Texticules de Hugues SEUMO : La jeunesse camerounaise est-elle condamnée à fuir ou à subir ? :: CAMEROON
© Camer.be : Hugues SEUMO | 10 Feb 2025 11:25:56 | 2682Demain 11 février 2025. Ce sera une journée d'intenses activités réservées à la jeunesse à l'occasion de la célébration de la fête de la jeunesse sur l'étendu territoire de la république du Cameroun. Mais, les jeunes de la génération sacrifiée seront-ils de la fête ?
La Journée de la jeunesse au Cameroun est célébrée chaque année le 11 février. Le choix de cette date par Yaoundé, a été une manière de gommer la mémoire de l’autre Cameroun, celui des Anglophones qui s’estiment mis à l’écart et qui, bien sûr, boycottent cette fête.
Initialement, la Fête de la jeunesse était le 26 octobre, en remplacement de la fête nationale du Southern Cameroons (anniversaire de la création d’une région détachée du reste du Nigeria britannique en 1954). Les Camerounais anglophones célébraient cette date par des manifestations dédiées à la jeunesse. Le déplacement de cette fête de la jeunesse du 26 octobre au 11 février depuis 1966 a été vécu comme un effacement de leur mémoire.
Comme chaque année, le Cameroun célèbre sa jeunesse.
Depuis plus de trois décennies, le Cameroun semble pris dans une spirale où ceux qui devraient guider et soutenir les jeunes générations sont devenus les principaux obstacles à leur épanouissement. Cette génération de dirigeants âgés, composée aujourd’hui de grands-pères et de grands-mères, maintient un contrôle rigide sur le pouvoir, souvent au détriment du développement social, économique et politique du pays.
Dans la société traditionnelle camerounaise et même africaine, les aînés occupaient une place d’honneur et de respect, car ils étaient considérés comme les gardiens de la sagesse et de la stabilité communautaire.
Cependant, la tradition de conseil et de transmission s’est transformée, au Cameroun, en un blocage systématique de la relève. Les dirigeants actuels, au lieu de jouer leur rôle de guides et de mentors, s’accrochent au pouvoir avec une ténacité qui défie les logiques de renouvellement.
On est jeunes dit-on et il paraît au Cameroun de 0 à 77 ans… Mort de rires. Mais la jeunesse de ces dernières années risque de ne jamais atteindre 77 ans. Horizon bouché, avenir incertain, absence d'idéal, dépravation des mœurs, chômage… risquent d'avoir raison du fer de lance de la nation qualifié par beaucoup aujourd'hui de génération perdue.
Comme d’habitude, les jeunes attendent le message du chef de l'Etat qui embrassera le répertoire du déjà entendu souvent noyé dans les promesses hasardeuses et habituelles.
La jeunesse camerounaise désespérée cherche toujours ses marques sous l'œil d'une kyrielle de maux qui la minent.
Dans certaines de nos campagnes, des centaines voire des milliers de jeunes se retrouvent entassés dans les salles de classe, mal assis devant un nombre insuffisant d'enseignants.
Ce phénomène n'épargne pas certaines écoles primaires de nos grandes cités.
Quelle formation attendre de ces jeunes innocents ?
Au Cameroun, dans un environnement de pauvreté, les jeunes filles ont tendance à avoir des rapports avec plusieurs hommes pour gagner de l'argent ou alors à se lancer dans la prostitution. Les jeunes hommes, surtout les enfants de la rue, finissent aussi par accepter les avances des homosexuels pour les mêmes raisons, et la même fin pour le bonheur du virus du SIDA et des infections inopportunes.
La jeunesse d’aujourd’hui, à l’image ce celle d’hier, si elle n'a pas triché, elle se laisse prendre par le piège de l'obsolescence des mœurs avec toutes les conséquences que cela comporte.
La crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest illustre l’une des conséquences les plus dramatiques de ce désengagement intergénérationnel.
Les jeunes, exclus des processus de décision, deviennent plus facilement manipulables par le pouvoir qui promet un changement brutal, mais non durable. Ce conflit exacerbe encore les inégalités et réduit l’espace de dialogue entre les générations, amplifiant l’instabilité politique et sociale du pays.
La jeunesse camerounaise veut clairement et simplement accéder au savoir, à la formation et à un meilleur avenir. Mais comment y arriver ? Equation difficile à résoudre.
Les seuls jeunes qui parviennent à traverser le cap de la suffisance sont ceux qui sont "pistonnés". Et cela se repêtent de générations en générations. (Pp 45 in le Déconfinement de Hugues Seumo, paru aux éditions EDK Books, 2020)
La seule alternative pour les jeunes : Fuir ou subir ?
Il est dit du Cameroun que les poissons meurent de vieillesse, que la nature est si généreuse qu’une semence jetée dans la nature pousse sans aucun soin particulier et donne du fruit.
Les lobbys divers se sont donnés des moyens logistiques pour détruire à grande échelle le Cameroun afin de réaliser des superprofits sur le dos des pauvres citoyens qu’on continue à endormir dans la notion de la jeunesse.
Conséquence : Le peuple victime, réduit à la misère la plus totale, subissant des traitements les plus déshumanisants est obligé d’aller mendier chez les voisins à des milliers de kilomètres.
Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus qu’une alternative : Subir ou s’exiler dans un pays où ils peuvent retrouver la liberté, la dignité humaine qu’ils ont perdu dans leur propre pays où ils deviennent des étrangers.
Aujourd’hui des milliers d’immigrés camerounais se trouvent par exemple en Europe en prise entre deux feux.
D’une part les horreurs qui les attendent dans leurs pays respectifs en cas d’expulsion, d’autre part la traque dont-ils font l’objet devant les polices des frontières ou de l’immigration. Inutile de revenir sur les conditions de rétention des étrangers en attente d’expulsion
Il y a de cela un peu plus de cinq mois, l’asbl Cercle belgo-Africain pour la Promotion Humaine (Asbl Cebaph) affirmait dans son rapport annuel sur l’immigration, qu’en Afrique centrale de nos jours, les jeunes camerounais sont parmi les plus nombreux de l’Afrique subsaharienne qui sillonnent le monde entier à la recherche de leur pitance journalière alors que leur pays regorge de toutes les matières et ressources utiles à leur épanouissement.
Ce constat n'inquiète point le pouvoir gérontocrate de Yaoundé qui n'a jamais pensé à mesurer l'ampleur de cet exode massif des jeunes meurtris par la misère vers les pays étrangers.
Pour cela il faudrait que toutes les forces qui aspirent au changement et au progrès multiforme se mobilisent et dans un seul but : Améliorer les conditions de vie de l’Homme ; respecter et faire respecter les droits fondamentaux de l’Homme au Cameroun où règne une dictature d’Etat.
Si le Cameroun veut continuer de se prévaloir d'un important capital humain dynamique, il faut qu'il ait un courage d'introspection et celui d'un sauvetage des jeunes qu'il s'est fait depuis plus d'un demi-siècle. Faute de quoi tout le capital des institutions de Brettons Wood peut y parvenir, rien n'y fera.
La fête de jeunesse devrait être le symbole d'un rituel national qui vise à aligner les jeunes citoyens sur les idéologies de construction de la nation, d'unité nationale et de citoyenneté responsable. Elle devrait être une occasion au cours de laquelle les aînés se penchent sur l'avenir du pays en inculquant à la nouvelle génération les valeurs de savoir-vivre, de la reconstruction du pays et du développement. C'est plutôt le contraire car, ces "vieux" s'éternisent au pouvoir pendant que ces jeunes meurent sans jamais pour la plupart, rédigé une lettre de motivation et un CV pour un emploi.
A 59 ans après la célébration de la première édition de la fête de la jeunesse au Cameroun, on est supposé franchir un autre cap, celle de la sagesse et la vie abandonnant derrière soi les souvenirs de la jeunesse.
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