Parqués dans des cellules étroites, les prisonniers malades de New-Bell manquent de soins adéquats
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Parqués dans des cellules étroites, les prisonniers malades de New-Bell manquent de soins adéquats :: CAMEROON

Les détenus malades ne cessent d’affluer à l’infirmerie de la prison centrale de Douala. Les moins chanceux, qui ne trouvent pas de lits, reçoivent leurs perfusions, couchés à même le sol, ou assis. Ils souffrent presque tous des mêmes maux : paludisme, maladies de la peau, tuberculose, fièvre typhoïde. Le Dr Patrick Ngadeu, médecin chef de la prison, affirme consulter par jour en moyenne 50 personnes par jour souffrant de paludisme. « A New-Bell, le taux de prévalence des maladies non transmissibles (maladies de la peau) est de 7%, celui du Vih/Sida de 5%, celui de la tuberculose de 7%. Nous avons aussi enregistré 5 cas de choléra au cours de la récente épidémie liée à cette maladie », énumère, pour sa part, le Dr Amougou Ello, le médecin chef de l’infirmerie de la prison.

Des chiffres au dessus des moyennes nationales, si l’on s’en tient aux données de l’Institut national de la statistique (Ins), publiées par le ministre de la Santé publique, le 19 mars 2012.

En 2020, les taux de prévalence sont de 4,3% pour le Vih/Sida, 5,3% pour la tuberculose et les maladies de la peau sont en voie de disparition au Cameroun. Sauf dans les prisons.

Manque de médicaments

La surpopulation carcérale est bien la principale cause de la recrudescence des maladies. Construite pour 700 détenus, la prison de New-Bell en abrite aujourd’hui près de 3.500. « De nombreux prisonniers dorment à la belle étoile, à la merci des moustiques et des intempéries. Certains détenus restent des jours sans se laver. Beaucoup sont mal nourris », explique le détenu Bruno.

Budget

Pour le Dr Amougou Ello, les efforts faits par les deux médecins, l’infirmier diplômé d’Etat, les dix infirmiers et trois laborantins en service dans la prison n’ont pas un grand effet. «La prison ne bénéficie que d’un budget annuel en médicaments de 8 millions F.Cfa, auquel viennent s’ajouter les multiples dons », explique le médecin chef.

Me René Manfo, avocat au barreau du Cameroun, observe que « tous les détenus malades doivent être soignés aux frais de l’Etat. Mais dans cet univers surpeuplé et insalubre, ils sont abandonnés à eux-mêmes. » Des détenus passent parfois de vie à trépas, faute d’une prise en charge correcte.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo

L'actualité en vidéo