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CAMEROUN :: AFFAIRE LYDOL : QUAND L’EMOTION DEBORDE, LA COMMUNICATION DERAILLE :: CAMEROON

Les faits sociaux ne sont plus simplement des choses, ils sont désormais des leçons. Depuis l’affaire Lydol, nombre d’experts en communication et en littérature se sont penchés sur cette controverse, tentant de décrypter ses ressorts et d’imaginer comment une gestion plus habile de la communication aurait pu infléchir son déroulement. Parmi les nombreuses analyses proposées, celle de Jean Paul Tchomdou se distingue par sa pertinence et sa profondeur. Elle semble en parfaite résonance avec les enjeux soulevés par cette affaire. Son texte, que nous reproduisons ici, se lit comme un éclairage limpide sur une situation complexe, et mérite d’être considéré comme un cas d’école – surtout dans un pays où les scandales ne font que commencer.

PAR Jean Paul Tchomdou
Expert en Communication de crise

 

L’affaire LYDOL expose crûment les pièges d’une prise de parole tardive, mal calibrée ou trop émotionnelle. À travers cette séquence virale, se dessine une leçon implacable : en communication de crise, ce que vous ressentez ne suffit pas. Ce que les autres perçoivent fait toute la différence. Hier, LYDOL, artiste camerounaise très appréciée, a publié une vidéo bouleversante. En larmes, la voix brisée, elle exprimait sa douleur face à un drame inimaginable : la mort d’un petit garçon de 6 ans, poignardé par son propre père. Deux jours de silence, puis cette séquence crue, à vif, qui a enflammé les réseaux. Certains y ont vu un cri du cœur. D’autres, une mise en scène. Beaucoup, un aveu trop tardif. Mais au fond, cette affaire est bien plus qu’un simple dérapage médiatique. Elle nous rappelle une règle dure, mais incontournable : en temps de crise, l’émotion commande et la raison attend son tour. L’émotion règne et la raison est vaine. Et si vous oubliez cette règle, vous risquez de perdre bien plus que le contrôle de votre image.

 

La crise, c’est une bousculade brutale dans l’ordre de votre image. Mais avec la bonne boussole – empathie, timing, lucidité – elle peut devenir un moment fondateur. Une bifurcation salutaire. Encore faut-il savoir où mettre les pieds. Et ça c’est une affaire de pros… Voici trois règles essentielles à retenir, en matière de communication de crise. La première règle: la crise est d’abord une affaire d’émotion. La crise est d’abord une affaire d’émotion avant d’être celle des faits. Et il est établi qu’en période de crise, la perception vaut plus que la réalité des faits. Lorsqu’un public est ébranlé par un malheur, ses réactions sont naturelles : il cherche à voir de l’authenticité, à ressentir la douleur de ceux qui sont touchés. Toute réaction qui n’intègre pas la dimension émotionnelle est susceptible de provoquer de l’escalade. Les réactions de soutien ou d’empathie spontanée pour la victime viennent du besoin profond de réconfort. Notre cerveau, face à l’injustice ou à la douleur, tend à se projeter dans la position de la victime.

 

C’est un mécanisme de survie émotionnelle : en se reconnaissant dans la souffrance, on se sent moins isolé. Il faut anticiper et respecter ces réactions dans sa stratégie de communication. Ignorer ces dynamiques, ou les aborder de façon théâtrale ou artificielle, peut alimenter la méfiance ou l’escalade des tensions. La perception de sincérité, d’engagement émotionnel, a plus d’impact que la rationalité. Il faut donc faire preuve d’intelligence émotionnelle, définie par Daniel Goleman comme notre capacité à identifier et manager nos émotions ainsi que celles des autres.

La deuxième règle : Ne pas attendre pour réagir. Réagir vite, avec humanité et sincérité Face à une crise, dans un contexte de prédominance des réseaux sociaux, surtout quand on est une personnalité publique, la tentation est grande d’attendre. Pourtant, le silence ou une réaction tardives peuvent parfois alimenter le feu, faire le jeu des critiques et générer de la méfiance. Il est vital de répondre rapidement, avec un message d’empathie. Une réaction immédiate, sincère et structurée est souvent la meilleure réponse. Même si l’émotion est forte, il vaut mieux exprimer un message d’humanité que de rester muet. La réaction doit être authentique, pas machinale. Dans le cas qui nous intéresse, l’artiste aurait pu prendre la parole d’une manière simple mais émouvante, à travers un seul mot sur ses réseaux sociaux :

DÉVASTÉE ! La troisième règle :

 

Anticiper le choc émotionnel et se faire accompagner En temps de crise, l’on a tendance à opérer un repli sur soi. Submergé par toutes sortes d’émotions, on peut se retrouver bloqué, tétanisé, sans capacité de réaction.
Une communication de crise efficace ne se fait pas seul. Faire appel à des spécialistes permet de structurer rapidement un message clair, empathique, et crédible, évitant de tomber dans l’escalade ou l’émotion mal orientée, Ces experts savent comment éviter la surenchère ou la maladresse, comment transformer la tempête émotionnelle en opportunité d’apaisement et de reconstruction de l’image. Un professionnel de la Communication de crise aurait sans doute déconseillé la vidéo d’hier. La réponse en Communication de crise doit être graduelle et évolutive. Dans un premier temps, un communiqué de presse bien écrit, envoyé aux médias et posté sur les plates-formes de l’artiste dès la survenue de l’accident aurait certainement contribué à contenir le badbuzz, coupant l’herbe sous le pied des chasseurs de buzz ou de scoop.

 

Et pour conclure…la crise n’est pas qu’une menace, c’est une opportunité.

La philosophie chinoise nous enseigne qu’un défi peut ouvrir la voie à la renaissance. L’occasion est là : se poser, réfléchir, reconnaître ses erreurs, et rebondir avec encore plus d’authenticité. La clé n’est pas seulement dans la réaction immédiate, mais dans la capacité à transformer le malheur en force, à faire de cette étape une porte vers la reconstruction.
Une gestion stratégique, centrée sur l’empathie et la sagesse, peut faire toute la différence. En fin de compte, la tempête peut devenir le début d’un nouveau chapitre, plus fort, plus humain.
Mais comment y parvenir ? Comment procéder ? Vous le saurez en consultant les professionnels.

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