Abattement des droits de fret maritime : Le GICAM ne décolère pas
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Le Groupement inter-patronal demande aux pouvoirs publics de prendre des mesures pérennes pour régler définitivement les problèmes liés à l’importation des marchandises.

La Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) maintient la pression. « La décision signée le 16 novembre par le ministre des Finances n’est qu’une amorce de solutions par rapport au problème posé », explique sa directrice exécutive, Aline Valérie Mbono. Selon cette dernière, celui-ci est inhérent « aux intrants des matières premières qui ont connu une grosse inflation sur la scène internationale. Celle-ci ne s’arrête pas seulement aux matières premières. Elle est aggravée par le coût du fret qui est passé du simple au quadruple. Quand une décision fait un abattement de 80% pour ramener pratiquement à la valeur d’avant augmentation, l’impact ne peut être que résiduel », déclare-t-elle.

D’une part, révèle Aline Valérie Mbono, la décision du ministre des Finances (MINFI) touche certaines matières premières qui ne payent pas déjà les droits de douane. Par conséquent, l’impact dessus sera nul. À titre d’illustre, elle cite la farine, le blé et les pâtes alimentaires. « Le blé a connu une augmentation de 70%. Cela s’aggrave avec le coût du fret qui est passé à plus de 400%. La mesure prise n’a aucun impact dessus. En effet, depuis 2008, le blé est exonéré des droits de douane. Pourtant, s’il fallait répercuter les coûts du blé et du fret sur le sac de farine, c’est 6000 Fcfa de plus par sac », fait-elle savoir. D’autre part, le klinker qui est la matière première entrant dans la fabrication du Ciment a augmenté de 97%. À ce prix, il faut ajouter le fret. Or, déclare la directrice exécutive du GICAM, il faut savoir que pour faire le ciment, les droits de douane sont limités à 5%. Conséquence : la mesure du MINFI a un impact de 50 Fcfa sur le sac de ciment, alors que les coûts auront un impact de 1500 Fcfa, explique-t-elle.

Concrètement, le GICAM appelle à une concertation avec les pouvoirs publics laquelle permettra de trouver des solutions pérennes et non passagères à situation qui prévaut. D’application immédiate, la décision du MINFI, Louis Paul Motaze, court jusqu’au 28 février 2022, quoique renouvelable. Celle-ci accorde un abattement de 80% de la somme totale à payer pour l’acheminement des marchandises importées par voie maritime.

45 milliards Fcfa

Cette décision du MINFI intervient quelques jours après un communiqué du GICAM qui annonce l’arrêt des activités d’importation et de production à partir du 1er janvier 2022 si le gouvernement ne trouve pas des solutions compensatoires à la hausse des prix de certains produits importés. Pour les trois premiers que couvre la mesure, les pouvoirs publics évaluent le manque à gagner à environ 45 milliards Fcfa. C’est le prix à payer pour maintenir les coûts des marchandises à la situation antérieure la crise sanitaire à COVID-19. En effet, avec cette pandémie qui réduit les déplacements, les coûts des produits importés connaissent une hausse vertigineuse. À fin 2020, le fret pour un conteneur de 20 000 pieds coûtait environ 700 000 Fcfa. À date, il oscille entre 1 et 1,4 million Fcfa.

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