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CAMEROUN :: Absence du journal dans les kiosques: Le Messager n’est plus à l’écoute du peuple ? :: CAMEROON

Des lecteurs plaident pour le retour, à Bafoussam et dans les villes environnantes, de la version physique à côté de celle numérique ou digitale.

Félix Kam s’ennuie ce vendredi 14 novembre 2025. Il est seul devant l’espace qui lui sert de kiosque à journaux en face du palais de justice de Bafoussam. Sont exposés, le quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune  et la presse locale, Ouest-Echos et quelques titres méconnus du grand public. Le Messager est absent de cet espace.

Comme depuis cinq ans. Ce qui fait que certains jeunes, n’ont pas en mémoire l’identité visuelle du journal fondé à Bafoussam le 17 novembre 1979 par Pius Njawé.

Cette non disponibilité ne cesse de déranger des lecteurs assidus,  à l’instar de ce pharmacien de Mbouda qui pendant de nombreuses années  se rendait personnellement à l’agence de Le Messager Bafoussam non loin du carrefour Madelon » pour personnellement récupérer son exemplaire du journal…

« Ça permet de parler et ça crée du lien »

« Les lecteurs venaient demander Le Messager, et chaque fois je leur disais que ce n’était pas disponible. Ils se sont découragés et ont cessé de venir au kiosque. La présence et la disponibilité du journal Le Messager occupait une place de choix dans mon décor. C’était le journal le mieux vendu. C’est autour de Le Messager que de nombreux citoyens, en majorité des fonctionnaires retraités, s'informaient et construisaient le débat social », soutient-il. Et d’argumenter : « le kiosque a finalement un vrai rôle social.

Pour une partie de la population, se rendre au kiosque ce n’est pas pour acheter le journal mais c’est un rituel, ça permet de parler et ça crée du lien. Toutes les classes sociales ont un intérêt à se rendre au kiosque. Qu’un badaud et un attaché de presse se rencontrent et se parlent, ce n’est que dans un kiosque que cela peut se passer.» Malgré tout, ce vendeur de journaux tous les jours de la semaine (dimanche inclus), ouvre sa boutique à 7H du matin pour ne la fermer qu’en début de soirée. Comme pour  tous commerces de proximité, il mise sur la relation avec le client.

Le kiosque de Félix Kam a néanmoins cessé, avec l’absence de Le Messager, d'être un  espace de débat. Ce qui   génère un important flux de plaintes. Lecteur de Le Messager, l’artiste musicien Jean De Dieu Sakam, déplore la disparition de ce journal des kiosques de la ville de Bafoussam. « Je suis un amoureux de la bonne lecture. J’aimais me ressourcer à travers les articles bien sentis de Le Messager. La lecture de ce journal manque à mon quotidien. Il souhaite qu’une stratégie soit mise sur pied pour repenser la diffusion de la version imprimée de Le Messager», souligne-t-il. Bertrand, vendeur de journaux à Bafang, formule un discours similaire. Il propose de revoir le partenariat avec les agences de voyage.

Ce lecteur doté d’une mémoire d’éléphant se rappelle des grandes signatures du journal au début de la décennie 90. Il cite certaines formules chocs de la chronique « de quoi ? Je me mêle... » de feu Thomas Eyoum A. et du commentaire de feu Jean Baptiste Sipa. Les noms des rédacteurs de ce journal, surtout ceux de la fin des années 1990 et du début des années 2000, coulent au bout de ses lèvres. C’est avec aisance qu’il parle d’Alexandre Djimeli, Alex Gustave Azebaze, Richard Touna, Marie Noëlle Nguichi, Jean François Chanon ou de Souley Onohilo.

La négation des journaux Whatsapp

Déconnecté depuis quelques années de la version imprimée de Le Messager qui n’arrive plus à Bafoussam, Jean De Dieu Sakam se limite, quelques fois, à découvrir la Une du journal diffusée à travers les réseaux sociaux. 

Pour lui, on apprend rien, on ne s’informe pas en lisant juste les titres. Cet artiste est aussi  formellement opposé à la diffusion des journaux sérieux via les canaux comme whatsapp et facebook. C’est du sensationnel et du bluff. 

Lecteur de Le Messager, le Dr Siméon Kuissu est de cet avis. En 2023, il a renoncé à prendre un abonnement au motif qu’il n'appréciait pas la version numérique du journal. 

Philippe Toguem Nzudié, opérateur économique de la ville, a résilié son contrat d’abonnement au journal, à cause de la non disponibilité de la version physique qu’il prenait pour le compte de son papa, M. Nzudié, un vieillard très attaché à la ligne éditoriale de Le Messager, un journal qui pour cet habitant du quartier Tamdja a été « à l’écoute du peuple » ou le porte parole des « sans voix ».

Faut-il le rappeler, à  Bafoussam, sur une dizaine de kiosques à journaux opérationnels, il y a une vingtaine d'années, seul un résiste. Situé en face du palais de justice de la ville, il est tenu depuis plus d’une trentaine d’années par Félix Kam. Celui-ci cumule une dent dure contre le maire de la ville, Roger Tafam. Celui-ci a réduit son kiosque au mépris de l’article 30 de  la loi sur la communication sociale de décembre 1990. «Cette loi donne des pouvoirs au maire en matière d’organisation des activités d’affichage. Et les kiosques à journaux font partie de l’affichage », explique-t-il. « Le responsable presse de Messapresse, Martin Mpilla, a écrit, fin novembre 2020, pour indiquer sa disponibilité à nous accompagner dans le processus d’embellissement de la ville à travers la réfection de mon kiosque qui permet la diffusion des journaux au rang desquelles Le Messager. Mais le maire n’a jamais accédé à cette demande », accuse-t-il. 

Léopold Nguelo, communicateur proche du maire de la ville de Bafoussam, rassure qu’il s’agit uniquement d’une opération d’embellissement de la ville de Bafoussam et non d’une entrave à la libre diffusion des journaux.

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