Prostitution: dans le couloir des travailleuses du sexe au Cameroun :: CAMEROON
© Mutations : Blaise Djouokep | 11 May 2017 14:04:14 | 39673Samedi dernier, 29 avril 2017, trois travailleuses du sexe perdaient la vie après avoir été mortellement poignardées par un soldat du Bataillon d’intervention rapide (Bir) au lieu dit Elf Axe Village à Douala. Suite à cet acte, le préfet du Wouri ordonne la fermeture de tous les débits de boisson et des auberges situés en ce lieu. Pourtant, depuis lors, l’activité bat son plein. Les filles de joie continuent d’exercer de jour comme de nuit.
Devant certaines auberges scellées et un peu retirées de la route, six femmes dont l’âge oscille entre vingt et quarante ans sont assises. Légèrement vêtues, elles échangent calmement. Deux d’entre elles tiennent en main des bâtons de cigarette qu’elles fument de temps en temps. Un peu plus loin, à une autre entrée, des filles de joie identifiables à leurs vestimentaires et des coiffures tape-à-l’œil sont assises devant les portes de leurs chambres et discutent en toute quiétude. Il est un peu plus de 15h ce samedi 06 mai 2017, au lieu dit Elf Village, à Douala. Pourtant, ce haut-lieu de prostitution ne présente pas son visage des jours ordinaires. Les snacks et bars alentour sont fermés. Les scellés sont encore visibles sur les portes. Les chaises sont superposées les unes sur les autres ou rangées sur des tables.
La fermeture des snacks bars est effective. Fermeture ordonnée par le préfet du Wouri, après l’assassinat, le 29 avril dernier, de trois filles de joie par un élément du Bataillon d’intervention rapide (Bir). Une interdiction qui n’empêche pourtant pas les travailleuses du sexe d’exercer leur activité de jour comme de nuit. Juste quelques auberges ici sont scellées, apprends-on. Et, pour beaucoup, «c’est juste l’entrée principale de ces auberges qui ont été scellées. Ces auberges ont d’autres entrées secondaires où les travailleuses du sexe et leurs clients passent pour continuer d’exercer leur activité», note un riverain. Malgré la fermeture des snacks et bars, les filles de joie sont présentes. A 20h, c’est un autre visage que présente ce lieu. Des filles arpentent les trottoirs de cette route. Bien qu’étant en nombre réduit, elles mobilisent un nombre important d’hommes qui s’arrêtent parfois à cet endroit où diverses activités telles que call box, vente de porc à la braise, poisson à la braise, de cigarettes et bonbons, pullulent.
Débandade
A chaque passage d’un véhicule du commissariat du 8ème arrondissement ou de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir), c’est la débandade pour certaines prostituées. Les plus courageuses restent calmement et continuent à exhiber leurs atouts et héler de potentiels clients au passage. Et ce, malgré les opérations de rafles qui y sont de plus en plus fréquentes, apprend-on. Malgré la psychose qui a régné après le décès de trois prostituées, l’activité a repris son cours normal. Les clients, eux, sont toujours aussi nombreux, confie une tenancière d’un call-box. A voir ces vendeuses de charme accourir auprès des clients, on pourrait croire que l’anarchie règne en maître sur ce site. Que non ! L’activité de la prostitution obéit à certaines règles, au lieu-dit ‘‘Carrefour j’ai raté ma vie’’. La zone compte plus de dix sites de prostituées. Ces sites sont des regroupements d’auberges dans lesquels ces filles travaillent à toute heure de la journée. La majorité d’entre elles vivent dans leurs chambres de passes. A en croire l’une d’entre elles, «il y a plusieurs options pour avoir une chambre. Soit tu prends une chambre à 2000 Fcfa la nuit et tu paies 60 000 Fcfa le mois, que tu travailles ou pas. Et dans ce cas, la chambre n’est attribuée à personne d’autre ; soit tu viens chaque soir et tu loues une chambre. Ce qui revient plus cher. Mais, dans la majorité des cas, les filles qui vivent sur place louent une chambre, y vivent et y travaillent. Pour celles qui ne vivent pas sur place et qui ne viennent que de nuit et repartent le matin après le travail, elles se mettent à plusieurs pour louer une chambre et paient mensuellement. Là, elles ont l’assurance de toujours avoir leur chambre». Et dans le second cas de figure, le remplacement de la literie et le nettoyage de la chambre incombe au propriétaire de l’auberge.
Séroprévalence
L’activité nourrit son homme. En une nuit, une travailleuse de sexe entretient des rapports sexuels avec en moyenne 15 partenaires pour les moins actives et plus d’une vingtaine pour les plus robustes. Chaque client doit débourser au moins 1000 Fcfa pour une partie de plaisir. Cependant, avoir des clients n’est pas aussi aisé. «Parfois, les clients se font rares et les travailleuses de sexe vont dans d’autres villes travailler dans l’espoir d’avoir plus de clients», note un habitué de ce lieu. A en croire une source, le nombre de prostituées a considérablement diminué. «Avant les travaux de la pénétrante est, on pouvait avoir 700 filles de joie ici à la Elf.
Beaucoup d’auberges ont été détruites pendant ces travaux et on peut compter la moitié de ces prostituées», note sous anonymat une source. Une réduction de l’effectif qui ne freine pas le développement de l’activité. Cependant, malgré les risques d’infections auxquelles elles sont exposées, les travailleuses de sexe disent ne pas craindre pour leur vie. «Il arrive parfois qu’un client arrive et propose une grosse somme d’argent pour avoir des rapports sexuels non protégés. D’autres refusent, mais, certaines acceptent. C’est difficile à croire, mais, il arrive que nos ‘‘gros bras’’ qui nous protègent abusent de nous et le font sans préservatif pour certains», note une prostituée pour expliquer le taux élevé de séroprévalence dans ce secteur d’activité. A en croire les responsables de Horizon femmes, il est d’environ 37%.
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