France: Les enfants Marafa en campagne pour la libération de leur père emprisonné au Cameroun
© Correspondance : René DASSIE | 30 Apr 2016 13:30:20 | 121344Les trois enfants Marafa font leur entrée dans la campagne internationale en vue de la libération de leur père. Samedi 16 avril à paris, lors de la journée de solidarité pour les droits de l’homme au Cameroun organisée par le Comité de libération des prisonniers politiques camerounais (CL2P), ils ont distribué des centaines de tracts Place du Chatelet, à cheval entre le 1er et le 4e arrondissement de la capitale française. Ils étaient appuyés par plusieurs jeunes Français sensibles à leur combat.
Ils ont pour prénom Lily, Aïssatou et Fayçal et vivent en France où les a rejoint leur mère il y a quatre ans. Les deux premières ont fini leurs études et se sont engagées dans la vie professionnelle. Leur cadet Fayçal poursuit des études d’ingénieur, suivant en cela les traces de son père lui-même ingénieur en pétrochimie de l'Université du Kansas (Etats-Unis).
Jusqu’ici, la fratrie était inconnue du grand public. Toutefois, en juillet 2015, la presse camerounaise avait signalé un incident impliquant Aïssatou, deuxième fille de la famille, lorsque les autorités de Yaoundé lui avaient refusé le permis de visiter M. Marafa dans sa cellule du Secrétariat d’Etat à la gendarmerie de Yaoundé. Alors qu’elle s’était rendue expressément au Cameroun pour le voir, après plus de trois ans de séparation.
Aujourd’hui, les trois enfants du couple Marafa entendent mener de front la bataille pour la libération de leur père. Pour cela, ils entendent sensibiliser l’opinion internationale au sujet de l’injustice que subit leur père.
Prisonnier politique
En 2012, l’ancien ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation avait été condamné à 25 ans de prison par le tribunal de grande instance de Yaoundé, pour « complicité intellectuelle de détournement de fonds publics ».
Cependant, de nombreux observateurs parmi lesquels l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Robert P. Jackson, qui avait relevé «des manquements au procès et peu de preuves» avaient signalé plusieurs incohérences entre les débats et ce verdict extrêmement lourd.
Depuis lors, la communauté internationale liste l’ancien ministre parmi les prisonniers politiques, et presse Yaoundé de le libérer.
En mars, La Cour Suprême de Yaoundé a entamé l’examen de son pourvoi en cassation, avec plus de trois années de retard.
Tractage à Paris
Les enfants Marafa ont opté pour l’usage des moyens modernes de communication pour alerter l’opinion sur la situation carcérale de leur père.
Dans une vidéo à paraître bientôt sur les réseaux sociaux, ils expliquent ainsi que l’ancien ministre les a élevé avec « honnêteté et droiture », et a servi son pays avec les mêmes valeurs. Ils demandent à la justice de le libérer.
Dans le même ordre, ils entendent désormais aller directement au contact du public français que l’on sait très sensible sur les questions de droits de l’homme, pour plaider la cause de leur père. Objectif : faire pression sur le pouvoir de Yaoundé, signataire de nombreuses conventions internationales relatives aux droits humains et aux libertés individuelles.
Samedi 16 avril à Paris, LiLy, Aïssatou et Fayçal ont ainsi distribué plusieurs centaines de tracts Place du Châtelet et alentour. Ils étaient accompagnés dans leur démarche par plusieurs jeunes Français sensibles à leur combat.
Dans la tradition des pays démocratiques, notamment celle de la France, le tract est l’élément fondamental de toute campagne publique. Politiques et associatifs s’en servent régulièrement, pour toucher directement les citoyens et les mobiliser.
Le message inscrit sur le tract distribué par les enfants Marafa et leurs soutiens samedi dernier allait bien au delà de la situation personnelle de leur père. Intitulé « SOS PAYS EN DANGER : LE CAMEROUN SE MEURT », il évoquait la décrépitude socio-politique et économique du Cameroun, pays dans lequel « l’eau potable est une denrée rare », les « coupures intempestives d’électricité une réalité quotidienne », et les hôpitaux « de véritables mouroirs pour les femmes pauvres ».
Il appelait à la libération de tous les prisonniers politiques détenus dans le pays, dont les portraits de certains figuraient au verso du document.
Jeannette Marafa, infatigable
Dans l’ après-midi du même jour, un peu plus loin à l’espace Harmattan dans le 5e arrondissement de paris, Jeannette Marafa qui sort à peine d’une longue maladie a reprécisé la position de sa famille, lors d’une la conférence sur les droits de l’homme au Cameroun.
« Cette journée pour nous est assez triste parce qu’elle nous rappelle les quatre ans de malheurs qui sont tombés sur nous et que nous continuons à subir », a-t-elle déclaré d’emblée.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui 16 avril marque le quatrième anniversaire de l’arrestation et de la détention de mon mari sous le fallacieux prétexte de détournement de deniers publics. Au cours d’un procès expéditif, le tribunal n’ayant rien trouvé à reprocher à mon mari l’a condamné pour complicité intellectuelle de détournement de deniers publics. Un motif inexistant dans le code pénal. » « Tout le monde s’accorde à dire que mon mari est un prisonnier politique. Les Etats Unis le classe dans cette catégorie depuis sa condamnation. Et l’Assemblée général de l’Internationale Socialiste tenue l’année dernière au siège des Nations-Unis à New York a adopté une résolution appelant à sa libération. »
Evoquant l’état d’esprit de son époux, Mme Marafa a déclaré : « Tous ceux qui connaissent mon mari savent que c’est une personne qui n’est animé ni de haine ni d’amertume. Tout ce que je souhaite c’est que les autorités camerounaises reviennent à la raison et libère mon mari afin qu’il puisse retrouver sa famille dont il est séparé depuis quatre années et qu’il puisse enfin avoir accès aux soins dont il est privé alors que la détérioration de son état de santé est de notoriété publique. »
Madame Marafa a terminé son propos en assurant qu’elle tiendrait les autorités camerounaises responsables de quoi que ce soit qui arriverait à son époux.
Après deux renvois, la Cour Suprême de Yaoundé devrait entamer l’examen de l’ancien ministre lors de l’audience du 3 mai prochain.
Ses enfants comme son épouse n’espèrent qu’une chose : sa libération.
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