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CAMEROUN :: Sommes-nous protégés par nos titres et distinctions au sein de la société ? :: CAMEROON

Quand un syndicat se transforme en parti politique.  

​L'actualité récente, marquée par l'interpellation de quelques enseignants du supérieur dans le cadre d'enquêtes pour infractions graves, oblige à une réflexion sur les limites de l'autorité académique et les dérives de la représentation syndicale. Les titres et distinctions confèrent-ils une immunité face à la loi ? Et quel rôle joue un syndicat qui choisit l'affrontement politique à la médiation sociale ?

​I - Le principe de l'imputabilité pénale : citoyenneté et immunité

​Le statut d'enseignant du supérieur, qu'il soit Professeur, Maître de conférences, Chargé de Cours ou Assistant, est source de prestige et de responsabilité. Cependant, l'État de droit établit un principe intangible : nul n'est au-dessus de la loi. Dès lors qu'un enseignant est soupçonné d'avoir commis des infractions pénales - comme les appels à la sédition, à la rébellion, voire des liens avec une entreprise terroriste, des actes totalement détachables de ses activités académiques - il est immédiatement traité comme tout autre citoyen.

​L'idée, implicitement défendue par certains, qu'être enseignant conférerait un droit de voler, de tuer, de mentir ou d'appeler à l'insurrection sans encourir de poursuites judiciaires est une grave déformation du droit.

​Le droit prévoit des cas d'immunité (parlementaires par exemple) , mais ces protections sont strictement définies et ne s'appliquent pas au corps enseignant. De plus, même pour les bénéficiaires d'une protection juridique, l'immunité est levée lorsque l'infraction est jugée détachable de la fonction exercée.
​Les enseignants interpellés n'agissaient pas dans le cadre d'un cours ou d'une recherche, mais dans un contexte d'activités criminelles présumées. S'ils sont protégés dans l'enceinte de l'université pour leurs activités académiques, cette protection s'arrête net lorsqu'ils commettent des infractions graves en dehors de ce cadre. Les titres universitaires ne sont pas un sauf-conduit face à la rigueur de la loi pénale.

​II - Le SYNES : glissement idéologique et rôle politique

​La dérive la plus inquiétante provient de la réaction du Syndicat National des Enseignants du Supérieur (SYNES). Dans son communiqué du 22 novembre 2025, la Secrétaire Générale, Pr. Wogaing Fotso Jeannette, Maître de conférences, déclare : "Le BEN-SYNES… réitère sa vigoureuse dénonciation relativement aux enlèvements et à la détention de nombreux enseignants..." 

​Le ton employé est non seulement virulent, mais aussi vulgaire et éminemment politique.

- ​" Vigoureuse dénonciation" : Ce terme relève de la rhétorique d'opposition frontale, et non du langage syndical traditionnel axé sur la négociation et la médiation.
- Qualifier les arrestations d'"enlevements" : Ce choix de mots est une insulte à l'État de droit. En usant de ce vocabulaire, la signataire du communiqué rendu public ne fait plus du syndicalisme, mais se comporte en véritable femme politique. Elle dénie à l'État du Cameroun son droit régalien d'enquêter et d'interpeller les auteurs présumés d'infractions graves sur son territoire national.

​Le sommet de cette dérive est atteint lorsque le SYNES "en appelle à leur libéralisation immédiate et sans condition". Cette injonction, qui vise à forcer la main des Institutions, nie le droit à l'État de juger des citoyens pour leurs activités criminelles au seul motif qu'ils sont enseignants.
​En s'opposant de front à une enquête pénale et en exigeant la libération immédiate des suspects, le SYNES ne défend plus la carrière ou les conditions de travail, mais prend clairement position contre le gouvernement. Il utilise le langage et la stratégie d'un parti politique d'opposition. Son discours est clair : ses membres bénéficieraient d'une impunité de fait.

​Un syndicat relève du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale. Il a une mission sociale et professionnelle. En adoptant ce positionnement politique radical, le SYNES a franchi la ligne de démarcation. Il n'est plus un syndicat, mais de fait un parti politique. Son rôle au sein de l'université, sanctuaire dédié à la science et à la neutralité, est devenu caduc.

​En conclusion, il y lieu de dire que la participation d'enseignants à des activités illégales détachables de leurs fonctions doit être traitée avec la rigueur de la loi pénale, car le titre ne confère aucune immunité.

​Plus grave encore, la réaction du SYNES est un aveu. En s'érigeant en force d'opposition dénigrant l'autorité de l'État et exigeant l'arrêt des procédures pénales, le SYNES a achevé sa mutation : il n'est plus un syndicat, il est devenu un acteur politique d'opposition.

​Le Ministère de l'Administration Territoriale devrait prendre acte de cette évolution idéologique et rhétorique. Il est impératif d'en tirer toutes les conséquences de droit concernant le statut et la présence de cette organisation sur le territoire national et au sein de l'enseignement supérieur. Le syndicalisme ne doit pas être un paravent à l'anarchie ni une plateforme pour l'activisme politique illégal.

Douala, le 2 décembre 2025.

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