SE Volkan Öskiper: « La Turquie partage la vision d'une coopération gagnant-gagnant avec le Cameroun :: CAMEROON
© Camer.be : Propos recueillis par Alain Ndanga | 26 Jun 2025 10:24:35 | 475Le nouvel ambassadeur de Turquie au Cameroun est arrivé à Yaoundé le 5 janvier 2025 avec la ferme volonté de faire une différence et de renforcer les liens d’amitié et de coopération qui unissent les deux pays.
Vous avez été chef adjoint de mission à l'ambassade d'Azerbaïdjan entre 2018 et 2019, directeur général adjoint pour les affaires de sécurité et de défense de l'Otan en 2021. Comment vous sentez-vous au Cameroun, ce pays qui veut mieux vous connaître ?
Je dois dire que c'est la première fois que je viens au Cameroun. J'ai presque 50 ans. Je ne savais pas beaucoup de choses avant mon arrivée au Cameroun. Je dois être honnête ; j'avais un peu peur. Le premier jour a été un peu difficile. Mais le deuxième jour, j’ai commencé à m’adapter et à aimer la ville. Je vois que les Camerounais sont comme les Turcs, toujours souriants. C’est plaisant de travailler dans un tel environnement. J’apprécie surtout l’hospitalité qui s’est manifestée auprès de moi. Je suis déjà amoureux de la culture et l’art camerounais varié et diversifié : sa cuisine, ses expressions artistiques, sa mode. Je suis très content d'être ici. Bien sûr qu'il y a beaucoup de choses que je dois faire. Après près de six mois déjà, je réalise que les relations entre nos deux pays sont on ne peut plus satisfaisantes. Il y a des potentiels qu’il faut développer pour nous permettre de mieux nous réaliser.
Quels sont les outils diplomatiques qu’il faut encore mobiliser pour renforcer la coopération entre le Cameroun et la Turquie ?
La diplomatie est différente de celle des années 1970-1980. Maintenant, il y a des diplomaties culturelles, sportives, militaires, économiques, politiques, entre autres. Je dois les mobiliser et activer tous les leviers possibles. Je veux travailler dur pour que nos deux nations apprennent à mieux se connaître et à se comprendre mutuellement. C'est pourquoi, par exemple, j'ai déjà organisé quelques séminaires, quelques projets, particulièrement pour des femmes et des filles. J'ai aussi fait des visites à quelques orphelinats. Nous avons récemment assisté les fidèles musulmans lors de la fête des moutons. On a essayé d'assister et d'aider nos sœurs et frères camerounais non pas uniquement de Yaoundé, à Douala, mais aussi de Garoua, de Maroua, de Bafoussam et autres. J'essaie de réunir les joueurs camerounais de football qui ont joué en Turquie à l’effet de discuter et voir ce qu’on peut faire ensemble, pour approfondir notre diplomatie dans le domaine sportif. Le 3 juillet à Douala, nous organiserons une réunion B2B entre les entrepreneurs turcs et camerounais. Nous travaillons avec le ministre du Commerce, Luc Magloire Atangana Mbarga. Je pense qu'il y a déjà plus de 120 entreprises camerounaises déjà inscrites.
Le déploiement de la Turquie au Cameroun, mieux, sa stratégie de puissance, constitue une réelle menace pour les intérêts des puissances occidentales à l’instar de la France, les Etats-Unis et émergentes, la Russie et la Chine. Comment la Turquie a pu s’insérer dans ce pré-carré occupé ?
L’actualité internationale est marquée par des guerres : entre l'Iran et d'Israël, entre la Russie et l'Ukraine. Sur le plan géographique, la Turquie est située juste au milieu de ces foyers de crises. Son influence est basée sur la médiation. Donc nous expérimentons ces guerres tous les jours. C'est pourquoi nous sommes conscients que nous devons être forts. Il n’est pas question ici d’entrer en guerre contre les puissances que vous avez citées. Nous essayons d'augmenter la capacité militaire du Cameroun. C’est à ce titre que notre ministre de la Défense, Yasar Guler, est arrivé au Cameroun les 6 et 7 mai derniers. C'était la première visite au du genre depuis 15 ans. Il a discuté avec son homologue et avec le ministre des Relations extérieures sur ce qu'on peut faire ensemble pour que le Cameroun soit aussi fort et aussi puissant. Parce que les problèmes que nous avons eu en Turquie, ne pas si différents de ceux d’ici ; particulièrement le terrorisme. C'est pourquoi nous voulons partager nos expériences avec nos frères camerounais.
Comment la Turquie procède- t-elle pour transformer l’espace Camerounais en faveur de ses intérêts dans un écosystème hautement concurrentiel ?
Il y a 15 ans, quand nous avons vraiment commencé à déployer en Afrique. C'était une stratégie d'ouverture vers l'Afrique. Aujourd'hui, la Turquie partage pleinement la vision d'une coopération gagnant-gagnant. Cette stratégie est fondée sur le respect mutuel. L'écoute des priorités nationales et surtout la solidarité concrète. C'est le seul chemin qu'on peut procéder pour améliorer nos liens. Sinon, si on pensait toujours à une stratégie d'ouverture, c'est comme si je suis le grand frère et que vous êtes le petit frère et je vous dis ce que vous devez faire. Ce n'est pas comme ça. C'est une stratégie gagnant-gagnant. S'il y a quelque chose que le Cameroun peut bénéficier, si nous avons, on le partage. Nous ne dictons pas ce que le Cameroun doit faire ; mais c’est le Cameroun qui nous dit ce qu’il veut.
On peut compter le stade de Japoma parmi les grandes réalisations de la présence turque au Cameroun. Peut-on faire l’inventaire d’autres projets d’envergure ?
Le stade est l’un des plus grands projets réalisés au Cameroun avec l’expertise turque dans ce domaine que nous maîtrisons. Notre expertise s’étend également dans le domaine de la cimenterie, notamment avec une unité de production dans la ville de Kribi qui est aujourd’hui une entreprise portugaise. Aussi, il y a beaucoup de routes et beaucoup de bâtiments ici, particulièrement à Yaoundé et à Douala. Et la grande mosquée de Douala a été construite par les Turcs en 2007 ou 2008. Il faut faire beaucoup mieux. Il y a bien d'autres infrastructures sportives qu'il faut pour le Cameroun. Nous travaillons dans ce sens-là. Et même pour le stade, il y a d’autres ouvrages que nous comptons réaliser autour. Donc, à part ça, s'il y a une demande, nous sommes prêts à la réaliser. Je nourris un grand rêve : organiser une rencontre amicale au stade de Japoma, entre les équipes nationales du Cameroun et de la Turquie. Nous travaillons à ce que ce rêve devienne réalité.
Dans les domaines de la transformation du textile à partir du coton, fibres de bananier, fibres de raphia, entre autres, est-ce que la Turquie ne peut-elle pas avec sa technologie de pointe développer ce pan de l’industrie culturelle et créative au Cameroun ?
Au cours des échanges avec le ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III, nous avons examiné ensemble le potentiel que le Cameroun a en matière de textile et comment nous pouvons travailler à le développer. Il y aura des idées concrètes et la différence se fera après. Je reparle de notre réunion de Douala la semaine prochaine qui réunira plusieurs secteurs de l’artisanat et élargie à d’autres sectoriels de l’Etat. C'est important pour les entreprises camerounaises de connaître des entreprises turques. Nous avons l’agence turque de la coopération et du développement (TIKA) qui mettra son expertise pour la réussite de notre vision commune. Je vais aller à Maroua les 9, 10, 11 juillet prochains pour inaugurer quelques projets de TIKA. Les ateliers pour la production du cuir, un autre atelier pour la production de cacao café par des femmes. TIKA va continuer de produire des projets partout. TIKA a déjà commencé à mener deux projets différents à Douala et à Bafoussam en faveur des femmes et de la jeune fille. Donc nous avons des idées. C'est important de les développer avec. Peut-être qu'un transfert de technologie dans le domaine du textile. Nous y pensons vraiment. Il y aura, je pense que des entreprises de textile qui vont venir de Turquie pour la réunion de la semaine prochaine. Et c'est important de faire de l'argent, particulièrement pour la technologie.
L’une des approches diplomatiques de la Turquie c’est de travailler avec des acteurs non étatiques. Est-ce que vous avez des projets en vue dans la culture et le développement muséal?
Je suis admiratif de ce que le Cameroun possède comme musées et qui se développe à travers tout le pays. Oui nous pouvons commencer une coopération entre les musées turcs et camerounais. Nous avons plus de 500 musées en Turquie. Et nous avons un savoir-faire qu’il faut partager aussi bien dans la gestion des musées, la protection que la conservation des objets muséaux. Dans le domaine culturel également, il y a des projets. Bien sûr que nous avons plusieurs projets culturel que nous comptons implémenter dès septembre de cette année et de poursuivre l'année prochaine
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