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CAMEROUN :: Injustice: Ce que Maître Fabien Kengne a vu et entendu à la prison centrale de New-Bell :: CAMEROON

J’ai été hier à la Prison Centrale de New-Bell, où je devais entamer mon périple aux fins d’évaluation personnelle en vue de mon assistance habituelle aux camerounais entièrement à part, victimes de la répression aveugle du régime Biya, depuis les élections présidentielles du 12 Octobre 2025.

Je suis dans le box d’entretien depuis bientôt 45 minutes à attendre en vain Monsieur SIMO Bernard avec qui je souhaitais commencer ma mission. SIMO Bernard est un cadre du MRC pour la Région du Littoral, qui avait été appâté et kidnappé par la Sécurité Militaire à l’entrée du quartier Bonanjo à Douala le jeudi 23 Octobre 2025. Après son interpellation, il est embarqué pour le Groupement de Gendarmerie de Douala et y étant, et selon ses dires, il lui est demandé si « c’est lui l’auteur d’une vidéo dans laquelle il appelle à venir soutenir Maurice KAMTO, séquestré à Bonapriso, lors de son retour après le retentissant meeting de Paris ? Il répond par l’affirmative. Une seconde question lui est posée dans le bureau du Colonel par ce dernier en personne, de savoir « s’il n’est pas satisfait des résultats qui vont sortir des urnes est-ce qu’il va encore faire des vidéos pour inciter les gens à sortir manifester ». 

Mon client leur répond que son champion avait déjà été éliminé et qu’il n’y a plus aucun intérêt à ce qu’il le fasse. C’est ainsi qu’il est content de s’entendre dire par le Colonel qu’on l’amène derrière. Monsieur SIMO rapporte que « derrière » c’était pour la torture. Il va recevoir toujours selon ses dires, au moins 60 coups de machettes, au point d’en perdre connaissance. Ces tortionnaires vont le réanimer en lui déversant de l’eau froide dessus, avant de le mettre en cellule. Du jeudi 23 jusqu’au mardi 28 Octobre 25 au lendemain de la proclamation des résultats présidentielles, personne n’est au courant de là où il se trouve et c’est à peine s’il a mis quelque chose sous la dent. Le 30 Octobre il est déposé à la Prison de New-Bell sans être informé des raisons de son arrestation, de sa torture, encore moins de son emprisonnement. Il y séjourné encore.

Comme je le disais plus haut, c’est en vain que j’ai attendu mon ami politique SIMO Bernard, dans le box d’entretien où se trouvait aussi un détenu qui avait reçu de la visite. Je le suis attentivement depuis un bon bout. Apparemment résigné à son triste sort, il dit à son interlocutrice, une voisine qui lui a apporté à manger : « Dieu seul est au contrôle. J’aurais pu être à la place de la femme déportée anglophone là qui vendais le Eru. La pauvre est seulement sortie pour aller à côté, contre l’avis même de son bailleur. Une balle perdue là atteinte et elle en est morte. J’aurais pu être à sa place. Depuis que nous sommes là, les gens défilent ici. Ils disent qu’ils sont des droits de l’homme. Et depuis rien ne bouge ». Je me rends ainsi compte de ce que ce détenu fait partie de ceux que je suis venus rencontrer à la prison. Et moi de m’introduire poliment dans leur conversation.

- « Bonjour Monsieur. Excusez-moi de vous interrompre. Depuis, je vous suivais. Je suis Maître KENGNE Fabien. C’est pour vous-même que je suis venu ici. Vous faites partie des personnes qui ont été arrêtées dans le cadre des élections présidentielles du 12 Octobre 2025 ?

- Ah c’est vous Maître KENGNE Fabien. Je m’appelle TEMFACK Jérôme. J’ai été arrêté le lundi 27 Octobre 2025 aux environs de 09 heures à la pharmacie d’AKWA-Nord. Je vis à Bonabéri. Je travaille dans le génie civil. Mon petit frère m’a trouvé un travail à l’immeuble qui abrite cette pharmacie. Il y habite. J’effectuais des travaux sur la deuxième porte de cette pharmacie. Il y a d’abord eu un Monsieur qui est venu s’entretenir avec moi. Alors que je m’affairai à ma tâche, des agents de gendarmerie sont venus sur les lieux m’interpeller avec mon petit frère direct, de mêmes père et mère. Il s’appelle TEMFACK Michel. A l’occasion, ils nous ont brutalisé au point de me déchirer les habits parce que je ne comprenais pas les raisons de notre arrestation. Il me montre la même chemise qu’il arbore depuis ce jour du 27 Octobre 2025, sur laquelle manquent plusieurs boutons.

- Vous n’étiez donc pas parmi ceux ont marché, ce qui n’est d’ailleurs pas une infraction, ou ceux qui ont cassé ?
- Maitre, je suis âgé de 63 ans, marié, père de 07 enfants et de 02 enfants adoptifs. Je suis parti de Bonabéri très tôt ce jour là pour AKWA-Nord travailler là où on m’a arrêté. Quand on m’a arrêté, on m’a amené au Groupement de Gendarmerie et on m’a fait écouter un Voice que j’ai fait dans le groupe de notre famille, dans lequel je décrivais la situation dramatique dans laquelle se trouve notre pays et invitais tout le monde à voter ISSA TCHIROMA. J’ai déclaré que c’est moi l’auteur de ce Voice. Mon petit frère est aussi marié et père de 04 enfants. Il est ici avec moi. Je ne sais vraiment pas ce que nous faisons là. Nous sommes tous les deux en garde à vue administrative depuis le 30 0ctobre 2025, pour une durée de 15 JOURS. J’espère au moins que mardi prochain on va nous libérer parce que ça fera les 15 jours.
- Je n’arrive pas à comprendre notre pays. A vous entendre, vous n’avez commis aucune infraction. Et quand bien même ce serait le cas, votre arrestation, torture et garde à vue sont arbitraires et illégales, au regard des traités et conventions internationaux, et de notre de législation, en matière de droits civils et politiques. Je vais me battre pour que vous recouvrez votre liberté, vous, votre frère ainsi que les autres qui sont dans la même situation.
- … ».

Sur ce, nous nous séparons et je quitte la prison sans rencontrer Monsieur SIMO Bernard. Cependant satisfait d’avoir recueilli certaines données qui peuvent d’avantage me permettre d’attaquer l’arrêté de garde à vue administrative du Wouri qui est manifestement illégal et procède par ailleurs d’un extrême excès de pouvoir. Il m’informera plus tard qu’il était bien là et que c’est après mon départ qu’il a été informé de ma présence sur les lieux.

Un fait marquant : pour une rare fois, alors que je suis très connu des lieux, tout au moins depuis les arrestations de mes amis politiques à partir de Janvier 2019, j’ai été identifié à l’entrée et ma CNI enregistrée avant d’accéder à la Prison. Il m’a été indiqué à l’occasion que ce sont les nouvelles consignes.
Naturellement l’opinion public nationale et internationale sera en temps réel informée de la suite de mes diligences.

D’ores et déjà j’adresse ma reconnaissance aux âmes de bonne volonté et aux ONG qui m’accompagnent dans nouvelle aventure judiciaire.》

Me Fabien Kengne, Avocat au Barreau

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