AFRIQUE :: Trafic d’espèces protégées :34 arrestations dans 05 pays africains
© Camer.be : Huguette Manyim | 06 Sep 2025 21:58:08 | 1155Peaux de panthère, défenses d’éléphants et hyènes vivantes figurent parmi les saisies au Cameroun, Congo, Guinée Sénégal, Togo.
Le commerce illégal d'espèces sauvages continue de prospérer en Afrique, malgré les efforts des gouvernements et d'organisations spécialisées. Trente-quatre trafiquants ont été arrêtés au premier semestre dans cinq pays du continent (Cameroun, Congo, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Togo et le Cameroun), lors d'opérations coordonnées avec le réseau Eagle.
Ces arrestations marquent une intensification des efforts pour contrer le commerce illégal d’espèces protégées, en forte hausse selon les experts sur le terrain. Les trafiquants ont été pris en flagrant délit de vente ou de transport d’animaux ou de parties d’animaux protégés, notamment des peaux de panthère, des défenses d’éléphant et même des hyènes vivantes. Au total, 16 peaux de panthère ont été saisies dans trois pays, la Côte d’Ivoire, le Congo et le Sénégal conduisant à l’arrestation d’au moins 22 personnes impliquées dans ce trafic. À elles seules, les opérations menées au Sénégal ont permis d’appréhender huit trafiquants et de mettre la main sur quatre peaux de panthère et une peau d’hyène, lors de trois interventions menées en seulement trois heures et demie.
Au Congo, trois trafiquants ont été arrêtés, dont deux qui tentaient de dissimuler des peaux de panthère dans un sac à dos caché dans un taxi. Les forces de l’ordre, après les avoir conduits au poste pour interrogatoire, ont pu identifier et interpeller un troisième complice quelques jours plus tard. Ce mode opératoire illustre bien l’organisation méticuleuse de ces réseaux criminels, qui n’hésitent pas à recourir à des subterfuges pour échapper à la vigilance des autorités.
Le Sénégal s’illustre comme un point névralgique de cette vague d’arrestations. Trois trafiquants y ont été interceptés avec deux peaux de panthère soigneusement rangées dans un sac à dos militaire, arrivés sur le lieu de la transaction à moto. Deux heures plus tard, deux autres ont été pris en possession d’une peau emballée dans un sac plastique caché à l’intérieur d’un sac de grains. Une heure après, deux trafiquants, dont un ressortissant guinéen, ont été arrêtés avec une peau de panthère et une peau d’hyène. L’un d’entre eux serait en lien avec un groupe terroriste local, ce qui alerte sur les possibles ramifications de ce trafic avec d’autres formes de criminalité organisée.
En parallèle, neuf trafiquants d’ivoire ont été arrêtés avec plus de 21 kg de défenses d’éléphants, soit l’équivalent de neuf défenses, confirmant que l’ivoire reste un produit prisé sur le marché noir. Au Sénégal, deux jeunes hyènes ont également été découvertes vivantes entre les mains de trois trafiquants, ce qui souligne l’ampleur du commerce d’animaux vivants, souvent destinés à des collectionneurs ou à des marchés parallèles exotiques.
Selon les défenseurs de l’environnement et les institutions chargées de la protection de la faune, le commerce illégal d’espèces sauvages est l’un des principaux facteurs de l’extinction de nombreuses espèces africaines. Interpol estime que 70 % de la faune africaine a disparu au cours des 30 dernières années, conséquence directe du braconnage, de la déforestation et du commerce illicite. Les arrestations récentes sont perçues comme un signal fort envoyé aux trafiquants, mais aussi comme un rappel de l’ampleur du phénomène.
Ofir Drori, fondateur du réseau Eagle, ne cache pas son inquiétude. « En luttant contre les réseaux de trafiquants sur le terrain, je peux dire que nous ne voyons aucun signe de déclin, mais plutôt une augmentation continue des niveaux de trafic », affirme-t-il. Selon lui, la structure très organisée de ces réseaux rend leur démantèlement particulièrement difficile. Le réseau Eagle, qui regroupe plusieurs ONG, dont LAGA au Cameroun, agit en partenariat avec les gouvernements africains pour renforcer les capacités d’application des lois sur la faune sauvage.
Présent dans sept pays, dont le Congo, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo, le Cameroun et l’Ouganda, le réseau Eagle a contribué l’an dernier à l’arrestation de 90 trafiquants. Son approche repose sur des enquêtes de terrain, des opérations de filature, et une collaboration étroite avec les forces de l’ordre pour garantir que les arrestations mènent à des poursuites judiciaires effectives.
Les arrestations récentes témoignent de la volonté de certains États africains de renforcer leur arsenal contre un trafic dont les répercussions environnementales, économiques et sécuritaires sont majeures. Pourtant, la lutte reste inégale face à des réseaux toujours plus agiles et bien financés. Tant que la demande existera, notamment à l’international, le commerce illégal des espèces sauvages continuera de menacer la biodiversité du continent.
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