’est pourquoi « il est important que tous les parents envoient leurs enfants à l’école. Nos combats politiques doivent se faire en dehors des enfants qui, eux, doivent continuer de s’instruire parce que ce Cameroun que nous voulons construire, c’est à eux que nous le laisserons, et c’est eux qui vont mieux le construire que nous », en rajoute Abel Elimbi Lobè.

L’homme politique appelle donc tous les enfants à aller à l’école. Il demande également à tous les parents de laisser partir leurs enfants à l’école. Et pour ce qui est des combats, « nous allons continuer nos combats politiques pour toutes les causes, mais que les enfants aillent à l’école », encourage-t-il.

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