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© Camer.be : Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA
- 02 Apr 2023 14:20:13
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FRANCE :: PREDICATION DU DIMANCHE 02 AVRIL 2023 Par le Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA
Dimanche des Rameaux
Textes : Esaïe 50, 4-7 ; Philippiens 2, 6-11 ; Matthieu 21, 1-11
La Bible nous en fait faire des choses ! S’intéresser de près tous les ans à un âne …
Pour nous, l’âne c’est un animal bête, têtu, désobéissant, fainéant …
Mais pas au temps de Jésus. L’âne était une monture royale.
La foule qui suit Jésus ne s’y trompe pas puisque qu’elle reconnait en voyant Jésus monté sur son âne le Messie attendu.
L’Ancien Testament avait annoncé que le messie serait issu de la lignée royale de David.
Matthieu cite le prophète Zacharie quand il dit : « Regarde, ton roi vient à toi ».
Les vêtements qui sont placés sur la monture, parce qu’il n’est pas glorieux de s’asseoir directement sur la bête, sont également signe que l’âne est monté par un roi.
Mais il ne s’agit pas d’un roi violent et guerrier.
Il est « plein de douceur, monté sur une ânesse, et sur un ânon, le petit d’une ânesse. »
Dans le livre du prophète Zacharie, le texte se poursuit ainsi, en parlant de ce roi :
« Il supprimera les chars de combat et les chevaux, à Jérusalem ; il brisera les arcs de guerre.
Il établira la paix parmi les nations ».
Avec lui sonnera la fin des engins de guerre, des chevaux qui sont des montures de guerre et des armes.
Ce roi est un roi de paix.
Un symbole de l’arrivée d’une autre ère où la violence et l’orgueil des guerriers ne seront plus la règle.
Voir arriver Jésus, monté sur un âne, est un puissant signe d’espérance.
L’histoire de ce petit âne, c’est l’histoire d’une alliance de paix entre Dieu et les êtres humains.
C’est l’histoire d’un Dieu qui sauve.
En voyant Jésus sur son âne, la foule s’écrie : « Hosanna !
Hosanna, c’est un mot hébreu qui n’a pas été traduit par Matthieu.
Un mot courant dans les prières du peuple hébreu.
Cela veut dire « sauve-moi ! »
La foule qui a reconnu le messie de Dieu, crie « sauve-moi ! » !
Oui notre Dieu est un Dieu sauveur.
Un Dieu qui fait alliance et promet bénédiction et paix.
Dieu a envoyé son fils pour nous le dire, pour nous le rappeler, pour que nous le croyions.
Alors à notre tour de dire « Seigneur, hosanna ! Sauve-moi ! ».
Ce n’est pas facile.
Soit parce que nous sommes habitués à penser qu’en toute occasion, il faut tout faire pour y arriver seul et surtout ne rien demander à personne.
Soit parce que, comme c’est mon cas, nous pensons qu’il n’est pas du ressort de Dieu de trouver des solutions techniques pour nous sortir des mauvaises situations que la vie nous envoie ou dans lesquelles nous nous mettons nous-mêmes.
Alors pourquoi dire « Dieu sauve-moi ! » ?
Parce que c’est se projeter dans l’ère de paix et de bénédiction que Dieu nous propose, c’est accepter cette nouvelle donne où les vainqueurs ne sont pas les puissants et où les échanges ne se font pas sur la base de la force.
Ce serait comme de dire, quoi que je fasse, l’issue ne dépend pas de moi mais de Dieu.
Cela permet de se concentrer sur ce qui est en notre pouvoir, et nous donne plus d’énergie pour tenter de trouver des moyens pour nous sortir des situations difficiles ou traverser les épreuves.
Notre histoire commence par les disciples qui vont chercher un âne.
Le propriétaire qui n’est pas très d’accord est vite convaincu par la phrase : « Le Seigneur en a besoin ».
Dieu, sous les traits de Jésus, a le pouvoir de réquisitionner un âne, comme il peut nous réquisitionner, c’est-à-dire nous appeler à son service.
Cela peut-être, comme pour cet ânon, n’importe lequel d’entre nous, vous, moi, elle ou lui.
Il vient nous chercher là où nous sommes.
Pas la peine pour nous d’être pleins de qualités ou bien équipés, pour que Dieu nous convoque.
Dans cette histoire Jésus lui-même n’a rien, il doit trouver sur place la monture dont il a besoin.
Donc nous ne pouvons pas refuser l’appel de Dieu au motif que nous n’avons toutes les capacités ou les connaissances, ou que nous ne sommes pas à la hauteur.
Dieu a besoin de nous et s’il nous manque quelque chose, on le trouvera.
Le Seigneur a besoin de nous, de vous, cela suffit.
Dire « Seigneur, hosanna ! Sauve-moi ! » c’est accepter de le suivre.
Il y a certainement aussi des ânons autour de nous.
Certainement des personnes que Dieu est allé chercher parce qu’il en avait besoin.
Est-ce que nous saurons les reconnaître ?
Leur dire « Béni soit qui vient au nom du Seigneur ! » ?
Nous pouvons aussi comme les disciples, aller nous-mêmes chercher quelqu’un.
Le prendre par la main et lui dire « Dieu a besoin de toi ».
Et nous lui dirons : « dans cette aventure, Dieu n’attend pas que tu apportes quelque chose. Tu peux venir sans rien. Ce dont tu auras besoin, Dieu te le donnera ».
Il te suffit de te remettre à Dieu et de lui dire « Seigneur, hosanna ! Sauve-moi ! »
Dieu a le pouvoir de nous réquisitionner, de nous convoquer, tel que nous sommes, comme un simple ânon qui attend dans la rue.
Si vous avancez dans votre vie au nom du Seigneur, comme envoyé en son nom, alors certainement les gens diront autour de vous « béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ».
Osons être comme ceux qui acclament Jésus.
Osons dire « Hosanna ! Sauve-moi donc ! ».
Amen.