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© Mutations : Georges Alain Boyomo
- 24 Jun 2015 12:07:35
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Visite de Hollande au Cameroun : Des manœuvres pour la cause de Lydienne Eyoum :: CAMEROON
Les conseils de l’avocate s’emploient auprès de l’Elysée pour imposer le dossier dans l’agenda du président français.
« Le dossier Yen Eyoum évoqué à l’Elysée avant la visite de Hollande ». C’est le titre d’une alerte postée hier par le confidentiel « La lettre du continent ». Dans cet article, la rédaction de ce journal en ligne, basé à Paris, rapporte que « les défenseurs de la Française Lydienne Yen Eyoum entendent s’appuyer sur la visite de François Hollande au Cameroun, le 3 juillet, pour défendre une nouvelle fois la cause de leur cliente, emprisonnée dans ce pays depuis 2010 [le 11 janvier, ndlr]. Signe d’une timide évolution, Me Caroline Wassermann devrait être reçue, le 24 juin en fin de matinée, par Hélène Le Gal pour évoquer ce dossier. Malgré ses multiples courriers et demandes d’entretien, la très offensive avocate parisienne avait jusqu’à présent trouvé porte close chez la conseillère Afrique de l’Elysée ».
L’on apprend ensuite que « cet entretien intervient alors que, de son côté, la juge Sabine Khéris, chargée d’instruire la plainte pour “torture, actes de barbarie et détention arbitraire” déposée en France par Lydienne Yen Eyoum, peine à mener son enquête. La magistrate attend toujours une réponse à la commission rogatoire internationale qu’elle a adressée en décembre aux autorités camerounaises pour se rendre dans ce pays et procéder à plusieurs auditions ».
Le 9 juin dernier, la Cour suprême du Cameroun a confirmé la condamnation à 25 ans de prison ferme de Lydienne Yen Eyoum, pour détournements de fonds publics. Elle avait déjà été condamnée le 26 septembre 2014 par le Tribunal criminel spécial, après près de cinq ans de détention préventive. Suivant cette décision définitive et non susceptible de recours, l’avocate est condamnée à payer solidairement, avec Honoré Ngwen (ancien chef de la division des affaires juridiques au ministère des Finances à l’époque des faits), un peu plus d’un milliard Fcfa.
Le même jour [le 9 juin 2015], le Groupe de travail des Nations Unies ayant travaillé sur ce dossier a jugé, dans un avis rendu public, « arbitraire » la privation de liberté de cette avocate, avant d’inviter le gouvernement camerounais à prendre des mesures « pour remédier au préjudice matériel et moral » subie par l’accusée.
Pour les experts de l’Onu, « il n y a pas eu notification des motifs de l’arrestation (…) et la détention provisoire a dépassé les délais légaux ». Le document signé du Groupe de travail des Nations Unies le 9 juin 2015, fait état de ce que le gouvernement camerounais, sollicité notamment le 18 février 2015, s’est abstenu de répondre aux communications des Nations Unies sur ce dossier.
Au cours d’un point de presse sur le cas Lydienne Eyoum le 10 juin dernier, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, se fera l’avocat de la justice camerounaise dans cette affaire. « La justice s’est appuyée sur la constitution judiciaire, sur le code de procédure pénale. Tout au long de ce procès, cette constitution, c’est-à-dire code pénal, code de procédure pénale, a été respectée de bout en bout. Je mets quiconque au défi de prouver qu’il y a eu une faille dans le respect, dans l’application du code de procédure pénale ou du code pénal de notre nation ».
Avant de s’en prendre vertement aux médias occidentaux : «Il faut qu’ils [ces médias] cessent de faire un procès à notre tribunal, qu’ils cessent de procéder à des accusations diffamatoires, attentatoires à l’honneur de notre gouvernement, de notre pays et du chef de notre nation. C’est inacceptable ! Toute chose qui a tendance à porter atteinte à notre dignité, à notre fierté rencontrera toujours l’austérité des camerounais de manière générale », dira le Mincom. A l’observation, comme dans l’affaire Thierry Atangana (qui se mobilise pour Lydienne Eyoum), on n’est pas loin d’un sujet de friction entre Yaoundé et Paris.
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