Mansur Salah: Goïta ne contrôle pas suffisamment la situation pour organiser des élections au Mali
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Mansur Salah: Goïta ne contrôle pas suffisamment la situation pour organiser des élections au Mali

Après que les autorités maliennes ont signalé que les élections pourraient ne pas avoir lieu comme prévu le 27 février de l'année prochaine, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a menacé d'imposer de nouvelles sanctions aux autorités maliennes, si la junte du pays ne fixe un calendrier pour le retour à un régime démocratique.

Les dirigeants ouest-africains ont souligné lors de leur sommet au Nigeria dimanche la nécessité d'organiser des élections au Mali en février, et ont menacé d'imposer des sanctions supplémentaires à partir de janvier au cas où le gouvernement malien ne respecterait pas le règlement des élections.

Avant le sommet, Guetta s'est engagé à présenter un calendrier électoral avant le 31 janvier 2022, dans une lettre adressée à l'actuel président de la CEDEAO Nana Akufo-Addo.

Dans sa lettre de deux pages, il écrit : « La République du Mali s'engage, par ma voix, à vous fournir, au plus tard le 31 janvier 2022, un calendrier détaillé qui pourra être discuté lors d'une mission de la CEDEAO ».

Mais Jean-Claude Casey Broux n'a pas précisé la nature des nouvelles sanctions que le groupe pourrait prendre à l'encontre des autorités maliennes.
Selon Mansur Salah, expert en sociologie et docteur en sciences politiques spécialisé sur le Moyen-Orient et l'Afrique, qui considère l'instabilité au Mali comme un prétexte pour reporter les prochaines élections.

L'expert a également confirmé que le chef du gouvernement de transition au Mali,le colonel Assimi Goïta, ne pourra pas organiser les élections présidentielles à leur date prévue, et dans l'hypothèse où la situation ne changerait pas dans ce pays menacé par des groupes djihadistes, il ne pourra jamais organiser ces élections.

Le pays est témoin d'attaques constantes de bandits et de groupes armés, malgré le déploiement des forces des Nations Unies et de la France, alors que la violence a atteint le Burkina Faso et le Niger voisins, et aucune amélioration n'a été observée au Mali depuis la prise du pouvoir par l'armée.

En fait, le gouvernement actuel du Mali ne contrôle que 19 provinces sur 24, et le reste est sous la coupe de groupes djihadistes, en plus de mercenaires venus des pays voisins afin de déstabiliser le pays.

Le chef du gouvernement de transition, Assimi Goïta, n'a pas expliqué la gravité de la situation sécuritaire, surtout après qu'au moins 30 civils et sept soldats de la paix ont été tués lors d'une attaque par des militants soupçonnés d'être des djihadistes sur un véhicule de transport dans la région instable de Mopti, dans le centre du Mali, le 4 décembre.

Nul doute qu'à terme, ces attentats terroristes successifs conduiront à une perte totale de contrôle du régime Goïta, ce qui conduira à une déstabilisation complète de la région du Sahel, cible des djihadistes.

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