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© Camer.be : La rédaction
- 08 Mar 2023 08:02:21
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CAMEROUN :: Littérature : Le diadème d'or de René Joly Assako Assako à la Femme :: CAMEROON
L'auteur de cette œuvre littéraire, Professeur des universités, n'est pas qu'un géographe de classe internationale. Vice-recteur à l'université d'État de Douala, René Joly ASSAKO ASSAKO sait aussi être très sensible et reconnaissant à la Femme, pour la vie qu'elle donne, la douceur, la bienveillance, le mystère et la magie qu'elle incarne. Aussi est-ce par hasard qu'en cette 38 ème édition de la Journée Internationale des droits de la Femme, cet écrivain et intellectuel prolixe, a-t-il sorti sa plume, pour faire une fleur à la Femme ? Question orale.
"ANGÔ'ÔLONG" est le résultat des démangeaisons qui portent, transportent et déportent René Joly ASSAKO ASSAKO, pour être aussi vascillant face à la joie et au bonheur que l procure la Femme à l'humanité entière. Nous y sommes donc :
" Sagesse et pensée du peuple Ékang à travers les contes, les proverbes et les citations". Ingrédients d'une œuvre littéraire préfacée par Jacques FAME NDONGO. ANGÔ'ÔLONG , collection Lettres camerounaises, L'Harmattan Cameroun.
Lisons René Joly ASSAKO ASSAKO, pour une meilleure aperception de ses intentions. L'écrivain trouve tout simplement la Femme si belle, si magnifique, magique et mystérieuse. Un hommage vivant et sans affectation pour la gent féminine.
L’ode à la femme de René Joly Assako Assako.
Je parle ici de toutes les femmes, qui qu’elles soient et quoi qu’elles aient fait dans la vie ou de leur vie. Je donne ci-dessous la teneur dudit hommage, en précisant qu’il est à des lieues de tout le bien que je pense de la gent féminine. Il s’agit tout aussi de peindre l’image et le statut que certaines femmes ont profanés et dont elles n’auraient jamais dû se départir. Voici du reste ce que je vois en la femme.
La femme, cet univers astral complet. Ses yeux sont les étoiles qui servent de repère et de guide dans la nuit noire et orageuse qu’est la vie. Sa tête est le soleil qui éclaire les voies de nos espérances incertaines. Son ventre est la matrice lunaire qui assure la générescence et la pérennité de l’humanité. Ses jambes sont les deux montants qui soutiennent la voie lactée, tourbillon de nos pensées, triangle des Bermudes où s’annule et s’efface notre raison. Son souffle, qu’elle respire simplement, éternue ou gémisse, est l’oxygène qui entretiendrait la vie hors atmosphère. Son corps tout entier est la constellation qui porte nos vies, le point précis où s’est produit le big-bang à l’origine du monde.
La femme, cet abîme d’amour. Voici l’ange qui pleure en voyant pleurer son fils qu’elle vient elle-même de taper, pour le redresser. Un être qui, sans effort et sans calcul, a mal d’avoir fait mal pour préparer le bonheur éternel d’autrui. On appelle cela de l’amour divin. Voici l’être spongieux, la ventouse en titre, qui aspire et inspire tant et tant de déjections de notre monde, qu’il s’agisse de l’éros ou du pathos. Et elle y a sa source de jouissance. Jouir de la réception des rejets d’autrui : un fabuleux dessein pour un indicible destin, que la femme assume sans partage.
La femme, cette matrice du monde. Neuf mois de malaise, d’externalités sanitaires. Neuf longs mois d’endurance, parfois dans l’indifférence et le déni des auteurs. Neuf mois de vomissements, de nausées, d’interdits, de rites et de rituels. Neuf mois de doute et de peurs multiformes, couronnés par une douleur infernale, dantesque, que dis-je, une mort d’un autre genre... Tout ceci pour donner la vie, pour donner naissance à des gens qu’elle doit parfois souffrir de voir fous, agonisants, prisonniers, exilés... Neuf mois de peine, pour donner la vie à des gens qui, parfois, pour des conneries érigées en valeurs cardinales, leur manquent de respect, les violent, voire, pire, les tuent ! Neuf longs mois de tout ça, pour donner naissance à un enfant que Dieu rappelle le même jour. Neuf longs mois au bout desquels elle perd, parfois, sa propre vie. Donner la vie pour perdre la sienne propre ! Homme, c’est la femme qui accepte de te faire un enfant qui t’aime vraiment, même si elle le fait par calcul. Car, en accouchant, la femme traverse la vallée de l’ombre de la mort. En te faisant un enfant, elle prolonge ta propre vie, elle t’inscrit dans la postérité, voire dans l’éternité. Par conséquent, dépense sans compter sur une telle femme, sauf si tu en es incapable. Et même dans ce cas, débrouille-toi à enjoliver sa vie du mieux que tu peux. Mets-la au chapitre des priorités de tes dépenses.
La femme à qui la nature a refusé le don d’enfanter mérite les mêmes attentions, sinon plus. Car elle passe toute sa vie à mourir. En effet, ne pas accoucher, pour une femme, équivaut à mourir indéfiniment.
La femme, cet être mystique. La compréhension doit être celle de l’élévation spirituelle dans la profondeur du mystère. Pour ceux qui ne le savent pas, le suprême, l’inaccessible de la cosmogonie négro-africaine est une femme. Et ses attributs ne se transmettent que dans son genre. D’ailleurs, esprit, infini et éternité ne font-ils pas un tout qui annule la succession ? C’est cela la femme, la pierre d’angle des bunkers les plus sécurisés, le bouclier anti-missiles derrière lequel quelques chanceux mâles trouvent sommeil et assurance.
Femmes de toutes aires et ères culturelles, femmes encore en vie et celles déjà parties où nous allons tous, je vous aime et vous honore. Pardonnez au monde. C’est par vous que nous arrivons à la vie. Et c’est seulement par vous que notre demande de pardon peut parvenir à Celui qui a la plénitude et l’exclusivité du pardon. Ne nous abandonnez pas dans notre nature de goujats, d’ingrats et d’orgueilleux. Nous en mourrons.
René Joly Assako Assako (2020). Angô’ô’lông. Sagesse et pensée du peuple Ekang à travers contes, proverbes et citations. L’Harmattan, 207 p.
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