

-
© Camer.be : Calvin DJOUARI
- 27 Jan 2022 10:13:40
- |
- 3678
- |
FRANCE :: CAMEROUN-COMORES: JOUER AU FOOTBALL EST UNE AFFAIRE DE TEMPERAMENT PAR L'ECRIVAIN CALVIN DJOUARI
Il y aura bientôt 40 ans que j’observe les lions jouer. Le football est une passion qui a marqué ma jeunesse, et se prolonge jusqu’à ce jour dans ma vieillesse qui se signale allègrement. Les souvenirs des matchs me reviennent, ce qui me permet de faire des comparaisons. Une rencontre de football est un grand moment de retrouvailles entre spectateurs. Ceux-ci ont des yeux différents.
Chaque action d’un joueur, ou de toute l’équipe fait appel à une interprétation selon le niveau de culture footballistique de chacun d’entre nous. Ce que je remarque aujourd’hui, c’est le fait que le football a désormais un fondement mathématique. Il est vrai qu’il n’y a pas d’axiomatique possible, parce que tout repose sur des probabilités. Sur un terrain, tout est possible.
Jouer au football est une affaire de tempérament, toute notre force se mesure sur ce champ, si bien que le spectateur intellectuel ou manager, peut ne pas appréhender le fondement d’un résultat ou la nature du jeu. C’est ce qui s’est passé dans le match Cameroun –Comores.
Dire que les lions n’ont pas bien joué, -les joueurs eux-mêmes l’ont dit- mais, c’est ne rien comprendre des matchs. Le Comores jouait le premier grand match de leur vie. C’est une équipe qui s’est trouvée devant les lions, les joueurs devraient se battre. Ils se battaient pour se donner un nom. Le Cameroun jouait pour éviter une surprise. Les Comoriens affrontaient un obstacle. Ils ont résisté. Il n’avait plus rien perdre, dans un tel contexte, ils ont surmonté leur appréhension et accompli brillamment leur devoir. Quelque part, cet effort est une belle victoire dans la défaite.
Quand on est dans une situation comme les leurs, on se lance à l’eau et on peut créer des surprises. Le handicap qu’ils ont eu au départ a donné à ce match un aspect particulier ; leur encadreur leur a dopé mentalement, l’esprit, des comoriens sont sortis de l’incertitude, c’est pourquoi on a été stupéfié par l’extrême âpreté de ce match ; ils ont joué au top de leur niveau, si leur équipe était au complet, ils auraient été moins performant, et auraient encaissé plus de buts.
Il y a une psychologie des profondeurs dans le football qui ne ment pas. C’est parce que Kana Biyick reçoit un carton rouge que les camerounais marquent aussitôt contre l’Argentine en 1990. Le butteur à cet instant précis fut son frère Omam Biyick qui mentalement s’était dédoublé pour rendre hommage à son frère expulsé. Contre le brésil aux jeux olympiques les Camerounais gagnent à 9 contre 11, l’expulsion de deux joueurs leur procure une autre vitalité. Les Camerounais
Les efforts ont été récompensés, ils viennent de recevoir l’hommage de toute l’Afrique, maintenant, c’est une équipe vedette, c’est la consécration ; à dix contre 11, ils ont mené la vie dure et jusqu’à la fin, ils avaient envie de jouer. C’est comme ça le mérite de ce sport. Toujours te donner l’envie de revenir. C’est ce que les lions ont fait devant l’Argentine pour être une équipe prestigieuse aujourd’hui. Ce sont les obstacles et les difficultés qui forgent les grandes équipes. C’est l’échec de 1972 qui a façonné les lions indomptables d’aujourd’hui.
Les Camerounais ont du mal à jouer devant les petites équipes, il faut le savoir. C’est un pays qui a toujours joué avec un mental de fer, notre équipe est redoutée pour cela. Devant les Comoriens, notre équipe savait qu’elle triomphera sans gloire, elle jouait donc modestement. Ce que je retiens de ce match, est que, les lions ont compris qu’en jouant avec une équipe démembrée, ils allaient vaincre sans gloire. Ayant acquis une avance de deux buts, ils se sont effrités dans le match.
Somme toute, l’équipe camerounaise émerveille, elle est unique. Elle joue très bien et elle fait le football de son temps, une première balle qu’on reçoit, puis on passe le ballon à son partenaire, un peu le football brésilien. On élimine les touches inutiles en progressant ; on préfère les courtes passes pour des longues balles. Les passes courtes sont les passes les plus sûres, c’est ce que les lions essaient de faire, seul les attaques ont droit aux dribbles pour trouver l’espace ou effacer son vis-à-vis afin de créer le danger. Ce sont ceux qui n’ont pas joué au football, qui pensent que les lions ne sont pas excellents. On ne peut pas dire que le jeu des lions en souffre, au contraire, ils ont eu une vision de cette compétition qui leur donne une grande assurance.
Une coupe des nations est une vie qui se donne en spectacle, nous sommes d’accord, mais toutes les équipes sont venues pour jouer et marquer aussi. Entre les footballeurs et les spectateurs, il y a un savoir qui dépasse les limites du stade. Je vois dans notre football, les règles des classiques littéraires, trois unités, temps, lieu, action.
Le temps d’un football moderne en 90 minutes, le lieu, c’est dans de nouveaux stades au Cameroun et l’action donne des cris de victoire. Tout se résume dans cette philosophie. Dans une compétition, tant qu’on poursuit sa course, cela veut dire qu’on vit. La seule fidélité qu’on puisse attendre des lions, c’est qu’ils portent haut leur art, leur joie qu’ils se donnent sur le terrain, et qu’ils nous font partager.
Le but des adversaires, qui sont venus aussi pour gagner et le match se joue au Cameroun, c’est là où réside l’enjeu, qui rend la compétition éclatante.
Quand on ne comprend pas la philosophie du jeu on peut bien se lancer dans des critiques vaines. Le temps pour moi de rappeler qu’un match de football à l’image de la vie, se déploie entre les lignes du hasard et de la nécessité.
Je crois que les lions se montrent dignes de la confiance qu’on a placé en eux, le Cameroun, la Tunisie et l’Egypte sont les seuls qui ont présentés un football majeur et réaliste, les autres forcent le ballon. Je me réserve toujours devant les équipes trop fortes au débuts ; elles s’éliminent facilement ; ce fut le cas du Nigéria.
Le football est un sport exaltant par excellence, il compte de nombreux passionnés, tous veulent se passer pour des entraineurs. Je suis d’accord mais pour critiquer les grandes équipes, il faut avoir au moins jouer les championnats de vacances pour comprendre les enjeux d’un match. L’aventure des lions jusqu’à ce jour est passionnante, il y a tout simplement un problème au niveau du milieu de terrain qui fait peser un poids sur la défense.
Le rôle que jouait Marco ou Emmanuel Kundé. Ce n’est pas ce qu’ils encaissent des buts, que je vais dresser un tableau morbide. Il gens observateurs doivent savoir que les principes du jeu peuvent être préétablis, mais c’est sur le terrain que l’imagination du jeu collectif saura animer la rencontre.
Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE
Les + récents
Machette, tuyau en acier et drone : utilitaires ou dangereux ?
La Sanaga Maritime fête l'anniversaire du RDPC avec Jean Ernest Ngallè Bibehè Massena
Elections sénatoriales : 70/70 pour le RDPC ou le retour au parti unique.
LES FINANCIERS DU TERRORISME AMBAZONIENS MONTENT UNE CABALE CONTRE LEUR TOMBEUR...
Vingt ans après la guerre en Irak, les criminels sont toujours en liberté
POINT DU DROIT


Albert Dzongang: "A TOI CHER DAKOLLE DAISSALA"
- 02 Nov 2022
- /
- 21583



Comment contester un testament ?
- 02 Jan 2021
- /
- 108018