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Une hystérie collective épistolaire et discursive de certains acteurs de la scène politico-administrative camerounaise a vrillé l’actualité de la semaine dernière, avec prolongement dans celle courante. En effet, une rhétorique inflammable contre les USA (Etats-Unis d’Amérique) a proliféré jusque dans les canaux officiels diplomatiques. La cause de cet emballement, un ‘’conseil’’ adressé au président de la République camerounaise par l’ambassadeur étasunien accrédité auprès d’icelle.

La suggestion invitait son bénéficiaire à envisager l’image qu’il voudrait que l’histoire retienne de son magistère, avec pour référents ses homologues présidents George Washington et Nelson Mandela. Le sort d’un conseil n’étant pas impératif, et sa forme divergeant profondément de celle de l’injonction, l’invocation de la ‘’violation de la souveraineté nationale’’ et autres manifestations de chauvinisme déplacés et inappropriées pour qualifier le ‘’conseil’’ étaient surprenantes d’inopportunité.

En outre, les USA, avec le plus provocateur des présidents qu’ils n’aient jamais eus, ne prendraient aucun gant pour éventuellement enjoindre au président camerounais son départ. Donald Trump n’a-t-il pas traité le président nord-coréen Kim Jung Un de ‘’petit hommefusée’’ devant l’assemblée générale des Nations Unies à New York, il y a quelques mois ? Idem pour son scandaleux propos sur les pays africains. Et la formule Kadhafi ‘’doit partir’’ fut celle employée par l’exécutif et la diplomatie américains jadis. Or, les égards et le tact du diplomate traduisaient bien sa totale déférence à l’endroit du destinataire du message avec en surcroit des exemples mélioratifs. Qu’un Américain compare le président Paul Biya à Georges Washington et Nelson Mandela dans le même élan est très loin d’être une insulte !!! Convenons qu’il en aurait été autrement s’il s’était agi d’une mise en garde se référant à Kadhafi ou alors à Laurent Gbagbo. Nous aurions alors mêlé sans coup férir notre voix au ‘’tollé’’ protestataire de ces officiels et autres obligés du régime yaoundéen.

De plus, si le contenu des échanges diplomatiques n’a pas à être révélé, quel est donc la vocation de la traditionnelle interview de fin d’audience accordée aux médias du service public juchés sur le perron du palais de l’Unité ? Par ailleurs, en proposant au président ‘’d’user de son autorité’’ pour faire en sorte que les ‘’parties se parlent’’ dans le cadre de la crise anglophone, le diplomate reconnaît l’ « autorité » présidentielle, mais aussi, ramène au goût du jour le nécessaire ‘’dialogue’’. En vérité, le temps presse et la fenêtre durant laquelle l’exécutif camerounais tient encore exclusivement et pleinement la main dans l’organisation et la mise en œuvre d’un dialogue risque de se refermer incessamment.

Cela n’est surtout pas souhaitable, car le contrôle du scénario de sortie de crise échapperait dès lors aux seuls Camerounais pour échoir en partage à quelques auto-invités internationaux qui auront préalablement et arbitrairement désigné les interlocuteurs nationaux ‘’aptes’’ à dialoguer. Gare donc au syndrome malien. Il est ainsi hors de question que des sécessionnistes armés et violents recourant à la guérilla et à la terreur contrarient l’agenda national.

Par contre, il est doublement interdit à l’exécutif camerounais, dans sa gestion jusqu’alors exclusivement militariste de la crise dans les régions NOSO (Nord-Ouest/Sud-Ouest), d’ouvrir par des dégâts collatéraux une faille au plan humanitaire pouvant s’avérer propice aux ingérences étrangères. En effet, la catastrophe des déplacés internes, des réfugiés camerounais et le péril d’exactions avérées ou supposées (destruction de villages et exécutions sommaires) risquent de faciliter l’intervention de la ‘’communauté internationale’’, ce club sélect et restreint d’Etats imposant leur diktat au reste du monde et instaurant un ordre dictatorial international public par leur autocratisme planétaire. Vivement un dialogue incluant y compris des sécessionnistes ayant préalablement déposé les armes en renonçant à la violence et au terrorisme.

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