Fédération camerounaise de football : 09 mois après, quel bilan pour Samuel Eto’o?
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Fédération camerounaise de football : 09 mois après, quel bilan pour Samuel Eto’o? :: CAMEROON

Elu le 11 décembre 2021 à la tête de la Fédération camerounaise de Football, Samuel Eto’o continue et ce, malgré les peaux de bananes jetées sur son chemin, de redonner au football camerounais ses lettres de noblesse.

Près de 09 mois après son accession à la tête de l’instance faitière du football, Samuel Eto’o Fils a, selon certains observateurs, un début de parcours presque élogieux, et ce malgré les contestations d’autres acteurs. Ce qu’il faut dire c’est que dès son arrivée à la Fédération, le natif du quartier New Bell à Douala a décidé de mettre le pied dans la fourmilière et d’enlever le morceau de sucre que ses prédécesseurs prenaient pour acquis. L’ancien attaquant avait décidé de reconstruire le football camerounais. À quelques mois du premier anniversaire de son accession à la tête de la FECAFOOT , qui coïncide par ailleurs avec la participation du Cameroun à la Coupe du monde, le système Eto’o semble avoir atteint sa vitesse de croisière.

Il faut relever que lors de sa campagne, Eto’o Fils s’était engagé à réconcilier la famille du football. Et en misant sur tout ce qui unit les acteurs du football camerounais, le goléador a engagé des pourparlers avec les acteurs de la famille du football camerounais, notamment avec les membres de l’Assemblée générale de la FECAFOOT  de 2009. Des discussions qui ont abouti à une issue favorable car la majorité desdits membres ont renoncé aux procédures intentées contre la FECAFOOT . Et c’est dans cette veine que le président de la FÉCAFOOT  a créé le Conseil Transitoire du Football Professionnel qui est chargé de l’organisation des championnats d’Elite. Héritier d’une Fédération en pleine difficultés financières, Samuel Eto’o a malgré cela, relevé le pari de faire jouer les championnats.

Bilan

Après avoir restructuré le secrétariat général de la Fédération, et améliorer la gouvernance par la refondation des fonctions supports et de réorganiser les directions, Samuel Eto’o a non seulement apuré les aérés de salaires au sein de la Fédération, mais il a également repris langue avec les sponsors qui ont accepté de financer les championnats locaux et les sélections nationales. Le président de la FÉCAFOOT  a également renforcé les partenariats qui existaient déjà avec d’autres entités et celles-ci ont accepté de revaloriser de façon substantielle leurs contributions. En six mois, la FÉCAFOOT  a pu allouer plus d’un milliard de Fcfa de subventions aux clubs de MTN Elite One et Elite Two, et près de 80 millions de Fcfa pour la Guinness Super League.

Une partie importante de cette enveloppe est dévolue aux salaires des joueurs et joueuses. Dans le détail, 575 000 000 FCFA ont été versés aux clubs d’Elite One ; 182 000 000 Fcfa à ceux d’Elite Two et environ 150 000 000 Fcfa ont été alloués pour l’hébergement des équipes. Pour ce qui concerne le football féminin, la FÉCAFOOT  a débloqué 63 000 000 Fcfa et 18 000 000 Fcfa pour soutenir les clubs du championnat de première division. Et concernant le nouvel équipementier, la FÉCAFOOT  a signé un partenariat et ce pour les 03 prochaines années, avec la marque Américaine « ONE ALL SPORTS ».

La firme américaine offre pour les 03 prochaines années, des équipements destinés à la Fédération camerounaise de Football, ainsi qu’un bus de haut standing. En clair, One All Sports ramènera des finances jamais obtenues depuis la création de la FÉCAFOOT , ainsi que du matériel roulant en plus des équipements et kits matériels pour l’ensemble des sélections nationales des deux genres. Des prouesses qui ne font pas l’unanimité au sein du landerneau sportif. Mais que reproche-t-on concrètement à Samuel Eto’o Fils ? En 09 mois de règne l’instance faitière du football n’a-t-il déjà pas beaucoup fait pour le football ?

Une semaine ne passe sans que la Fédération camerounaise de football ne fasse la Une de l’actualité. La dernière en date est celle de l’absence du président de la Fédération et son staff lors de la présentation du trophée de la Coupe du monde au ministère des Sports et de l’éducation physique et la mise à l’écart du général Pierre Semengué qui sont passés presque inaperçue à cause de la publication des résolutions de la dernière Assemblée générale, qui s’est tenue le 27 août 2022 à Douala.

Les détracteurs ne démordent pas

Si certains acteurs sportifs saluent la plupart des décisions prises par l’ancien capitaine des Lions indomptables aujourd’hui à la tête de la FÉCAFOOT , les inaptes et même pas amateurs du football sont tous les jours les premiers à déprécier la gestion de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération à la qualifiant de calamiteuse.

Si celle-ci fait des vagues, c’est parce que l’Assemblée générale a adopté la révision à la hausse de la durée du mandat du président de la Fédération qui passe désormais de 4 à 7 ans,s ainsi que la révocation de Guibai Gaitama, l’un de ses membres réputé pour ses prises de positions virulentes à l’encontre de la FÉCAFOOT  et de Samuel Eto’o. Il n’en fallait pas plus pour que les détracteurs de Samuel Eto’o dénoncent une dérive autocratique, et y voient un projet inavoué de présidence à vie.

Il faut reconnaître que la question de la durée de mandat est ultrasensible au Cameroun. D’ailleurs, les politiciens du dimanche n’ont pas manqué d’inscrire cela sur leurs différentes thématiques. Même si Samuel Eto’o a beau bénéficier d’un large soutien au sein de l’opinion, l’annonce de la prolongation de son mandat n’a pas manqué de faire des remous. Si bien que la FÉCAFOOT  a dû s’expliquer.

Pour le chargé de communication au sein de la Fédération, cette prolongation du mandat «est la résultante de l’excellent travail mené par M. Eto’o sur le terrain en 9 mois. Soixante-six personnes ont adopté ce texte à l’unanimité. Si l’on compare aux 43 voix qu’il avait obtenues lors de son élection, cela veut dire que 17 personnes ont été convaincues par son travail...» a souligné Ernest Obama sur les antennes de Canal2 International. Des justificatifs qui n’étaient pas suffisant pour apaiser les opposants à cette mesure, qui dénoncent un texte taillé sur mesure et une forme d’impunité. Le président de la FÉCAFOOT  a été condamné en juin dernier à 22 mois de prison. Il s’agit d’une situation d’inéligibilité qui, selon l’article 47, aurait dû entraîner son retrait, comme n’a cessé de marteler Guibai Gaitama.

Or non seulement la vacance n’a pas été constatée mais en plus, les statuts ont été changés et le point indiquant que toute personne condamnée devenait de facto inéligible a été modifié. Et voilà que cette disposition ne concerne maintenant que ceux ayant eu des peines privatives de liberté avec certificat de détention. Des dispositions qui ont été critiquées par l’avocat au barreau Me Mang Bayi qui estime qu’« il faut une certaine mise en cohérence des décisions avec les normes de la Fifa… il n’est pas élégant de changer des dispositions en cours de mandat, d’autant plus que la loi ne dispose pas de rétroactivité en la matière. » Il faut souligner que ces résolutions ne disent pas si oui ou non l’idée de prolongement entre en vigueur avec l’actuel mandat de Samuel Eto’o. Même comme dans les faits, on a l’impression qu’on est vite passé de la parole aux actes.

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