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© Le Jour : Franklin Kamtche
- 31 Jan 2022 17:01:50
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CAMEROUN :: L'incursion des groupes sécessionnistes s'intensifie :: CAMEROON
Trois départements (Bamboutos, Menoua et Noun) sur les huit que compte cette région vivent désormais sous la menace des attaques terroristes.
La psychose n’est pas retombée à Bamenyam, un groupement de l’Arrondissement de Galim, dans les Bamboutos. Mardi 25 janvier 2022, un échange de coups de feu a opposé un détachement des forces de l'ordre et des miliciens séparatistes, autour du lycée local. Tôt le matin, des hommes armés ont fait irruption dans l’établissement, décidés à faire cesser toute activité par la force. Mises au courant, les forces de défense ont réagi en fonçant sur les lieux. Il va s’en suivre un échange de tirs nourris entre les deux camps, qui va durer près d'un quart d'heure. Élèves, enseignants et populations riveraines vont fuir, pour se regrouper au marché du village.
Pendant cette échappée, quelques personnes vont se blesser. Elles ont été prises en charge dans le dispensaire local, dès que les assaillants ont battu la retraite. C’est au moins la deuxième fois que cet établissement intéresse les sécessionnistes et qu’ils y font une descente punitive depuis le déclenchement de la crise. En 2019, son proviseur avait été enlevé. Il fut relâché après des heures de frayeur. Un sort heureux qui n’est pas celui d’autres enseignants.
L’on se souvient que quatre militaires furent tués dans une attaque des rebelles dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 avril 2021, même si quatre combattants se réclamant de l’Ambazonie furent aussi « neutralisés ». Le poste avancé de Menfoung, créé au lendemain d’une autre attaque pour anticiper sur les incursions de ces derniers, avait perdu du matériel cette nuit. Venus à l’aide des motos de Bambalang, dans la zone réputée crisogène de Ndop où règne le général ‘’No pity’’, dans le département de NgoKetunjia, les assaillants venaient chercher les leurs, en exploitation entre les mains des militaires. Toujours à Galim, des sécessionnistes toujours à moto, ont attaqué simultanément treize mois plus tôt, le 7 mars 2020, le poste de sécurité publique et la brigade de gendarmerie de Galim. Bilan : huit morts dont 2 gendarmes, 2 policiers et des civils. Désormais, tous les postes militaires ont été fortifiés ici et à côté, sans décourager les assaillants qui font parfois montre d’un courage suicidaire.
Expédition punitive
Hors de Galim, élèves, enseignants, proviseurs de lycées, militaires et surtout gendarmes font régulièrement les frais de la colère des sécessionnistes. Le mardi 5 janvier 2019, le lycée bilingue de Zavion, une localité de Babadjou frontalière (3km) de Pinyin dans l’arrondissement de Santa, a été attaqué par les sécessionnistes. Le bloc administratif a été incendié. Six des assaillants étaient arrivés par la frontière, à l’aide de motos. Armés de fusils et de machettes, ils ont pillé le bloc avant d’y mettre le feu. Vendredi 8 janvier 2021, quatre éléments des forces de défense et de sécurité et deux civils ont été tués à Babadjou, par un groupe d’assaillants lourdement armés, composé d’environ 50 personnes à moto. Ils ont attaqué, peu avant 6h ce vendredi, le poste de contrôle mixte de Babadjou, installé précisément à Baschua dans la localité de Matazem, à la frontière entre les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest.
Ils ont surpris les éléments de faction, sur qui ils ont ouvert le feu. C’était la deuxième fois, parce qu’une première, en novembre 2020, avait coûté la vie à un policier. Toujours à Babadjou, la localité de Kombou, riveraine de Santa, a connu une attaque dans la nuit du 30 au 31 mai 2021. Des hommes armés ont fait irruption dans le snack-bar de M. Tiekeu Ngaham, un commerçant de 43 ans domicilié et exerçant à Kombou, à 2h30 exactement. Ils ont éteint les lumières du bar et ont commencé à tirer sur les clients, à qui ils ont par la suite arraché de l’argent autant que divers objets, comme les téléphones portables. Ils ont eu le temps de repartir avant que les éléments de la Brigade de gendarmerie de Babadjou et ceux du poste du Groupement polyvalent d’intervention (Gpign) de Balepo, alertés, n’arrivent sur les lieux. Au bilan, on enregistre deux civils tués et trois blessés graves. Les autorités avaient soupçonné un règlement de comptes entre rebelles car les deux personnes criblées de balles sont présentées comme des « indics », des « traîtres » à la cause anglophone.
La brigade de Babadjou fait partie des premières installations à avoir été attaquées hors de la zone de crise. Au cours de leurs descentes sur les lieux, les Ministres de l’Administration territoriale et de la Défense ont insisté sur la « défense populaire ». « Nous avons demandé aux populations locales de travailler étroitement avec les forces de défense et de sécurité et de donner les informations utiles aux autorités administratives. C’est en exploitant ces informations utiles que nous allons traquer les terroristes. (…) Je crois que l’Etat fera tout pour que le calme revienne dans ces endroits touchés par les terroristes », avait indiqué Paul Atanga Nji, à Galim. Reste que les populations ont peur. Et pas seulement.
« Sur le plan économique, tout au long de la frontière avec la zone anglophone en proie aux convulsions sécessionnistes, se dessinent, dans la région de l’Ouest, une double cartographie des zones économiquement sinistrées et des risques économiques. Du fait de l’abandon des exploitations agricoles dans les villages exposés aux excursions, la production agricole accuse indubitablement un coup. Si des mesures précises ne sont pas prises à temps, ces incursions auront des effets de retour sur les finances publiques locales et nationales », prévient le Pr. Joseph Keutcheu, politologue.
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