CAMEROUN :: La prison centrale de Maroua sous pression de Boko Haram :: CAMEROON
© L’Oeil Du Sahel : RAOUL GUIVANDA | 02 Jun 2016 17:58:37 | 12781Les membres de la secte seront bientôt les plus nombreux dans ce pénitencier.
Régulièrement pointé du doigt par certaines organisations non gouvernementales qui l’accusent de porter atteinte aux droits de l’homme dans sa guerre contre la secte terroriste Boko Haram, le Cameroun est plus que jamais confronté à la gestion des personnes détenues dans le cadre de ce conflit.
Combien sont-ils, les prisonniers liés à Boko Haram qui dorment dans les geôles camerounaises ? En tout cas, selon nos informations, ils sont essentiellement répartis dans deux villes : Yaoundé et Maroua. Ceux qui croupissent dans les geôles de la capitale ont, à quelques exceptions près, été interpellés dans la région de l’Extrême-Nord.
Aussi, en raison de leur importance supposée ou réelle, ils ont été transférés à Yaoundé. «Boko Haram peut difficilement mener une opération dans la capitale pour libérer ses membres ou les liquider pour les empêcher de parler. Donc, quand nous jugeons qu’un suspect est digne d’intérêt, il est transféré dans la capitale pour une meilleure exploitation et une meilleure coordination avec nos partenaires», explique une source sécuritaire. Parmi les suspects de Boko Haram détenus dans la capitale, figure l’ex-maire Rdpc de Fotokol, Ramat Moussa.
Arrêté en septembre 2014, celui-ci attend toujours son procès du fond de sa cellule de la prison de Kondengui. «Il a été cité comme complice par des membres de la secte arrêtés le 23 septembre 2014 dans une villa à Kousseri. De Maroua, le maire a été transféré au GSO à Yaoundé, ensuite dans les locaux de la direction de la Police judiciaire avant de terminer sa course à la prison de Kondengui», explique Mahamat, un proche de l’exmaire.
Difficile cependant de connaître le nombre exact des prisonniers de Boko Haram dans la capitale. «Certains ont été libérés dans le cadre des négociations pour la libération des otages. De plus, ceux qui sont ici sont repartis sur plusieurs sites. En dehors de la prison, il y a les cellules des services de sécurité. Pour ma part, ils sont moins d’une cinquantaine.
Généralement, une fois que les services de sécurité ont fini de les cuisiner, ils sont remis dans le circuit normal de la justice», affirme une source sécuritaire. Un «circuit normal» désormais encadré par la loi anti-terroriste de décembre 2014. C’est à la prison de Maroua, capitale régionale de l’Extrême-Nord, que se retrouve l’essentiel des prisonniers de la secte terroriste. A la date du 25 mai 2016, ils étaient 792 au total sur une population carcérale chiffrée à 1552 détenus. Sur cet effectif représentant près de la moitié des prisonniers, l’on retrouve 744 hommes, 29 femmes et 19 mineurs.
125 d’entre eux ont déjà été jugés et lourdement condamnés par le tribunal militaire de Maroua. Condamnés pour la très grande majorité à la peine de mort, ces membres de Boko Haram attendent aujourd’hui dans le couloir de la mort. Il n’est pas non plus superflu de rappeler que prévenus et détenus de Boko Haram sont originaires de trois pays.
Les Nigérians sont les plus nombreux, suivis des Camerounais et enfin des Tchadiens. Construite en 1935 pour abriter 350 pensionnaires, la surpopulation de la prison de Maroua est aujourd’hui une source de préoccupation majeure pour les populations et les services de sécurité.
«Il est surprenant que des dangereux terroristes soient gardés dans de telles conditions. Pour Boko Haram, la surpopulation est une aubaine pour véhiculer ses idées et enrôler de nouvelles recrues», explique Aïssa, dont le frère est détenu à la prison de Maroua. Elle craint pour lui qu’il ne sorte de là avec des «idées tordues».
Pour limiter les dégâts, le régisseur de ce pénitencier, Pierre Ayissi, a pris des mesures restrictives dont l’impact reste toutefois discutable. Il a par exemple interdit aux prisonniers de Boko Haram de prier en petits groupes, alors même que le reste de la journée, ils ne font pas l’objet des restrictions particulières.
Dans le même ordre d’idées, les autorités pénitentiaires ont interdit toute communication des détenus de Boko Haram avec des visiteurs. «Nous ne communiquons plus avec nos visiteurs depuis longtemps. Malgré tout, nous sommes bien encadrés dans cette prison et nous accomplissons nos 05 prières journalières sans contrainte», reconnaît un prévenu de Boko Haram. «Ils ne sont pas des enfants de coeur.
Certains veulent imposer leur rythme de prière, d’autres ont entrepris d’endoctriner certains détenus. Nous devons faire prévaloir la loi dans cette prison qui est loin d’être une prison de haute sécurité où, normalement, des gens aussi dangereux que des terroristes doivent être incarcérés.
Ici, nous ne sommes que 118 à devoir gérer cette situation, je trouve que c’est très peu», explique un responsable de la prison de Maroua.
«Bientôt, les prisonniers de Boko Haram représenteront les ¾ des détenus. Vous savez, il y a ceux qui sont détenus par diverses forces de sécurité. Quand ils seront expédiés ici, leur nombre va croître. Et si nous ne nous ajustons pas, les choses pourraient un jour mal se passer », indique ce responsable de la prison.
Lire aussi
CAMEROUN :: Acero Métal - CAPITAL HUMAIN: Facteur clé du développement industriel :: CAMEROON
GABON :: Le Président Clotaire Oligui Nguema et Tony Elumelu s’engagement pour le Développement de l'Afrique
CAMEROUN :: UNESCO partenaire technique Présente officiellement la plateforme sectorielle SIGE :: CAMEROON
CAMEROUN :: La DG de la SRC précise que les biens saisis le 07 mai aux débiteurs n'ont pas été restitués :: CAMEROON
CAMEROUN :: Les Chefs des villages Sawa du Wouri tiennent leur programme Kamerun Pô à Douala :: CAMEROON
LE DéBAT
Afrique -Débat: Pourquoi la crise anglophone persiste au Cameroun? :: AFRICA
AFRIQUE :: Divorces dans la diaspora camerounaise en Europe : explications ? :: AFRICA
AFRIQUE :: Quand est-ce les Camerounais prendront enfin leurs responsabilités pour la gestion de leur équipe? :: AFRICA
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ? :: AFRICA
Canada - Cameroun, Liberté de manifestation partisane au Cameroun : Encore une incurie liberticide de Biya Paul ?
POINT DU DROIT
CAMEROUN :: La problématique du changement de nom en droit comparé :: CAMEROON
Les étapes et les frais de procédure du morcellement d'un terrain au Cameroun :: CAMEROON
L'obtention d'un titre foncier au Cameroun à l'issue d'une vente de terrain :: CAMEROON
Le jugement supplétif de rectification d'acte de naissance au Cameroun :: CAMEROON
CAMEROUN :: La procédure d'achat d'un terrain titré dans la ville de Yaoundé :: CAMEROON
partenaire
Vidéo de la semaine
Calvin DJOUARI; Ecrivain et Romancier, invité Sopieprod
Dr. Ing. BRICE NYA invité Sopieprod depuis Hambourg
Florida explique son engouement autour de l'AUTISME
ESPO DEUX BEN A NIORT A L'OCCASION DE LA JOURNEE DES FEMMES Mars 2025
LA CULTURE BAMOUN S'INVITE A TOURS
Vidéo
Fadimatou Iyawa à Bruxelles : sa colère contre la BAS et son déni de nationalité
59è Fête de la Jeunesse : Conseils d’un Aîné avec Me Charles Epée | Paix & Développement
Plongeon au cœur du SIBCA 2024 : Les coulisses du salon de la beauté afro
Cabral Libii : Son livre choc sur le Cameroun nouveau - Révélations exclusives à Bruxelles !
SIBCA 2024 : Le Plus Grand Salon de la Beauté Afro à Bruxelles !
il y a une semaine
CAMEROUN :: Francis Ngannou réagit à l’accident mortel impliquant une adolescente à Yaoundé :: CAMEROON
FRANCE :: Debordo Leekunfa enflammera le Casino de Paris le 4 juillet 2025
Journée Spéciale à Bruxelles : IA et Développement Durable en Afrique à l’Honneur :: AFRICA
CAMEROUN :: Quand l’absence de motif légal interroge l’État de droit :: CAMEROON
CAMEROUN :: Présidentielle 2025 : Le Groupe de Douala Désigne Cinq Leaders pour une Opposition Unie :: CAMEROON
il y a un mois
ROYAUME-UNI :: Elvis Delondres l’éclaireur du showbiz afro-londonien :: UNITED KINGDOM
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2025 AU CAMEROUN : UNE QUESTION DE CRÉDIBILITÉ ET DE COHÉSION NATIONALE :: CAMEROON
CAMEROUN :: Christian Ntimbane " MON PROGRAMME NE CESSE D’INSPIRER LES AUTRES CANDIDATS ! CAS DE CABRAL LIBII" :: CAMEROON
CAMEROUN :: Maurice Kamto à la tête du MRC : La révélation du lien avec l'emprisonnement de Marafa Hamidou Yaya :: CAMEROON
CAMEROUN :: Mélong : Une Dispute cause un accident mortel :: CAMEROON
il y a un an