CAMEROUN :: Crise post électorale: Ville morte à Bafoussam et confusion chez les populations :: CAMEROON
© Camer.be : Guy Modeste Dzudie | 06 Nov 2025 06:33:10 | 94517heures 00! Idriss Sandjong, vigile devant le CCA BANK Bafoussam, 33 ans et blessé par balle au front, ce mardi 04 novembre 2025, est hors danger de mort. Il a repris conscience et s’exprime valablement. Il est moitié nu et est assis sur le lit de salle d’hospitalisation aux urgences de l’hôpital régional de Bafoussam. Il se dit chanceux, car il revient de loin. « Mon frère assis à l’extérieur venait me chercher à la morgue. A sa grande surprise, il m’a trouvé conscient. La nouvelle a circulé sur les réseaux sociaux. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé…peu après midi » , indique -t-il. Tout confiant, il affirme que toute les dispositions ont été prises pour sa prise en charge. Il souhaite que l’accident dont il a été victime alors qu’il était en service à la CCA BANK, agence de Bafoussam, ne soit point lié à la crise post électorale qui agite certaines villes camerounaises depuis plus d’une semaine.
Une crise qui reste d’actualité dans les trois communes qui constituent la ville de Bafoussam.
Peu avant 17 heures, ce jour, le quartier Tougang village III est en mode ville morte. Au lieu dit terminus, quelques vendeuses de beignets et de vivres ont exposé leurs marchandises et guettent les passants, en espérant qu’ils sont des clients potentiels. Face à l’arrivée ou l’approche d’un visage inconnu, chacun est un peu méfiant et redoute avoir à faire à un policier du renseignement ou à un agent de la sécurité militaire. A Tougang-village, c’est la même ambiance. Avec ceci de particulier : presque tous les habitants sont massés devant les vérandas des maisons circonstantiellement transformées en débits de boissons. Les commentaires fusent de partout.
Presque toutes les populations sont au quartier, même les agriculteurs. Car les véhicules qui partent dans les plantations ont garé. Situé en face de l’hôpital régional de Bafoussam, la gare routière qui sert de lieu de rencontre pour les agriculteurs qui vont travailler à Takouche et autres lieux des plantations est déserte. « Quelle sera la suite après trois jours de ville morte? », s’interroge un riverain. Une similaire posée par une responsable d’une société de vente des matériaux de construction à Bafoussam. « Nous ne travaillons pas depuis. Nous ne vendons pas. D’où viendra nos salaires. Nous avons des engagements dans les tontines. Comment rembourser les dettes contractées pour envoyer nos enfants à l’école » , se plaint cette femme qui réside à Bamendzi dans la commune de Bafoussam Ier.
Un transfuge du Front social démocrate ( Sdf en anglais) dans la commune de Bafoussam Il eme et actuellement militant de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès(Undp), souligne qu’il veut le changement, mais à condition que les actions soient disciplinées et coordonnées. « Le lundi de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, j’ai sensibilisé les jeunes manifestants afin que la principale route bitumée traversant notre quartier pour déboucher à Terminus ne soit pas abîmée par les flammes mises sur les pneus et posées sur la chaussée « , explique -t-il. Il pense comme le cinéaste Jean Pierre Bekolo qui souligne :
« Avec l’appel aux villes mortes, les Camerounais sont aujourd’hui partagés entre deux urgences : la chute d’un régime qui a confisqué l’avenir, et la survie quotidienne.
Les uns appellent aux marches et aux villes mortes ; les autres disent : « laissez-nous chercher notre pain. »
Ce conflit n’est pas nouveau : il oppose la conscience révolutionnaire à la peur du lendemain. C’est la contradiction entre la logique de la survie immédiate et celle de la transformation radicale. Karl Marx aurait vu là la manifestation de la fausse conscience : les prolétaires, absorbés par la nécessité de subsister dans un système injuste, finissent par défendre le système qui les écrase. La pauvreté empêche la conscience révolutionnaire, car la survie devient une chaîne. »
Mais comment chercher son pain dans un pays où la faim est le produit d’un système qu’on refuse de combattre ? Comment chercher l’argent quand c’est l’argent lui-même qui fabrique la pauvreté ? « C’est l’argent qui vous met dans sa poche. »
J’appelle cela le « nkapitalisme », ou le capitalisme du pauvre : un capitalisme sans capital, où le pauvre devient entrepreneur de sa propre misère. Chacun se débrouille, chacun survit, pendant qu’une caste confisque à la fois la richesse collective et les instruments de sa production.
Le régime de Paul et Chantal Biya, puisqu’ils sont désormais deux, a transformé la pauvreté en mode de gouvernement. Tant que le peuple croira qu’il doit « se chercher », il ne comprendra pas que c’est en se cherchant qu’il se perd ».
Cet acteur du changement suggère une concertation élargie des forces de l’opposition en vue d’une action forte contre le système Biya. Rencontré par nos soins, un cadre du Front social démocrate (Sdf en anglais) fait savoir que la prestation de serment de Paul Biya et la formation du prochain gouvernement pourrait diluer les contestations populaires.
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