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© Correspondance : Joselin Paulin Ouambo Ouambo
- 27 Jan 2023 12:16:41
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CAMEROUN :: JUSTICE POUR MARTINEZ ZOGO :: CAMEROON
Après l’assassinat crapuleux du journaliste Martinez Zogo, on constate chose rare au Cameroun que chacun d’entre nous se sent interpellé. Ce qui est logique dans la mesure où, ce n'est pas qu'une affaire de journalistes et d'hommes de médias, dans une dictature reptilienne comme celle du Cameroun, nul n’est épargné. Cette dernière forfaiture vient allonger la liste des crimes inqualifiables au Cameroun et tout porte à croire comme les autres cas, qu’on demandera justice en vain.
Je ne me fais pas d’illusion en ce qui concerne la suite de ce que le gouvernement appelle enquête. L’histoire très récente nous enseigne que l’un des meilleurs moyens de passer à autre chose au Cameroun, c’est de dire qu’on a ouvert une enquête sur un dossier brûlant. Maintenant, à ceux qui continuent de croire que justice sera rendue à Martinez Zogo, je pose la question suivante : croyez-vous sincèrement que le gouvernement de monsieur Biya va diligenter une enquête où les commanditaires, les exécutants et tous les complices de ce crime odieux et inadmissible seront arrêtés et traduits devant la justice pour répondre de leur acte ? au risque de vous décevoir, je vois au-moins une raison pour laquelle ce cas de figure n’a aucune chance d’arriver.
Pourquoi les enquêtes précisément sur la violation des droits humains n’aboutissent généralement pas au Cameroun ?
Dans une de mes réflexions en lien avec la dépolitisation de masse au Cameroun, j’explique que : le peuple camerounais est un peuple de résistant à la base, très engagé politiquement dans son entièreté. Je chute en affirmant que la perte de cette vitalité est très certainement liée en grande partie à l’ampleur de la répression sauvage qui s’est abattue sur celui-ci pendant les luttes d’indépendance. Le Cameroun a subi cette longue et pénible guerre et nul n’en doute qu’il a été marqué à jamais sur le plan psychologique. La conscience collective est aujourd’hui encore profondément marquée.
Marie-Emmanuelle Pommerolle (2008) va dans le même sens dans son article intitulé : La démobilisation collective au Cameroun : entre régime post autoritaire et militantisme extraverti. Elle dit comme pour contextualiser mon idée de départ que « l’hypothèse d’une culture politique nationale fondée sur la crainte (et donc sur la soumission et la résignation) des dirigés envers les dirigeants semble pouvoir être avancée aux vues de nos observations dans diverses organisations ».
Je fais un lien avec l’assassinat de Martinez Zogo et bien d’autres crimes non élucidés au Cameroun pour dire qu’en fait, l’oligarchie néocoloniale au Cameroun qui a pour seul projet politique rester au pouvoir n’a pas vocation à faire aboutir ces enquêtes dites ouvertes. Et c’est à dessein. L’idée de fond ici est de terroriser chaque jour un peu plus le peuple et empêcher toute velléité d’émancipation en d’autres mots, c’est l’implémentation de la politique de la peur.
La Politique de la peur est une expression qui désigne la politique d'un gouvernement qui utilise la peur collective de la population pour faire adopter des mesures réduisant les libertés individuelles.
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