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© Camer.be : Calvin DJOUARI
- 29 Mar 2023 12:16:34
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FRANCE :: L’Homme Noir par l'Ecrivain Calvin Djouari
Il gravit les collines, les montagnes, les glaces et les chaleurs. Victoire ou pas victoire, il ne renonce jamais à sa marche. Quand il pleut, il ne s’abrite pas. Quand il sera épuisé, un autre prend la relève, joue sa partition et continue la marche infinie. L’homme Noir a l’espace, il a le temps, certainement le plus beau temps. Il se plaint rarement. Il a vu les indiens disparaitre l’un après l’autre. Avec son cœur lourd qui avance déterminé dans toute sa bonté naturelle, même s’il est mauvais, il n’oublie jamais tel qu’on le connait dans sa bonté naturelle. C’est cette bonté qu’il affiche dès les premiers contacts avec l’Autre. Il n’a pas d’instinct sécuritaire, ne se méfie pas au premier regard, toujours affable et prêt à accueillir son semblable. C’est un être qui marche dans les tourments. Il connaîtra encore des tourments. Il porte ce tourment sur le dos. Il comprend et il est programmé pour comprendre. Il n’a ni haine ni ressentiment tout au long de sa vie. C’est un homme de partage, un homme généreux. A chaque fois que la crise perpétuelle le frappe, il jongle, c’est un acrobate.
C’est vrai, il ne recherche pas la perfection, parce qu’il se suffit à lui-même, il est potentiellement bon. Difficile au premier abord d’y adhérer. Il possède des potentialités pour les deux. Mais la potentialité à la bonté et à l’empathie est plus importante que ce que chacun de nous peut vouloir penser. Il ne s’est jamais présenté comme un ennemi ou comme un rival qui ne voit chez son semblable qu’un concurrent dans la lutte pour la vie. Alors que l’autre semble être initialement perçu comme celui qui limite la puissance de ses semblables.
Des forces extérieures l’ont toujours divisé à cause de son origine, de son état de nature, de sa nature profonde. Dans la marche, il est bousculé par d’autres corps, au milieu même de cet état de nature qui finalement ne lui est plus favorable. Ce qu’il faut bien comprendre ici, c’est le fait que, la nature de l’Homme Noir ne se conçoit pas comme une essence qui définirait l’homme de manière générique, mais en terme de son essence dans son existence. Chaque attitude qu’il pose à chaque première rencontre qui vient à lui est le premier geste de Dieu dans la nature. Et l’effet de son geste est la première puissance par laquelle Dieu se manifeste dans sa magnificence. Il y a donc ainsi une diversité de manières.
L’Homme Noir à l’état de nature est un dieu jailli. Il perd sa puissance dès qu’il fait de l’autre son confident. C’est pourquoi, il tombe facilement dans la servitude volontaire. Il s’y complait, pour lui, c’est une forme de bonté. A cause de cette bonté, il a voyagé dans tous les continents pour construire le monde, parce qu’il est un être relationnel. Partout où il se trouve, il cherche à exister et à développer des liens dans un réseau l’unissant à l’environnement tout entier. C’est toujours cette bonté originelle qui l’y conduit. C’est l’Etre le plus écologique de la nature. Sa souffrance s’accroit, mais il est là, les forces le quittent, il résiste, s’il le faut-il mangera de l’herbe vénéneuse pour résister, puis il continuera son chemin. Dans la réalité, il ne veut dépendre de personne, pour lui les autres ne sont pas des soutiens, auxquels il peut recourir. Il n’est pas entré à tout hasard dans les choses humaines, ceux qui ne le connaissent pas, sont loin d’imaginer ce qu’il porte en lui. La ferveur. La joie de vivre. Oui l’homme Noir aime la vie.
Il n’a pas commencé avec les sciences morales et politiques. Mais il n’est pas un profane. Il n’a pas l’avantage du nom qu’il porte, pourtant c’est là où réside son allégresse. Il est inutile de reprendre ici, les enseignements de l’histoire, il est lui-même l’histoire. Il ne sortira pas du labyrinthe ténébreux parce qu’il porte le monde en lui, avec fierté et conviction. Site photos https://o-trim.co/nju
A chaque fois qu’il est enfoncé dans la boue et les marécages crasseux, il s’en tire et avec cette crotte, il marche à travers le monde au milieu des autres, puant mais décidé, idyllique mais sobre, sur la barque écorchée à partir de laquelle, il regarde la beauté du monde et s’abreuve de ses eaux. Il n’a pas eu de contact facile et sa vie a été douloureuse, la douleur est présente, elle n’est jamais loin pour lui. Il est un tissu déchiré par la vie. Mais il est là.
Dans cette avancée, il explore son génie en même qu’il découvre ses faiblesses. Les grands hommes naïfs qui ont voulu le salir, l’ont payé cher sur le chemin de leur destin. Les premiers êtres qu’il a rencontrés ont été les premières victimes de cette chaleur humaine. La chaleur comme énergie qui booste la vie. Ceux qui l’ont insulté, étaient peut-être des aliénés. L’Homme Noir est irréprochable, son endurance alimente le monde. Il porte en lui la totale attractivité et les forces de l’univers qui définissent le monde. Cet univers infini qu’il arpente enregistre tout et n’oublie rien, bien qu’il ne pense pas, ne raisonne pas, n’analyse pas, ne mesure pas, c’est un univers conscient de son inconscience à partir de ce qu’Il vit. Sa vie, l’Homme Noir l’a donnée avec générosité, partout où il se trouvait.
Il est rare l’amitié entre vivant, on ne vient à l’autre que pour l’utiliser, le déchirer, ou encore le suivre dans la médisance. L’Homme Noir travaille, il a privilégié ce domaine au dépend de tout. Sa vie a autre chose que ce qu’on voit. Il vit dans un monde actuel où il n’a pas la chance d’être glorifié. Pourtant c’est son souffle qui fait fleurir et germer les plantes.
Son parcours est édifiant, cela a fait comprendre aux autres, la fragilité de la vie. Aussi, il reste égal à lui-même lorsqu’il perd ses moyens. Une bonne partie de son corps a été assassiné puis piétiné. Il est quand même resté dans la jubilation. Et c’est chez lui qu’on viendra encore chercher les restes parce qu’Il est le premier, et qu’Il restera le dernier.
(L’écriture de ce texte m’a été inspirée vendredi 24 mars alors que je rendais visite à l’Artiste Yta Mouna. Nos débats très souvent riches de sens, m’ont poussé à faire une rétrospective de notre grand frère L’HOMME NOIR. Je demande à ce dernier son entière bienveillance, le priant de considérer ma vision philosophique au détriment du spiritualisme vivace dont il est enfermé.)
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