CAMUS, L'ESPOIR DU MONDE PAR MONA AZZAM
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FRANCE :: CAMUS, L'ESPOIR DU MONDE PAR MONA AZZAM

Mona Azzam, écrivaine française bien connue des africains, vient de publier un nouveau titre. « Camus, L'espoir du monde. » Un roman dans lequel Mona Azzam ose s'engager dans un double pari fou : entrer dans l'esprit d’Albert Camus et nous faire de nouveau entendre cette voix dans un monde qui en a tant besoin. Camer.be  a eu la primeur de la lecture et vous livre ici un entretien que nous avons eu avec elle au sujet de ce roman.

Mona Azzam, votre roman sur Albert Camus replonge les lecteurs dans les souvenirs du Prix Nobel de littérature. Pourriez-vous nous le présenter ? 

Dans Camus, L’espoir du monde, mon roman à paraître le 10 février 2023 aux Éditions D’Avallon, j’ai fait un pari fou,  celui de faire revivre Camus en partant de l'hypothèse que sa vie ne s'est pas arrêtée brutalement, ce 4 janvier 1960, que l'accident qui lui a coûté la vie n'en était pas un, mais qu'il s'agissait bel et bien d'un attentat destiné à faire taire une voix devenue dérangeante sans doute parce que trop porteuse d'humanité.

Sur le plan littéraire, quel est l’apport de ce roman à la compréhension des œuvres d’Albert Camus ?

Mon ambition première est de rendre audible la voix de Camus de tout un chacun. Ma volonté n'est pas de cibler un lectorat “spécialisé” ni un lectorat averti mais justement –et je l'espère fortement– de donner l'envie aux lectrices et lecteurs de prolonger la lecture de mon roman et de lire ou de re-lire l'œuvre de Camus qui est d'une richesse incontestable.. ( Mona invitée  sur RTL https://o-trim.co/liw )

Dans votre roman, Albert Camus se réveille dans un lit d’hôpital, alors qu’il est mort depuis longtemps et tente de reprendre une vie “normale”, sa vie d’antan. Pensez-vous que les lecteurs préfèrent Camus vivant que mort ?

Un Camus vivant, c'est incontestablement ce que désire toute personne soucieuse de l’humain, toute personne éprise de justice, de solidarité et de paix.

 Je crois que nous sommes nombreux, souvent, face à une situation chaotique au niveau mondial, à nous interroger sur ce qu'aurait dit, ce qu'aurait fait Albert Camus. Sa voix fraternelle manque au monde d'aujourd'hui. Elle nous manquera toujours et ce, tant qu'il restera un opprimé sur terre.

Dans votre livre, on trouve un Camus toujours aussi fraternel, alors qu’il sort d’un hôpital de Russie. On peut imaginer la gravité de sa situation identique quelque part, à celle d’un blessé de guerre.  Comment peut-on parler de fraternité dans un monde de guerre ?

Ce n'est pas le « comment » qui devrait nous interpeler. Dans un monde en proie à des guerres incessantes, la fraternité est essentielle. Elle est même nécessaire. Sans cela, nous perdrions ce qui fait notre essence : notre humanité.

Au-delà de tout, ce que nous véhicule la pensée de Camus, c'est ce devoir de fraternité.

C'est hélas, plus que jamais d'actualité. Face à tous ces flux migratoires causés par des conflits meurtriers et sanglants, nous ne pouvons, nous ne devons que faire preuve de solidarité. Et donc de fraternité.

La guerre qui se déroule en Ukraine et partout ailleurs dans le monde serait-elle l’illustration de l’absurdité de la vie dont parlait Camus ?

La guerre en Ukraine ou ailleurs est-elle une fatalité ? Non. Est-elle absurde ? Oui.

Comme tout guerre, comme tout conflit, comme toute action qui tend à détruire des vies humaines et à priver les peuples d'un droit fondamental : celui de vivre en paix.

Ce n'est pas pourtant le sens que je donnerais à la conception de l'absurde chez Camus qui reste une pensée très philosophique liée à l'être humain et à sa condition d'être humain.

Quand on vous lit bien, vous semblez exprimer dans votre une certaine désolation de la vie telle qu’elle se déroule aujourd’hui, ce qui vous pousse peut-être à ramener Camus, à faire entendre de nouveau sa voix. Quel combat autre vient-il mener ?

Dans mon roman, Camus re-vient mener le combat qu'il a toujours mené sans jamais faillir. Un combat pour défendre l'humain. Un combat contre les injustices. Toutes les injustices.

Et un combat pour dire non au fléau le plus meurtrier qui soit : l'extrémisme.

 Avec ce “retour” d’Albert Camus peut-on le considérer comme l’écrivain de la vie ?

Camus est d'abord l'écrivain de l'humain. De la liberté. De l'amitié. De l'amour. De la vérité. De la solidarité. Il est aussi l'écrivain du Midi. Du soleil. De la Méditerranée. Il est l'écrivain de ce qui est au cœur même de l’essentiel. En ce sens, c’est un être solaire.

Où trouver ce roman ?

Camus, L’espoir du monde aux Editions d’Avallon est disponible déjà en précommande dans toutes les librairies ainsi que la version numérique sur tous les sites.

Pour plus d’informations  https://o-trim.co/edi

Pour conclure :

Je terminerai avec cet extrait de la 4ème de couverture de mon roman : “1980. 20 ans après sa supposée mort, Albert Camus se réveille dans un hôpital, à Moscou. Grâce à l’aide de ses plus chers amis et compagnons de toujours, René Char et Louis Guilloux, l’écrivain rentre en France et reprend son combat, cette fois-ci sous un nom d’emprunt. Et si Albert Camus n’était pas réellement mort ? Quel serait son regard sur le monde ? Quelles seraient ses pensées ? Retrouverait-il Maria Casarès ? Renouerait-il avec son Algérie ?”

Camer.be avait reçu Mona Azzam l’an dernier, lire cette interview ici  https://o-trim.co/moq

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