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© Camer.be : Calvin DJOUARI
- 21 Feb 2023 16:02:26
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FRANCE :: Jeanne Marceline, une styliste très capée de la diaspora parisienne se dévoile
Jeanne Marceline est une Camerounaise qui vit à Paris. Styliste, elle est aujourd’hui une référence camerounaise en matière de création. Elle fait partie des grandes dames qui valorisent notre identité culturelle en matière d’habillement. Camer.be l’a rencontrée et au cours d’un échange fructueux, elle nous a parlé de sa passion pour la couture. Vidéo défilé de jeanne Marcelline https://o-trim.co/JZX
Bonjour Jeanne Marceline, vous êtes une véritable Diva de la mode à Paris. Pouvez-vous vous présenter à ceux qui ne vous connaissent pas ?
Effectivement je m’appelle Pélagie NOUMEN de mon vrai nom et j’ai voulu faire honneur à ma maman en portant son nom dans la valorisation de mes œuvres. Je suis installée à Paris comme vous l’avez dit. C’est une ville cosmopolite, c’est une ville par excellence qui fait la promotion de la mode. Elle facilite les rencontres entre les peuples et permet les découvertes dans des domaines variés et la mode tient une place primordiale.
Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?
Je suis comptable de formation. J’ai effectué mon cursus scolaire au collège Matamfen à Yaoundé, qui était un collège de référence à l’époque surtout en matière de discipline. J’ai embrassé la couture par pure passion.
Au collège Matamfen, je n’ai pas trouvé la formation technique qui m’intéressait à savoir l’Industrie d’habillement IH. Je fais la comptabilité tout simplement par formalisme pour meubler le temps avant de retrouver mes repères. Et une fois ce temps rempli, j’ai tout abandonné pour me faire ma vraie passion. Je me suis réorientée dans les études dont j’espérais. Elles se feront au collège Sacré cœur à Yaoundé. Ce sera d’ailleurs une grande déception parce qu’il me faudra recommencer la première année.
Ce que je ne pouvais admettre, bien que mes parents aient payé ma scolarité sur l’année, je décide tout de même d’abandonner pour effectuer une formation plus pratique dans un centre agréé appelé Caprice des Formes.
Après une année de formation pratique dans ce centre, j’ai eu la chance de rencontrer des grandes personnalités de la république.
Plus tard, j’irai dans un autre centre pour parfaire mes connaissances dans la confection des costumes.
Ensuite je vais m’orienter chez un Sénégalais pour approfondir mes connaissances en matière de tenue africaine.
D’où vous est venue cette passion pour la mode ?
C’est une passion familiale, je dirai même une vocation, puisque ma maman faisait déjà la couture, et à l’observer, j’ai commencé à m’exercer à la main en la voyant coudre. C’est comme ça que je me suis lancé.
Lorsque vous avez commencé, avez-vous pensé à la musique des Ivoiriens du groupe espoir 2000 qui considérait la couture comme la série C. au même titre que la coiffure et le chômage ?
Il faut dire qu’à l’époque, ce groupe n’existait pas et par conséquent aucune idée, juste ma passion l’emportait. Par ailleurs j’aimerais ajouter que la chanson à laquelle vous faites allusion était une imagerie populaire et une vue de l’esprit de ces jeunes ivoiriens qui ont eu un succès inégalable. Mais c’est aussi parce qu’il leur manquait d’expérience à l’époque de croire que la couture ou la coiffure soient des séries moins porteuses.
Je leur demanderai de lancer un regard autour d’eux dans les voyages qu’ils ont effectués dans le monde pour voir la réalité de la couture. Le style attire tout le monde entier. Qui doit ont citer Yves saint Laurent, Versace, Ralph Lauren ? Vous voyez comment les jeunes peuvent se tromper quand ils vivent dans un petit espace ?
Quels sont les différents modèles qu’on trouve dans votre création ?
Il y’a un peu de tout, hommes, femmes, enfants. Mais beaucoup de création comme des tenues africaines, les peignoirs africains etc. Pour voir les créations de jeanne Marcelline https://o-trim.co/jea
Quel est le véritable outil de la couturière, son matériel ou son imaginaire ? Où puisez-vous vos inspirations pour concevoir vos modèles ?
Au-delà du matériel de couture, il y’a chez moi de l’imagination.
J’ai envie de dire lorsque vous voulez effectuer une sortie, il suffit de me donner le thème, le lieu et parfois les personnalités pour que j’invente un look approprié.
L’idéal c’est d’être toujours unique lorsqu’on sort car en vous retrouvant dans un événement avec les mêmes tenues que vos voisins, la confusion s’installe.
J’ai remarqué qu’on retrouve vos modèles partout dans le monde. Pour vous… quelle est la capitale mondiale de la mode ?
Pour moi la capitale de la mode n’existe pas fondamentalement même si dans la perspective d’une question j’ai évoqué plus haut Paris, il faut comprendre que chaque être humain peut incarner la mode à sa façon où qu’il se trouve.
Est-ce qu’on peut uniformiser la mode dans le monde ?
Non pas possible, parce que la mode répond à un critère d’identité, c’est vrai, c’est une philosophie aussi, la mode peut renvoyer à un message particulier, c’est pourquoi aux jeux olympiques chaque pays déploie une mode particulière qui le distingue des autres. Les groupes peuvent se constituer pour des circonstances particulières et envisager une couleur particulière pour faire le rayonnement d’un événement. Il arrive qu’on porte le noir pour rappeler une douleur, c’est déjà une forme d’uniformisation, mais le noir ne touche pas tous les coins du monde. C’est une utopie de penser uniformiser un jour la mode. Article sur Jeanne Marcelline https://o-trim.co/jmz
Y-a-t-il une tenue qui serait universelle ? Si oui quelle tenue conseillerez-vous dans ce cas ?
Il n’y a pas de tenue universelle en soit, l’européen vente sa tenue et essaie de l’imposer partout.
Nous avons l’exemple des costumes Italiens, les tenues Françaises et c’est aux africains de prévaloir aussi leur mode, d’où mon défi en tant qu’africaine d’apporter à mon continent. Le Kaba par exemple est une tenue d’origine camerounaise qu’on trouve déjà partout en Afrique et au délà.
Avez-vous participé à des défilés ?
Non, mais d’ici le 21 octobre 2023, je compte organiser sur Paris un grand défilé de mode pour présenter mes œuvres au monde entier.
Peut-on espérer un festival international de mode organisé par vous au Cameroun dans les prochaines années ?
Pourquoi pas, j’y travaille à donner le meilleur de moi au quotidien. Le plus grand plaisir qu’on puisse offrir à sa famille et à ses amis c’est de faire découvrir ses créations dans son propre pays. Ce sera un très grand bonheur. J’y songe tous les jours.
Selon vous qu’est ce qui fait une personne acheter un vêtement : la couleur du tissu, le modèle ou la marque ?
Généralement c’est le modèle, pour son unicité
Est-ce que la mode représente les caractéristiques de l’identité et la culture d’un peuple ?
Oui en effet, la mode fait l’identité d’un peuple, c’est facile de reconnaitre un malien, un sénégalais, un iranien, un italien ou un marocain dans un espace donné, c’est à partir de ce qu’ils ont arboré qu’on les reconnait dans un milieu comme Paris à l’occasion d’un festival international par exemple. Par ailleurs la mode est un héritage culturel qui fait partie de notre mode de vie. La mode c’est comme le repas qu’on mange à la maison, il y a des camerounais qui ne peuvent pas faire une semaine sans manger les mets de sa contrée.
Vous êtes devenue l’habilleuse des stars si je me réfère sur votre profil. Apparemment vos tenues c’est pour ceux qui ont de l’argent.
Pas forcément, tout le monde trouve son compte chez moi mais il faut un minimum, puisqu’il s’agit des œuvres d’art et surtout des œuvres de création unique.
Dites-moi, la jeunesse africaine a-t-elle compris l’intérêt de la culture et de la création ? Quels conseils donneriez-vous à des jeunes créateurs ?
Pas vraiment compris car il y’a encore comme du mépris chez certains, et pourtant cela reste un noble métier comme tant d’autres par son caractère inventif et créatif. Aujourd’hui lorsque les gens sont invités quelque part, la première question qu’ils se posent c’est : qu’est-ce que je vais porter ce jour -là ?
Merci d’avoir bien voulu répondre sincèrement à nos questions ; pleins succès dans votre beau métier.
Merci c’est moi et merci à votre rédaction
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