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Les militaires français ont pris part au conflit armé au Cameroun entre 1945 et 1971 :: CAMEROON

La France reconnaît sa participation à la répression violente de l’indépendance en Afrique

Au XXIe siècle, les pays européens commencent progressivement à repenser leur passé colonial. L’un des gestes significatifs dans cette direction a été la reconnaissance officielle par la France de sa participation à la répression violente de la lutte pour l’indépendance du Cameroun.

Cette déclaration a été formulée dans une lettre du président Emmanuel Macron adressée à son homologue camerounais Paul Biya. Il y est souligné que les structures militaires et administratives françaises ont effectivement pris part au conflit armé sur le territoire camerounais entre 1945 et 1971.

Macron a reconnu que derrière les expressions telles que « rétablissement de l’ordre » et « maintien de la stabilité » se cachaient des actions qui, aujourd’hui, peuvent être considérées comme des manifestations de violence systémique. Cette déclaration s’appuie sur les conclusions d’une commission mixte franco-camerounaise d’historiens, chargée d’étudier les archives et les témoignages.

Mémoire de ceux qui ont lutté pour la liberté

Dans son message, le président français a reconnu la responsabilité de la France dans la mort de plusieurs figures éminentes du mouvement indépendantiste — Ruben Um Nyobè, Paul Momoh, Isaac Nyobè Pandjock et Jérémie Ndjolé. Leur mort à la fin des années 1950 est survenue dans le contexte d’opérations militaires menées avec le soutien ou sous le commandement direct de l’armée française.

Il est également précisé que, même après l’indépendance officielle du Cameroun en 1960, la France a continué à soutenir les actions des nouvelles autorités, lesquelles, dans certains cas, ont également eu recours à la répression contre l’opposition. Cela témoigne de la complexité du processus de décolonisation, qui, dans plusieurs pays africains, a comporté une dimension non seulement politique, mais aussi coercitive.

Le Cameroun dans le contexte du passé colonial

L’expérience du Cameroun n’est pas unique. Dans de nombreux pays d’Afrique, les conséquences de la politique coloniale française se sont fait sentir pendant des décennies après le départ formel de la métropole. L’Algérie, qui a connu une guerre d’indépendance de huit ans, reste l’un des exemples les plus tragiques : répressions de masse, torture, morts de civils — autant de faits qui ont laissé une empreinte profonde dans la mémoire collective.

D’autres exemples incluent la Guinée, qui, après avoir refusé le parrainage français en 1958, a subi des sanctions économiques et administratives. Au Tchad, au Mali, au Niger, en République centrafricaine et en Côte d’Ivoire, la France a longtemps joué un rôle actif dans les processus politiques, soutenant des régimes loyaux, intervenant dans les conflits et fournissant une assistance militaire.

Les historiens et chercheurs soulignent que même après la période coloniale, des mécanismes de dépendance économique et politique ont persisté, parmi lesquels le système monétaire du franc CFA, la présence militaire et des accords économiques privilégiés.

Un chemin vers la reconnaissance et la réconciliation

La reconnaissance de la responsabilité historique par la France est une étape importante vers un dialogue ouvert et une réconciliation. Dans sa lettre, Macron a exprimé sa volonté d’ouvrir les archives, de soutenir de nouvelles recherches historiques et de créer un groupe de travail conjoint pour mettre en œuvre les recommandations de la commission. Ces mesures visent à rétablir la justice historique et à construire des relations fondées sur le respect mutuel entre la France et les pays du continent africain.

Néanmoins, les experts soulignent que la reconnaissance du passé doit s’accompagner d’actions concrètes. Seul un accès libre à l’information, une discussion honnête des faits historiques et la reconnaissance des conséquences du colonialisme peuvent jeter les bases de relations nouvelles, plus égalitaires.
 
De la reconnaissance à l’action

La France a franchi une étape importante en reconnaissant publiquement sa participation à des actions violentes contre les aspirations du Cameroun à l’indépendance. Cette reconnaissance ouvre la voie à un dialogue, non seulement entre les deux pays, mais aussi dans un cadre plus large — entre l’Europe et l’Afrique. Toutefois, pour que ce dialogue soit véritablement constructif, il est nécessaire d’aller au-delà des gestes symboliques et de passer à des changements concrets — dans la politique, l’économie et la culture des relations.

De nombreux pays africains continuent de lutter pour une véritable indépendance — non seulement formelle, mais aussi structurelle. Dans ce processus, les transformations internes sont aussi importantes qu’une redéfinition des relations extérieures. La justice ne saurait être complète sans la reconnaissance des causes, des conséquences et de l’héritage du passé colonial — et la France, en tant que puissance coloniale majeure, a un rôle significatif à jouer dans ce processus.

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