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© Correspondance : Joselin Paulin Ouambo Ouambo
- 20 Jul 2021 12:55:31
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CAMEROUN :: En démocratie, on accepte les différences :: CAMEROON
Monsieur Biya 88 ans d’âge règne sur le Cameroun de main de maître depuis 38 ans, le moins que l’on puisse dire au soir de sa jeunesse c’est qu’il a réussi à conduire le Cameroun qui fut autre fois un pays prospère et admiré de tous dans l’impasse.
À coups d’élections truquées, de détournements de fonds publics, de violations de droits humains de toutes sortes avec à la clé une guerre sanglante qu’il a imposé par cupidité à son propre peuple. Juste pour rappel, les régions anglophones du pays sont depuis bientôt 5 ans le théâtre de crimes crapuleux sous l’indifférence du tyran d’étoudi et de ladite communauté internationale. Rien de ce que j’ai énuméré plus haut n’est nouveau pour le peuple Camerounais, seulement je souhaite mettre en exergue quelques faits d’arme de l’homme que certains sous prétexte de la fonction qu’il usurpe veulent nous l’imposer comme un Saint que l’on n’a pas le droit de contester.
Deux ans après avoir été chassé de l’Hôtel Intercontinental en suisse où il a ses habitudes par la diaspora Camerounaise, le président Camerounais décide pour des raisons relevant de sa magnanimité d’y retourner le dimanche 11 Juillet 2021, comme pour narguer une nouvelle fois ces compatriotes hostiles à sa politique. Ainsi, dès l’annonce de sa venue, la diaspora Camerounaise en particulier un groupe bien connu nommé la Brigade Anti-Sardinards se met en branle et fait des sorties pour dénoncer l’accueil et la présence de monsieur Biya sur le sol genevois, dans la foulée une manifestation est programmée pour le Samedi 17 Juillet. Elle a bien eu lieu malgré des informations de dernière minutes qui l’annonçait annulé par les autorités helvétiques, on n’a vu ce samedi 17 Juillet, des Camerounais gonflés à bloc, comme le dit un communiqué de la B.A.S datant du 14 Juillet, déterminés à rappeler à Monsieur Biya et au monde entier les cris de détresse du peuple Camerounais.
La justesse d’une manifestation contre le président à l’étranger !
De mon observation, bon nombre de compatriotes de par le monde et surtout résident au Cameroun, même s’ils ne peuvent pas l’assumer publiquement partage la cause défendue par la diaspora Camerounaise seulement, pour beaucoup également, ce qui ferait problème serait la forme choisie et la méthode utilisée pour se faire entendre ! Et en cela je rétorque qu’il n’y a pas une manière spécifique de se défendre quand on se sent en danger de mort du moins je n’en connais pas.
Au Cameroun, le régime policier de monsieur Biya a réduit à néant la capacité des citoyens à participer à la gestion du pays, l’idée de manifester est réprimée avec une telle violence que personne ne s’y risque, des Camerounais sont aujourd’hui poursuivis devant le tribunal militaire parce-que soupçonnés d’avoir eu l’intention d’organiser des marches.
Dans ce contexte qui rappelle malheureusement les évènements datant du 13 Juillet 1955 ou l’UPC fut interdit par le gouvernement français, l’action de la diaspora et des membres de la B.A.S spécifiquement prend une connotation particulière qu’il serait important d’analyser dans le fond au-delà de toute invective, se poser des questions essentielles notamment, pourquoi cette diaspora qui a souvent accueillie le président au rythme des chants et danses de chez nous aujourd’hui affronte la police étrangère pour protester contre la présence du même président à l’étranger.
Disons-le, s’indigner devrait être un droit inaliénable et protester un devoir surtout quand l’on se sent martyrisé. C’est Hannah Arendt qui rappelait que : « priver un individu se ses droits fondamentaux, c’est d’abord le priver de la capacité du politique ».
Ce que le prof Jacques EVUNA dans sa chronique de ce jour (le Dérapage de Genève) appelle l’activisme stérile relève de l’imaginaire, comme le professeur Jacques Fame Ndongo dans une tribune toujours en relation avec l’actualité de Genève, il semble circonscrire l’activité politique à la pratique du vote alors qu’à la suite du sociologue politique Philippe Braud, je conçois la participation politique au-delà du vote elle s’étend jusqu’à la participation à des manifestations de tout ordre, à l’expression d’opinion …
Que ce soit clair, je pense qu’il serait naïf de croire que la manifestation de Genève avait pour finalité la capture de monsieur Biya comme une certaine communication pouvait laisser penser. Comme impact visible, cette image montrant l’Hôtel Intercontinental de Genève comme une forteresse hautement gardée fait désordre d’abord pour l’image de l’établissement même, du Cameroun mais, aussi et surtout pour la personne de monsieur Biya Paul.
Pour finir, au-dessus de toutes les analyses que chacun peut faire de ce qui s’est passé ce week-end à Genève on peut conclure que si le but recherché par les activistes Camerounais de la diaspora était d’alerter le monde sur la présence de monsieur Biya en Suisse par ricochet mettre à nue sa gestion calamiteuse du pays on peut affirmer que le but a été atteint. Et pour les Camerounais du Cameroun le message adressé par la diaspora est plus que clair, la liberté est un fruit trop sucré, pour l’acquérir il faut risquer de se faire gazer, arroser, emprisonner !
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