Inflation : Une dizaine de poissonneries scellées à Yaoundé
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Il est reproché aux tenanciers de ces espaces marchands appartenant (tous) à CONGELCAM de pratiquer une augmentation illicite du prix du poisson.

Poissonnerie CONGELCAM, sise au carrefour Atangana Mballa, au lieudit marché Mvog-Mbi à Yaoundé, hier, 18 août. La porte est close. Il est pourtant 15h et c’est un jour ouvrable. Une note du ministère du Commerce (MINCOMMERCE) affichée sur une ouverture (fermée) du bâtiment indique la mise sous scellés de cette boutique par une équipe de la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes. Cette dernière a, par ailleurs pour matérialiser son acte, circonscrit à l’aide d’un fil en matière plastique la devanture de cet espace commercial. Lors du passage de l’équipe de reportage de Mutations, seul le vigile était présent sur les lieux.

Toutefois, non loin du bâtiment, dans un hangar, quelques individus vendent du poisson. Selon des riverains, il s’agit des employés de la CONGELCAM. Une information qui n’a pas été authentifiée. Non loin du carrefour Atangana Mballa, en longeant l’axe qui mène au carrefour Mvog-Mbi, une autre poissonnerie appartenant également à CONGELCAM est également mise sous scellés. Selon le chargé de la communication de cette structure, Joseph Flavien Kankeu, par ailleurs directeur régional pour le Centre, plusieurs poissonneries ont été fermées.

« Elle [équipe de la brigade nationale de contrôle et de la répression des fraudes, Ndlr] a scellé les poissonneries 1, 2,3 et 4 du marché Mvog-Mbi ; la poissonnerie 2 du marché Mokolo, celles de Nkol- Eton et de Biyem-Assi ». Au total, une dizaine de boutiques. Au sujet des motifs ayant conduit à ce dénouement, une hausse illicite des prix, apprend-on. En effet, explique le chef de la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes, Barbara Elemva Amana, ses équipes sont déployées actuellement à travers le territoire national pour endiguer la poussée inflationniste constatée dans la plupart des secteurs de grande consommation, dont l’agro-alimentaire et les matériaux de construction. C’est au cours de cette opération que, le 14 août dernier, les poissonneries CONGELCAM susmentionnées ont été fermées. Sauf que, se défend Joseph Flavien Kankeu, « s’il y a eu une hausse de prix comme le prétend l’équipe descendue sur le terrain, la loi de 2015 demande tout de même que l’on donne des mises en demeure puis des notifications d’amendes. Au cas où dans un délai de 30 jours la pénalité n’est pas payée, l’on peut apposer des scellés ». Sans ménagement, rétorque le chef de la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes au MINCOMMERCE, la procédure a été respectée.

« L’opérateur qui se sentirait, pour une raison ou pour une autre lésé dans ses droits, peut utiliser la voie de recours en adressant une requête au ministre ». La fermeture des poissonneries de CONGELCAM entraine une augmentation du prix du poisson sur le marché, voire la pénurie de cette denrée à Yaoundé, selon des vendeuses du poisson à la braise et des ménagères. « Le carton que nous achetions à 28 000 Fcfa est aujourd’hui vendu à 30 000 Fcfa voire plus ». Le kilogramme du maquereau-espagnol, homologué à 1450 Fcfa, connaît une augmentation en catimini sur le marché depuis plusieurs mois. Il n’est pas rare de l’acheter à 1800 voire 2000 Fcfa, font savoir des ménagères.

Importation

En rappel, il y a environ deux ans, le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (MINEPIA) a suspendu l’importation des produits de l’élevage (tilapia, carpe et yara) » à CONGELCAM. L’une des conséquences de cette décision, apprend-on, est la fin du monopole longtemps détenu par cet opérateur dans ce secteur qui aiguise des appétits voraces et la réduction de ses importations. En 2020 par exemple, le MINEPIA a autorisé CONGELCAM à importer 150 000 tonnes de poisson, toutes variétés confondues. Une quantité largement inférieure aux 181 678 tonnes de poisson importées par le Cameroun en 2017, selon les statistiques de l’Institut nationale de la statistique.

CONGELCAM avait alors dénoncé une politique de deux poids, deux mesures. « Il [le MINEPIA] refuse de donner l’avis technique d’importation à CONGELCAM, mais donne uniquement aux petits importateurs qui sont incapables de satisfaire la demande locale ». À la direction des Pêches, de l’Aquaculture et des Industries halieutiques du MINEPIA, sise à Mvog Beti, un responsable explique qu’en fonction de la crise dans chaque domaine ou dans chaque variété de poisson, le ministre peut retirer l’avis technique d’importation à un opérateur ou en donner. Cela est fait en fonction des études réalisées dans ce département ministériel.

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