

-
© Correspondance : Aboubakar Keita
- 13 Apr 2023 13:45:07
- |
- 4861
- |
La France est Championne du paiement des rançons
Selon certaines sources et experts, la libération des otages français Olivier Dubois et l'américain, Jeffrey Woodke, peut être une preuve supplémentaire d’une coopération entre la France et le JINM. Les mêmes sources pensent que Paris aurait payé une rançon de 12 à 13 millions d'euros pour obtenir cette double libération.
Les faits ne sont pas nouveaux et ces libérations multiplient les commentaires sur les négociations entamées à Paris pour persuader les ravisseurs de libérer les otages. Des sources multiples de Niamey (Niger) à Kidal indique que le service français (avec l'accord de l'Elysée) serait en réalité impliqué plusieurs personnes, dont le président Bazoum (président nigérien) et Ahamada AG Bibi (chef de la CMA, Coordination des Mouvements de l’Azawad). Leurs missions : participer aux négociations de libération d'otages.
Le gouvernement français a toujours nié négocier avec les terroristes. Et pourtant, faut dire que ce n'est pas la première fois que des informations sont véhiculées sur le financement du terrorisme par les autorités françaises. En 2014 dans une enquête du journal New York Times, la France depuis 2008 a versé de 58 millions d'euros à différents groupes terroristes d’Al-Qaïda.
Selon les estimations du NYT, dès lors, les prises d'otages seraient devenues la principale source de financement des réseaux terroristes. Al-Qaida aurait amassé 93 millions d'euros en six ans selon le Trésor américain. Il faut noter que les 53 otages enlevés depuis cinq ans par les différentes factions d’Al-Qaïda, essentiellement au Maghreb islamique, un tiers était français.
Dès le début, les autorités maliennes ont adopté une position claire contre toutes les formes d'extorsion, en particulier le paiement de rançons. Cette position de base de Bamako était aussi celle de l'ancien président Amadou Toumani Touré, ce qui l'a conduit à des allégations non fondées à l'époque. Ces affirmations ont fini par être démenties au fil du temps.
Cependant les forces armées maliennes multiplient les frappes aériennes contre les bases et les positions du JNIM, pendant que la France continue de financer en lui versant un joli pactole d'euros.
Et pourtant, un tel financement ne suscite aucune réaction ni de l'ONU, ni d'autres partenaires qui observent tous un silence de carpe, malgré la plainte malienne qui a dénoncé cette duplicité et cette complicité françaises auprès des Nations unies.