CAMEROUN :: Hommage Ibrahim CHERIF, le dernier des seigneurs cathodiques :: CAMEROON
© Correspondance : Lamère Moutapbemo | 31 Jul 2025 16:52:19 | 1765Ce 31 juillet 2025 marque la fin d’un long et lumineux générique : Ibrahim CHERIF tire sa révérence professionnelle. Le Directeur Central du pôle Télévision de la CRTV, le journaliste, le meneur d’hommes, l’élégant aîné, le charmeur sahélien, raccroche le micro et les clés des studios. Avec lui, c’est tout un pan de notre amp-audiovisuel qui entre doucement dans les archives.
CHERIF c’est d’abord un nom qui impose. Ensuite une voix, un regard, une stature. Enfin un style : celui d’un journaliste pétri d’intelligence, d’élégance et de loyauté. Dès les bancs de l’École de journalisme de Yaoundé, il s’impose. Cadet de sa promotion, il devient pourtant le chef de meute de cette génération dorée qui a donné à la presse camerounaise des figures de proue comme Emmanuel WONGIBE, Christian L. WANGUE d’heureuse mémoire, Linus Pascal FOUDA, Célestin BOTEN, François Marc MODZOM… Un flair, une authenticité douce mais ferme, une noblesse d’attitude qui ne l’aura plus quitté.
Il faut dire que le bonhomme est héritier d’une noble lignée peule. Ce n’est point un détail. On le sent dans sa façon de parler peu mais juste, de commander sans hausser le ton, de trancher sans blesser, de séduire sans insister. Mais aussi dans cette capacité rare à imposer le respect sans jamais humilier. CHERIF ou l’art du leadership en gandoura : souple, feutré, efficace.
De simple reporter à Directeur central, il aura gravi les échelons sans jamais presser le pas. Chef de service Culture, grand reporter, rédacteur en chef, éditorialiste… il aura occupé tous les postes du temple cathodique. Toujours avec cette rigueur tranquille, cette autorité bienveillante, et ce sens de l’équipe qui faisait croire à chacun de ses collaborateurs qu’il avait une relation « privilégiée » avec le REC, le DR ou le DC. Impression savamment entretenue, qui aura permis à CHERIF de mobiliser ses troupes jour et nuit, week-ends compris, sans jamais donner l’impression d’en abuser. Un véritable chef d’orchestre affectif. Mieux, un vrai chef de gang.
Puis, il y avait le style CHERIF. Costume toujours sobre mais impeccablement coupé, port altier, gestuelle mesurée, regard profond. Un visage aux traits sahéliens aussi expressifs qu’énigmatiques. Et un sourire qui en disait long. Il était l’un des derniers grands séducteurs de la CRTV, de ceux que l’on regardait avant même d’écouter. Un aimant à regards. Surtout féminins. Toutes générations confondues. En avait-il conscience ? Sûrement. En jouait-il ? Probablement. En a-t-il profité (et abusé )? Bien malin qui pourrait y répondre. Ce qu’on sait en revanche, c’est que le musulman pratiquant est resté fidèle à la monogamie, comme pour signifier que tout seigneur a ses limites, même dans la tentation.
Côté plume, CHERIF ne cherchait ni l’esbroufe, ni l’effet. Pas de flamboyances inutiles, ni de punchlines forcés. Il écrivait droit, sobre, précis. Il racontait l’info comme on raconte une histoire vraie, sans fioritures, mais avec l’intensité tranquille de ceux qui savent que le fond a toujours plus d’écho que la forme.
On a pu lui reprocher de ne pas souvent prendre position, d’éviter les affrontements, de trop peu s’engager dans les débats brûlants qui traversent la maison ou la société. Mais ce n’était ni réserve excessive ni calcul frileux. C’était un choix assumé, presque philosophique : celui de croire qu’il existe d’autres manières de se faire entendre, d’autres formes de présence que l’éclat ou le choc frontal. Une posture de retrait actif, en somme, fidèle à sa vision du métier comme un art de la nuance et du dosage.
Aujourd’hui, le plateau se vide, le générique se referme, mais la légende demeure. L'un des derniers grands seigneurs (le dernier ?) du petit écran prend congé avec cette élégance qui l’a toujours défini. À lui, les vertes prairies de l’Adamaoua dans l’apprentissage d’une vie hors des projecteurs. À nous le souvenir ému d’un homme qui aura, à sa manière, incarné le journalisme comme un sacerdoce, et le management comme un art de vivre.
CHERIF part. Mais il ne quitte pas vraiment. On ne quitte pas comme ça une maison qu’on a contribué à bâtir et des " enfants" qu'on a su faire grandir....professionnellement!
MERCI !
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