Lutte contre Boko Haram : Une réunion pour financer la Fmm
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L'Onu annonce que les donateurs de l'Union africaine vont se retrouver à Addis-Abeba le 1er février 2016 afin de mobiliser des ressources pour la Force multinationale mixte.

L'Organisation des nations unies est péremptoire. Il faut une mutualisation des efforts de toute la communauté internationale pour vaincre le terrorisme. Le porte-parole du  secrétaire général l'a dit le 13 janvier dernier. L'Onu réagissait à l'attentat kamikaze de Kuape. Ban Ki-moon prône " une approche globale en matière de prévention et de lutte contre le fléau du terrorisme". Pour le cas spécifique de Boko Haram, le secrétaire général se félicite de la tenue le 1er février 2016 de la Conférence des donateurs de l’Union africaine afin de mobiliser des ressources pour la Force multinationale. Il demande aussi de «traiter les causes profondes du terrorisme, en conformité avec les droits humains, le droit humanitaire et le droit des réfugiés ».

Il est donc prévu que les 54 pays de l'Ua se réunissent une énième fois pour trouver de l'argent à la Fmm qu’ils ont décidé de mettre sur pied. Lors de réunion antérieure, une enveloppe de 50 milliards de FCFA avait été promise à grand renfort de publicité par les membres de l’Union africaine. Des mois ont passé sans que le moindre franc n'ait été décaissé. Pis, sur le terrain, quatre pays de la Commission du bassin du Lac Tchad, plus le Bénin, avaient promis l'envoi de 8700 soldats. Des secteurs avaient été délimités. Le Nigeria, d'abord enthousiaste, a commencé à diluer l'entente. Alors qu' il était prévu que le commandement de la Force soit tournant à raison d'un mandat de six mois pour le commandant qui devrait appartenir à l'un des cinq Etats membres, Muhammadu Buhari, le nouveau président nigérian, a réuni ses partenaires pour leur annoncer qu'il confisque ce poste. Il a nommé un jeune général, Iliassou Abbah, à sa tête. Il a en même temps réformé le commandement de son armée. Le quartier général s'est déplacé de Abuja pour Maiduguri, l'épicentre de l'activité de Boko Haram.

Le Cameroun, pensant le mettre devant un fait accompli, a nommé conformément aux accords de la Fmm des officiers à l'état-major de la Fmm en même temps qu' il a envoyé un contingent de près de 2300 hommes commandés par le général Bouba Dobekreo ancien du Bir. Le choix était habile. Les militaires nigérians respectent le Bir, mieux ils l'apprécient. Le général et ses hommes ont débarqué à Mora. Ils pensaient très vite opérer indifféremment au Nigeria et au Cameroun. Le secteur n°1 dévolu à leur opération devait couvrir une partie du Nigeria. Abuja a nettement refusé.

Le secteur devait aussi accueillir les combattants tchadiens stationnés à Mora depuis de longs mois. Autre refus nigérian. Les Tchadiens ont dû se retirer chez eux. Ils ont compris qu’ils étaient indésirables même dans le secteur n°2 à Gambaru. Ils ont dû se rappeler que le Nigeria leur avait déjà dit que chaque pays devait combattre Boko Haram dans ses frontières. En dehors du Cameroun, aucun des cinq Etats de la Fmm n'a envoyé un contingent. Le Cameroun n'a pas voulu se résoudre aux réticences nationalistes nigérianes d’inviolabolite de son territoire. Mais, la Fmm n'a pas de mandat pour combattre Boko Haram partout où il se trouve. Sans cadre juridique, la Force multinationale ne peut franchir une frontière que si le pays où elle compte agir est d’accord. Les militaires de la Fmm, après des semaines de déshérence, ont été déployés en fin novembre 2015.

Un bout de front réputé très sensible leur a été attribué. Il part de Limani à Waza. Depuis novembre, la force n'est pas encore arrivée à Waza. Ses hommes tiennent très efficacement la dorsale qui part de Limani pour Bounderi dans le Mayo Sava. Cette route parallèle à la route nationale n°1 était un point d'entrée de Boko Haram. L'on attend que cette force prévue pour se projeter rapidement dans des territoires hostiles parachève son déploiement. Mais, des sources en son sein avouent que le secteur n°1 n'en a pas les ressources.

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