CAMEROUN :: Une femme se passe pour jésus a Ngaoundéré :: CAMEROON

Depuis l'affaire de la prophétesse Ko todem à Ngaoundéré, les fidèles de l'Eglise Evangélique Luthérienne du Cameroun ne savent plus à quel saint se vouer.

Elle dit qu'elle est jésus», lance un passant visiblement très courroucé a l'entrée du palais de justice de Ngaoundéré. «Elle est jésus du quartier Beka Hossere pas de Nazareth », ricane Ismaela. Comme eux le 29 septembre dernier une foule immense a pris place devant la cour d'appel de l'Adamaoua a l'occasion du procès de dame Ko Todem la prophétesse qui clame que Jésus Christ vit en elle. «Moi je vous dit que c'est l'hypnose spirituelle. On dit qu'elle se transforme en oiseau. Elle a fait six jours dans nos cellules; pourquoi elle ne s'est pas envolée», raconte un policier sous cap.

De sources sures, on apprend que la femme qui est trainée en justice est accusée de pratiques mystiques. Pourtant c'est elle qui a permis, de par ses prophéties, de mettre aux arrêts une dizaine de personnes soupçonnées de pratiques peu orthodoxes dans la société. Certains chrétiens de l'Eglise Evangélique Luthérienne du Cameroun (EELC) de la région château d'eau du Cameroun ont fait tôt de dire que cette femme de la tribu Gbaya est une honte pour les fils et filles Gbaya: «Nous les Gbaya, nous avons mal car elle détruit des familles», argue Justin Tanko.

« Elle couche avec les maris des gens en prétextant qu’elle transmet l'esprit saint », nous confie jacqueline Bello venue tout droit de Meiganga pour assister au procès. En attendant le fin mot de cette histoire les rumeurs vont bon train.

Pour  Aliou un mototaximan: «C'est le procès de la femme qui mange les gens». La jeune Rainatou ne cherche pas midi à quatorze heure pour dire que «c'est Satan en personne». Mais Astadjoumba, fidèle des fidèles, de la femme jésus n'arrête pas de clamer l'innocence de son guide. Pour elle et ses frères de la communauté de Ko Todem, ce qui arrive aujourd'hui, elle l'avait prédit. Un communiqué de l’évêque national de l’EELC, Eglise arrivée au Cameroun en 1923, stipule clairement que Dame Ko Todem est « une usurpatrice ».

D’ailleurs monseigneur Pasteur Eveque Ruben Ngozoo reconnait que ce cas précis est une crise que traverse l'EELC. Il invite la prophétesse à se repentir. Pour l’heure, un collectif d'avocats s'est mobilisé pour défendre la prophétesse. La suite de cette affaire s'annonce d’ores et déjà palpitante puisque l'homme de Dieu Aimé Césaire Zok, bien connu du public de Ngaoundéré, a lui aussi déposé une correspondance au commissariat centrale de Ngaoundéré à l'effet de dénoncer toutes les stratégies magico-spirituelles de cette incarnation de jésus qui sème le trouble dans l'EELC.