Affaire Equinoxe : Atanga Nji veut que vous la boucler !
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: Affaire Equinoxe : Atanga Nji veut que vous la boucler ! :: CAMEROON

La lettre du ministre de l’Administration territoriale du 11 novembre 2022 instruisant le gouverneur de la région du Littoral de prendre une batterie d’initiatives contre un journaliste et le promoteur d’Equinoxe tv, pour « propos injurieux et diffamatoires à l’endroit du chef de l’Etat et des institutions de la République », fait désordre dans le champ médiatique camerounais. Et c’est le lieu de le dire, pendant tout son long magistère, Paul Biya a toujours encaissé avec hauteur et détachement les multiples dérives langagières sur sa personne. 

Il est même arrivé qu’à un sommet, il lance sous forme de boutade à ses collaborateurs « chacun apprécie la liberté d’expression », un peu pour rire de l’agacement de certains face au ton caustique de la presse. On se souvient. L’affaire Njawé et Célestin Monga ! En janvier 1991, suite à une lettre ouverte de célestin Monga au chef de l’Etat camerounais intitulée « la démocratie truquée », parue dans Le Messager N°209 du 27 décembre 1990, Njawé était condamné le 18 janvier 1991, avec Célestin Monga, à 6 mois d’emprisonnement avec sursis pendant 3 ans et 300.000 Fcfa d’amende chacun pour outrage au chef de l’Etat. La procédure initiée par le patron de l’Administration territoriale, nous ramène-t-elle vers cette case de départ ? 

Et si aujourd’hui Paul Atanga Nji se décide de lutter contre la presse, n’est-ce pas là un autre combat de Don Quichotte dans le roman de l’Espagnol Miguel de Cervantes ? « Ne fuyez pas, lâches et viles créatures, c’est un seul chevalier qui vous attaque », lance Don Quichotte au moment d’ouvrir la guerre contre les moulins à vent. Le chevalier Atanga Nji, en dégainant son artillerie répressive contre cet organe de presse oublie-t-il que c’est un moulin, une cible civile protégée ? La loi N° 90-52 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de communication sociale, en son article 17 (nouveau), et ce en son alinéa premier, dit « qu'en cas d'atteinte à l'ordre public ou aux bonnes moeurs, - la saisie d'un organe de presse peut être prononcée par l'autorité administrative territorialement compétente, - l'interdiction d'un organe de presse peut être prononcée par le ministre chargé de l'Administration territoriale ». 

En ce qui concerne Équinoxe télévision, le fait que Lebon Datchoua ait déclaré au cours de l'émission Équinoxe soir que « Paul Biya est l'une des malchances que le Cameroun ait connues », est-ce constitutive de trouble à l'ordre public ou aux bonnes moeurs ? Le ministre de l’Administration territoriale, en se glissant dans le champ de la régulation n’est-il pas en train de marcher sur les plates-bandes du Conseil national de la communication ? Avec ces interrogations, Le Messager s’est tourné vers les praticiens les hommes politiques pour recueillir leurs avis face à ces préoccupations. Les avis divergent comme on le constate à l’aune des clivages politiques. 

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo

L'actualité en vidéo