FRANCE :: l'hommage en dessin du caricaturiste camerounais Gaby Ngadou

Gaby Ngadou est médiateur à Poitiers. Il est aussi dessinateur et caricaturiste. Créateur d'un festival du dessin de caricature à Yaoundé au Cameroun, il a rencontré Wolinski et Tignous. Il leur rend hommage.

1998 - Wolinski est le parrain du premier festival de caricatures à Yaoundé

En 1998, Gaby Ngadou organise le premier festival du dessin de caricature à Yaoundé au Cameroun.
"C'était un combat pour la liberté d'expression dans un pays où rien que le fait de dessiner le Président était un délit."

Le groupe de "mauvais garçons impertinents", comme il le dit lui-même, décide d'inviter les grandes plumes internationales de la caricature.
Wolinski sera le premier. Il deviendra de fait le parrain de la manifestation dans un pays où il existe encore des peines privatives de liberté pour les journalistes.

Wolinski y passera une semaine et dira en partant:

    Mes frères camerounais ont décidé de fonder une association pour défendre leurs droits. Quand je les quitte, ils sont en train de s'engueuler. C'est bon signe !
    Wolinski - Yaoundé 1998

Mercredi 7 janvier : l'insoutenable

Mercredi 7 janvier, Gaby Ngadou est abasourdi. La devise du festival de Yaoundé "Ne rien dire pour nuire, ne rien taire pour plaire", prenait un autre sens pour cet homme qui avait fui son pays parce que sa propre liberté était menacée.

    Je pense que je suis encore dans ce cauchemar, je pense que je n'ai pas encore fait le deuil, non pas de mes confrères, mais de mes frères.
   

Le dessin s'impose à nouveau

Gabriel Ngadou, qui ne dessinait plus depuis longtemps, a repris ses pinceaux. C'était pour lui une évidence. Il fallait qu'il reprenne la parole. Un de ses dessins fait la une de "7 à Poitiers"

    J'ai repris la plume pour m'indigner et dire que le combat continue. Des millions de Tignous, de Cabu, de Wolinski ou de Charb vont continuer leur oeuvre.

Médiation, dialogue et tolérance

Gaby Ngadou est médiateur aux Trois Cité, un quartier de Poitiers. Il est en permanence au contact d'une population, parfois en souffrance, qui s'interroge. Son travail ne va que s'intensifier.

    Il faut libérer la parole des jeunes qui peuvent, à tort ou à raison, être choqués. Il faut qu'ils s'expriment librement dans un débat contradictoire et serein.

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