Il était une fois la bêtise légale: CRÈVE !!!
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La première image, à Douala, en compagnie du vaillant Essama André Blaise, sur la nouvelle « Avenue Um Nyobé ». La deuxième, à Bruxelles, au lieu dit Place du Trône, en face de la statue géante du roi Léopold II de Belgique.

La différence fondamentale ici est que les Belges sont fiers de célébrer leurs héros et leur construisent des œuvres monumentales, tandis qu’au Cameroun, Essama a dû payer du prix de sa liberté, pour une chose aussi évidente qu’un simple nom de héros national sur nos artères urbaines.

Bienvenu au Cameroun, une république alcoolique et hitlerienne, où le « patriotisme » consiste à dire que Paul Biya est bon et qu’il nous conduira à l’émergence en 2035 ... à l’âge de 103 ans!

C’est le pays où des chefs « traditionnels » se déchirent pour déloger la sculpture de John Ngu Foncha, pour aller ensuite bénir la prétendue « œuvre d’art » d’une pseudo artiste française, Sylvie Blocher, inconnue dans son propre pays la France, et médiocre comme le péché.

Paix, travail, folie

Pour avoir à plusieurs reprises dérobé la tête du monument de Leclerc à Douala, Essama passe en moyenne 6 moins par an en prison pour « destruction de bien public ». Oui, parce qu’au Cameroun, les colons, ceux qui nous ont mis en esclavage pendant 400 ans et entraînés dans une guerre « mondiale » qui ne nous concernait pas, sont des biens publics.

Et ils le disent sans rire.

Vous avez déjà vu des statues de Hitler à Jérusalem ? Allez dire aux Juifs que ça fait partie de l’histoire. Ça va être amusant.

Je ne vais pas vous expliquer qui était Philippe Leclerc de Hautecloque. Allez demander aux biyayistes de vous raconter l’histoire de leur fameux « bien public », et de vous expliquer sur quelle base rationnelle ils lui érigent une stèle. En revanche, je peux vous dire qui était Léopold II ( 1835 - 1909 ) et ce qu’il a fait à notre peuple :

C'est en 1876 qu’II fonde l'Association Internationale Africaine ( AIF ), avec pour but de « civiliser » les âmes de ces pauvres Noirs en manque de Paradis. Apres avoir envoyé l'explorateur Stanley explorer cette terre immense, il décèle l'opportunité économique que représente cette zone riche, traversée d’ouest en est par un serpent gigantesque : le fleuve Congo et ses 4700 km de long. Cette nouvelle colonie servira de base pour le commerce de nombreuses richesses, dont le caoutchouc, dans un XIXe siècle marqué par le boom de l'industrie automobile.

La main mise sur le territoire Congo marquera les pires atrocités, entre tortures et meurtres de masse. Le sang ruissèlera à en faire rougir le grand fleuve. L'horreur atteindra de telles proportions que l’écrivain anglais Arthur Conan Doyle, créateur du célèbre détective Sherlock Holmes parlera de « pire génocide de l'humanité. »

Le chiffre de 10 millions de morts n'est qu'une approximation, quand on sait que les Blancs ont la détestable manie de minimiser leurs forfaits envers l’Afrique. Toutefois, le plus grave n'est même pas de voir l'effigie des colons dans leurs propres pays. C’est logique puisqu’ils ont défendu les intérêts de leurs peuples. Ce qui est effrayant, c'est que nos villes arborent leurs noms au mépris des locaux. L'ignorance de l'histoire a conduit à des inepties telles que ce nauséabond abus de langage « bien public. »

Je ne sais pas qui a écrit « CRÈVE » sous cette sculpture. Certainement un Congolais conscient de ces réalités historiques qui nous concernent. Il est ce que représente Essama pour le Cameroun. Nul doute qu’un jour, c’est sa propre stèle qui trônera dans l’un de nos centre-ville, en guise de récompense bien méritée.

Malheureusement, nous attendons souvent que les nôtres meurent avant de reconnaître leur valeur. Ça doit cesser. Notre soutien doit aller bien au-delà des « Bravo » et des « Courage » sur Facebook. En ce moment même, Essama est sous le coup d’une caution de libération de 4 175 000 de francs CFA ( environ 6 000 euros ), et la meilleure façon de lui faire sentir notre présence, c’est de l’aider de manière pratique à sortir du fossé de l’injustice.

Car le nouvel esprit de l’Afrique de demain, ce n’est pas celui où on est payé pour venir soutenir quelqu’un, mais où on est prêt à payer pour soutenir quelqu’un en souffrance.

Vous pouvez déposer vos contributions sur le Paypal qu’il a ouvert à cet effet à l’adresse : https://paypal.me/pools/c/8ffLEXjarC, ou par Orange Money via la sœur de l’accusé Cyndy Nganga : 696 96 71 14 . L’alternative étant le leetchi ci-après : https://www.leetchi.com/c/essama-andre-blaise 

Il y a mille façons de combattre la sauvagerie. Et la force des malfrats, c’est le silence et l’inaction des gens bien

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