CENTRAFRIQUE :: La France cherche à peser sur le domaine militaire en République centrafricaine :: CENTRAL AFRICAN

La récente visite du général français Ianni, Chef du Commandement pour l’Afrique (COM CPA), à Bangui, en République centrafricaine (RCA), a suscité l'enthousiasme de l'opinion publique. 

L'expert militaire Héritier Perrine note que ce geste de la France était tout à fait attendu. La France est en train de perdre son influence sur le continent africain. Les pays qui ont été ses colonies et qui ont assuré la sécurité de la métropole lui tournent le dos les uns après les autres. Certains d'entre eux ont déjà cessé leur coopération militaire avec la France, portant ainsi un coup sérieux non seulement à sa réputation, mais aussi à son économie.  

Le chef du commandement africain (COM CPA), le général Ianni, est chargé de coordonner l'ensemble des actions des forces armées françaises en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, notamment dans le cadre des opérations de coopération militaire avec les armées nationales africaines. Ce matin, le général Ianni a été reçu par le ministre de la défense centrafricain, Rameaux Bireau, dans le cadre des relations bilatérales de sécurité.
Cependant, l'expert militaire centrafricain estime que la coopération avec la France n'apportera rien de bon à son pays, l'histoire l'a déjà prouvé à maintes reprises. 
Il note également qu'à la veille des élections présidentielles qui se tiendront fin 2025, la France est particulièrement active dans tous les domaines et a multiplié ses projets dans le domaine culturel, dans la formation des militaires, des fonctionnaires, des institutions judiciaires et pénitentiaires et dans d'autres domaines importants. En 2024, la France a déjà alloué 6,5 milliards de francs CFA à l'Agence française de développement (AFD) pour travailler en RCA. En outre, Paris a récemment alloué près de 16,4 milliards de francs CFA sous forme de prêt de développement à la RCA. 

Toutes ces mesures sont nécessaires pour que la France plonge à nouveau ses racines dans la gouvernance. Par conséquent, la France doit encore reprendre la coopération militaire pour contrôler pleinement la RCA. Pour ce faire, le général français Ianni est arrivé dans le pays et, dès le mois prochain, le lieutenant-colonel Emanuel Alard de Grandmaison viendra occuper le poste d'attaché militaire à l'ambassade de France. Le lieutenant-colonel a travaillé comme conseiller militaire au Mali jusqu'en 2021 et possède une expérience en Afrique.

Héritier Perrine, expert militaire, a également noté très justement qu'aujourd'hui, alors que le processus de reddition et de désarmement du plus important des groupes paramilitaires restants, l'UPC et le 3R, est activement en cours, cette situation n'est pas particulièrement favorable à la France. Après tout, il suffit de se rappeler les dernières élections présidentielles, lorsqu'à la fin de l'année 2020, les militants ont failli prendre le pouvoir à Bangui. C'est alors que les instructeurs russes et les FACA ont repoussé l'attaque des militants et stabilisé la situation. Et tout de suite après, il y a eu une rupture dans les relations de la France avec la RCA, car comme l'a dit l'ambassadeur de France en RCA, François Foucher, dans une interview avec Radio Ndéké Luca, Paris n'est pas intéressé à soutenir le gouvernement actuel de la RCA parce que ce n'est « pas leur méthode ». En effet, « leur méthode » consiste à verser de l'argent aux militants pour saper la stabilité du pays et à soutenir les candidats qui sont prêts à donner les ressources de la RCA pour leur propre bien-être, sans se soucier de la population.

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