Charleroi ou Charlegraff: Les graffs autrefois la mode pour les villes, aujourd’hui prennent une tradition à Charleroi
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Les graffitis sont, selon la plupart des dictionnaires conventionnels, des inscriptions ou des peintures réalisées sur des murs, des monuments ou des objets situés sur l'espace public. Leur naissance remonterait à l’époque de la Grèce antique.Dans la plupart des pays, « dessiner » un ou plusieurs graffitis sur une propriété sans le consentement de son propriétaire est considéré comme du vandalisme. Mais Parfois, le graffiti est employé pour communiquer un message politique et social. Cependant la culture de graff à Charleroi semble plus poussée que dans d’autres villes de la Belgique et peut être du monde. D’aucuns pensent que cet excessivité de graff à Charleroi révèle un besoin d’expression sociale, une manière de marquer son territoire, un média ou encore un art. Pour avoir une idée plus claire, nous avons rencontré un professeur de sociologie. Monsieur Benoît Dusart* nous répond. 

Quelle interprétation faites-vous de la culture de graff que nous avons à Charleroi ?

Je dirais déjà qu’il n’y a pas qu’une culture de graff à Charleroi, il y en a plusieurs et elles sont liées à des périodes différentes et à des investissements différents.
Elles ont pour auteurs des graffeurs bien connus tels urban dream au cours de années nonante à 2000, il y a aussi labienal Asfalt et des tagger qui pullulent à Charleroi. Des gens qui laissent leurs signatures sans faire des fresques. Donc entre ces star du graff historique ayant investi Charleroi, et ces tagger qui font des graffs façon anonyme, il y’ a une différence.

Pensez-vous que les graffitis sont un mode de communication conventionnel, ou un empiétement sur la loi ?

Là, ça dépend encore une fois de celui qui le fait. Dans le cas d’Asfalt, c’était quelque chose de très encadré institutionnellement, les autorisations étaient données, et urban dream aussi d’ailleurs. Là il n’y a eu aucun empiétement sur la loi.  Mais s’il s’agit de ceux qui écrivent des choses aberrantes, là, ça nous fait réfléchir. Mais, que ce soit l’un ou l’autre, c’est de la communication.

Même s’il y’a des mots parfois durs, parfois immoraux…tels burnes…fuck…, ne pensez-vous pas que certains tagueurs trouvent en cette passion un exutoire de frustrations, un moyen de dire certaines choses pas très acceptées ? 

Je ne sais pas ce qu’ils veulent communiquer, mais communiquer oui, car je ne pense pas qu’il puisse exister des gestes créatifs du genre sans l’intention de communiquer. Ils peuvent être liés à des frustrations c’est possible, l’envie, le désir de s’exprimer. Mais en ce qui concerne l’immoralité, je pense que c’est relativement ça, je me souviens d’une fresque qui mettait en scène des policiers malmenés, et cela avait créé des débats ici dans la ville de Charleroi. Mais sinon, dans 99/100 des cas, je ne vois pas pourquoi la morale se voit malmenée, dans la mesure où les images et les mots qui y ressortent sont retrouvés dans les autres médium tels la chanson, le cinéma et autres. Ça ne me semble pas être plus immoral qu’autre chose en tout cas.

Selon vous, le graff comme mode de communication est-il aussi puissant que la radio et la télévision et autres médium ?

Non, c’est pas du tout possible, la fresque est là pour ceux qui la voient, elle est limitée territorialement, ce sont des inscriptions locales et parfois pour des mouvements particuliers.
Maintenant il y a des institutions qui récupèrent ces créations et les montent dans les espaces plus museaux, je pense notamment au M.I.M (musée des instruments de musique) qui ouvre ses portes à Bruxelles cette semaine, je pense.

Pour vous résumer, je dirai qu’il existe des graffs positifs ou négatifs.

Mais non, je ne pense pas, en tout cas, je n’ai pas envie d’avoir des jugements de valeurs sur cette question-là. Je pense juste qu’il y a des tags qui peuvent me mettre mal à l’aise. Par exemple lorsqu’on se limite à des signatures comme empruntes sur un territoire, ça me désole un peu.
Par contre ça n’a rien à voir avec la question des fresques. Donc pas de graffs positifs ou négatifs.

Est-ce qu’en tant que citoyen de Charleroi, vous trouvez qu’ils salissent un peu la ville ?

Concernant les tags, je dirai oui, ils ne sont en général pas très bons, ils sont une emprunte qui me gêne, vu qu’il n’y a pas grande chose dans le contenu. C’est pourquoi je fais la différence entre tag, fresque et le graff, ce n’est pas la même chose pour moi.

Merci de nous avoir accordé de votre temps.

Merci également à vous

* Benoit Dusart est professeur de sociologie

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