PREDICATION DU DIMANCHE 05 JUIN 2022  FETE DE PENTECOTE PAR LE REV DR JOËL HERVE BOUDJA
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FRANCE :: PREDICATION DU DIMANCHE 05 JUIN 2022 FETE DE PENTECOTE PAR LE REV DR JOËL HERVE BOUDJA

Textes : Actes 2, 1-11 ; Romains 8, 8-17 ; Jean 14, 15-26

 

Nous avons de la peine avec la fête de la Pentecôte !

Nous ne savons pas trop que faire avec le Saint-Esprit !

Autant Noël nous parle avec cette naissance d’un enfant, source de joie, source d’espérance. Autant Noël est localisable, à Bethléem, dans une étable, autour d’une crèche.

Autant Pâques nous parle d’un homme qui se relève et renoue avec la vie, d’un nouvel avenir possible offert à tout homme, en commençant par les disciples pour s’étendre au monde entier. Autant Pâques est localisable à Jérusalem, autour d’une croix puis d’un tombeau ouvert.

Autant Pentecôte, fête du souffle, Fête de l’Esprit, Fête de l’invisible, nous laisse un peu sur notre faim…

Il n’y a rien à voir : pas de signe visible, pas de lieu où se rendre, pas de rencontre à faire !

Mais est-ce si vrai ?

Désormais la rencontre est toute intérieure et le lieu de cette rencontre est notre cœur.

Nous sommes le lieu où Dieu veut venir nous rencontrer, nous parler, nous insuffler le courage de vivre, le désir d’aimer, la force d’espérer…

Pentecôte, si elle est la fête de l’Esprit, du souffle de Dieu, est aussi la fête de l’homme comme lieu de la présence de Dieu !

Une autre manière de dire l’incarnation !

Dieu ne veut pas seulement s’incarner dans la vie du Christ, mais dans la vie de chacune et chacun de nous !

Dieu ne veut pas d’une crèche pour naître mais il veut faire de notre vie, de notre cœur le lieu où peut naître sa parole, où sa parole peut s’incarner : notre vie comme un nouveau Bethléem, maison du pain, où sa parole, pain de vie est cuit au feu de notre amour pour l’humanité…

Ce feu de notre amour qui lui-même est alimenté au feu de l’Esprit.

A la Pentecôte, cet Esprit fait découvrir aux hommes qu’ils sont capables de se comprendre et de s’entendre au-delà de leurs différences !

S’entendre aussi au sens où des hommes deviennent capables, par la force de l’Esprit, à entrer dans une dimension d’amour fraternel, d’attention à l’autre et aussi d’ouverture joyeuse et confiante.

N’est-ce pas de cet Esprit que nous avons le plus besoin ? Dont notre monde a le plus besoin ?

S’il y a bien une raison de fêter Pentecôte aujourd’hui, c’est bien pour demander à Dieu que son Esprit nous habite et nous rende capables d’être à l’écoute des hommes, de leur quête, de leurs questions, de leurs besoins ; capables aussi de nous entendre dans le double sens du terme, à savoir nous comprendre en dépit de nos divergences et nous recevoir comme des frères et des sœurs malgré nos différences…

Dans un monde marqué par la violence et la peur de l’autre, nous avons besoin que souffle en nous et au travers de nous un souffle d’unité et de paix, de pardon et de fraternité, de consolation et d’amour.

Notre monde ne peut pas vivre en paix sans cet Esprit.

Pentecôte est aujourd’hui certainement la fête qui fait le plus sens !

Démythologisée, débarrassée de toutes représentations doucereuses ou fantastiques, elle parle au cœur de l’homme et l’appelle à redécouvrir cette langue maternelle qui l’a bercé, qui lui a appris à aimer, qui lui a enseigné la vie et l’amour de la vie !

Rien à voir avec les fanatismes religieux qui divisent et sont cause de mort puisqu’ils ont perdu tout sens de Dieu et des autres !

En effet, « le fanatique qui tue au nom de Dieu, suit son idée de Dieu et non l’existence de Dieu. Il agit pour le nom de Dieu, non pour la réalité de Dieu. La perte du sens de Dieu va de pair avec la perte d’un sens de l’altérité » écrit Bertrand Vergely dans « Le Silence de Dieu ».

Pentecôte s’inscrit en faux à cette conception de Dieu et de l’homme. Elle nous redit que Dieu est puissance et force de vie qui nous appelle à la vie, au respect de la vie, à l’amour de la vie.

Pentecôte, une fête à vivre ; une rencontre à vivre par l’accueil du Souffle de Dieu en nos vies ; fraternité à vivre en dépit du mal, par la force de l’Esprit. Car vivre face au mal, c’est terrasser le mal, c’est faire autre chose qu’il ne sache faire : vivre, c’est-à-dire aimer !

C’est à ce vivre, à ce vivre ensemble en dépit de tout ce qui sépare et divise, en dépit de toutes les violences et les peurs, que nous invite la fête de Pentecôte ! Quelle actualité !

Bien-aimés dans le Seigneur,

Dans un petit village, un brave pasteur prépare durant des semaines un couple au baptême de leur bébé. Très consciencieusement, tout y passe, les explications, les textes bibliques, les différentes phases de la liturgie. Il est vraiment heureux de voir comment ce jeune couple s'est impliqué dans la préparation. Ah, s'ils pouvaient tous être comme cela, se disait-il.

Le jour du baptême, à l'heure prévue pour la célébration, notre brave pasteur attend 5 ,10, 20, 30 minutes... Au bout d'une heure sans voir personne il se résigne à fermer son église et à rentrer chez lui. Il ne comprend pas pourquoi ils ne sont pas venus. Durant la semaine, il croise la maman au marché. Désireux de savoir ce qui s'est passé, il l'aborde : -Et alors, ce baptême ?

Oh Monsieur le pasteur, ça a été très réussi, le buffet était délicieux, les invités étaient heureux, le bébé était tout joyeux... Vraiment une journée super que nous ne sommes pas prêts d'oublier et ... La bonne dame s'interrompt, pousse un cri : - Oh zut ! On a complètement oublié d'aller à l'église. Ils étaient donc tout simplement passés à côté de l'essentiel : offrir à leur enfant le don de l'Esprit Saint.

Tel est également le sens de cette fête de la Pentecôte. Une des plus belles fêtes qu'il nous est donné de vivre. Aujourd'hui, nous nous rappelons que nous sommes entrés dans le temps de l'Esprit Saint. L'Esprit de Dieu est à l'œuvre en notre monde. Il est venu se poser sur chacune et chacun d'entre nous. Sa marque est le signe de la tendresse de Dieu à notre égard. Elle est comme une caresse offerte. Toute la douceur de Dieu vient se poser au bord de notre cœur pour y apposer son don merveilleux.

Au plus intime de nous, là où se noue en nous notre humanité et notre divinité, l'Esprit de Dieu est venu s'établir. Il ouvre notre cœur et illumine notre regard pour que nous puissions, là où nous en sommes dans notre vie, devenir de véritables témoins de sa présence. Par l'événement de la Pentecôte, toutes et tous, nous sommes l'Esprit de Dieu à l'œuvre en notre monde.

Et ce qui étonne parfois, alors que lorsque nous sommes confrontés à l'expérience douloureuse de la maladie, du deuil, de la trahison, au-delà d'un sentiment de silence divin, l'Esprit Saint est extrêmement bruyant. Il est le chahuteur de Dieu. Il crie à pleins poumons et nous fait ainsi découvrir que Dieu n'est point muet mais bien plus présent que nous aurions pu l'imaginer. Il est à nos côtés par le biais de tous ces humains que nous croisons et qui nous portent à leur manière, sans bruit avec pour seule raison, l'amour d'amitié qui nous lie.

La Pentecôte nous fait ainsi prendre conscience qu'au plus profond de notre solitude, que face à l'immensité du mystère de la vie qui nous étreint, nous ne serons plus jamais seuls. Dieu ne nous a pas abandonné. Nous ne vivrons jamais plus le cri du Fils de Dieu sur le bois de la Croix. Nous sommes baignés dans la lumière d'une présence divine qui n'arrête jamais de se dévoiler à nous dans le regard de l'autre.

Tel est le paradoxe de la Pentecôte. Dieu est venu inhabité en moi tout comme il a choisi de venir demeurer en toute créature humaine. Ne levons plus les yeux au Ciel pour tenter de le rencontrer mais plutôt posons notre regard dans notre cœur. Il est là, en nous. Il nous suffit de partir à sa rencontre pour le découvrir et nous laisser interpellé par cette présence toute intérieure qui ne cherche qu'à se dévoiler à nous pour que nous puissions toujours mieux être dignes de partir à la rencontre de celles et ceux qu'il mettra sur notre route.

Et ce qu'il y a merveilleux dans cette prise de conscience de la divinité au cœur de notre humanité, c'est de découvrir une nouvelle fois que l'Esprit jamais ne s'endort. Il est toujours en éveil, prêt à bondir, à rebondir lorsque nous nous faisons proches de lui. En termes contemporains, je dirais même qu'il suffit de l'appeler en utilisant le GSM de notre cœur. Et le plus étonnant, c'est que sa ligne n'est jamais occupée. Il répond toujours. Il suffit de composer son numéro privé.

Certains d'entre vous me diront peut-être : « mais je n'ai jamais trouvé le numéro privé de Dieu pour pouvoir lui parler directement ». En ce jour de la fête de la Pentecôte, une fois encore Dieu nous révèle le code qui nous permet de lui parler directement non plus en tête à tête mais en cœur à cœur.

Alors, pour composer le numéro de Dieu et pour échanger avec lui tout ce qui nous épanouit ou nous tracasse, pour lui demander les forces nécessaires pour affronter les affres de la vie, pour rendre grâce des signes de tendresse qu'il nous transmet par le biais de celles et ceux qui se sont fait proches de nous, en primeur, ce matin, il nous donne son code d'accès : Savez-vous que vous pouvez vous adressez facilement à Dieu ?

Il suffit de composer son numéro de téléphone portable.

C'est le : 06-66-24-33-03

Explication :

Le 06, c'est l'indicatif

Le 66, c'est le nombre de livre dans la Bible

Le 24, correspond au livre de Jérémie

Le 33, correspond au numéro de chapitre

Le 03, correspond au numéro du verset.

Ce qui donne : Jérémie 33, 3 : « invoque-moi, et je te répondrai ; je t'annonce de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas ».

Amen.

 
 

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