CAMEROUN :: OPÉRATION ÉPERVIER : Amadou Ali à nouveau sur le banc des accusés :: CAMEROON
© L’Oeil Du Sahel : OLIVE ATANGANA | 28 Mar 2016 08:24:00 | 12915Principal pilote de l’opération Epervier, Olanguena Awono le qualifie de «tribaliste diffusant de la haine raciale».
«Mensonges d’Etat, Déserts de République au Cameroun», le tout premier livre d’Urbain Olanguena Awono depuis qu’il est derrière les barreaux, est un véritable règlement de comptes. Une sorte de «revenge» qu’il prend sur ses anciens collègues du gouvernement et ses détracteurs aujourd’hui, responsables selon lui, de la peine de 20 ans qu’il purge en prison. Et il n’y va pas de main morte, dans son ouvrage de 451 pages publié aux Editions le Schabel. Parmi eux, une personnalité du Grand-Nord, et pas des moindres. Il s’agit d’Amadou Ali, actuel vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence chargé des relations avec les Assemblées, et ministre de la Justice de 2001 à 2011 et donc, principal pilote de l’opération Epervier.
Suffisant dès lors, pour l’ancien ministre de la Santé publique, pour lui régler ses comptes ainsi qu’aux théoriciens de la thèse du complot du G11, à savoir, Rémy Ze Meka, Edgar Alain Mebe Ngo’o et Amadou Ali. Des «petits machiavels des tropiques », d’après Olanguena Awono. «En effet, Monsieur Amadou Ali, alors ministre de la Justice garde des sceaux de 2001 à 2011, avec le rang de vice Premier ministre, et principal pilote de l’opération épervier, s’est répandu largement à maintes reprises auprès des autorités de l’ambassade américaine au Cameroun sur la conduite de l’opération épervier, ses cibles et ses stratégies.
L’on découvre, à la lecture de ses confidences, les talents d’affabulateur et de calomnieur invétéré de ce haut responsable à l’égard de ses concitoyens auprès d’une puissance étrangère, sans la moindre retenue qu’aurait dû lui imposer la conscience du devoir de réserve, la présomption d’innocence de ses cibles, et la sagesse même découlant de son âge et de sa longue durée aux affaires malgré une formation sommaire de base pauvre en outils d’analyse et de crédit intellectuel», écrit-il en page deux du chapitre deux de la deuxième partie de son livre.
WIKILEAKS ET FAUX COMPTES BANCAIRES
Pour Urbain Olanguena Awono, sur un ton dénotant un courroux mal contenu, «au-delà de toutes les précautions d’usages, Ali est allé plus loin, déversant au passage le fiel de la haine tribale, lorsqu’il évoque avec l’ambassadrice Garvey en 2009, la succession du président Biya sous le prisme ethnico régional. (…) Les logiques tribales et calomnieuses de Monsieur Amadou Ali ont fait du mal à notre pays. Par ses actes et ses propos, son instrumentalisation de la justice, le personnage s’est révélé sous toutes ses terreurs, que la modernité, les évolutions démocratiques et les valeurs républicaines auraient bien voulu rejeter à la préhistoire de ce pays».
Sa colère à l’endroit du natif de Kolofata dans l’Extrême-Nord ne s’arrête pas là. L’ancien Minsanté, aux compétences avérées et reconnues, remet au goût du jour, l’affaire des faux comptes bancaires. «Comment Monsieur Ali a-til pu dépenser, sans aucune transparence, l’argent public, huit cent millions de Fcfa environ selon la presse locale, avec son soidisant expert financier , Monsieur Dooh Collins, pour finalement délivrer une liste de faux comptes bancaires auprès des banques camerounaises et étrangères attribuant des avoirs faramineux inexistants aux «pilleurs » désignés de la République ?», s’indigne Olanguena Awono. Et de pour suivre que «Normalement, Monsieur Ali et ses partenaires doivent rendre des comptes au peuple concernant les modalités de recrutement de soidisant experts financiers, leur mode de rémunération, le financement de leur rémunération et les résultats de leurs missions», page 129, deuxième partie, chapitre 3 : «La faillite morale, politique et sociale».
Celui qui a toujours clamé son innocence convoque Hegel qui soutient que «Les hommes font l’histoire mais ils ignorent l’histoire qu’ils font». «C’est sans doute l’histoire de ce pauvre Monsieur Ali et des autres acteurs de la manipulation politique machiavélique de l’opération Epervier», soutient le prisonnier. Fouillé, bien écrit, mais quoique truffé de propos injurieux à l’endroit de ses détracteurs, des inspecteurs qui vérifiaient la comptabilité des programmes pour lesquels il était accusé, son livre, bien structuré, s’appuie sur des preuves qu’il apporte aux allégations de détournements de fonds à lui imputés.
En fait, Urbain Olanguena Awono vit mal sa condition de «Menteur d’Etat» aujourd’hui, lui qui fut autrefois inspecteur d’Etat aux «résultats incontestables». «Quoiqu’il en soit, l’opération Epervier s’est illustrée comme une terrifiante machine de guerre destinée à broyer les élites politiques craintes pour leur envergure et leur potentiel à succéder au vieux Président».
Et pour lui, «Le mal est en effet très profond et grave. Sa racine dans le système est ancrée dans les officines à l’oeuvre et au service du chef de l’Etat qui, encerclé et isolé des réalités, ne contrôle presque rien», fulmine Urbain Olanguena du fond de sa cellule où «Pour tenir, on s’accroche à la spiritualité et à la philosophie de la finitude de tout, on s’emploie à réguler ses états d’âme, on apprend davantage à tout relativiser dans ce monde qu’on observe d’en bas. De nouvelles sociabilités se créent, des anciennes peuvent se renforcer utilement».
Tel a été le cas avec Haman Adama, une collègue de service depuis 1988. «Incarcérée à son tour en janvier 2010 pour de prétendus détournements de deniers publics dans le cadre de la fameuse opération Epervier, je suis allé la voir au lendemain de son arrivée pour la réconforter et lui passer les codes de mon expérience du milieu. Au fil du temps, nous sommes restés soudés, nous soutenant mutuellement, partageant les informations et les angoisses jusqu’à sa libération le 19 septembre 2013, après restitution du corps du délit», écrit-il en page 427, sous un ton plus tempéré. Accusé d'avoir détourné 80 millions de Fcfa, il a été condamné par le Tribunal Criminel à 20 ans de prison ferme.
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