DIALOGUE NATIONAL 2019: RÔLE DE L’INTELLECTUEL ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE CITOYENNE
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CAMEROUN :: DIALOGUE NATIONAL 2019: RÔLE DE L’INTELLECTUEL ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE CITOYENNE :: CAMEROON

A notre avis l’intellectuel camerounais a un rôle fondamental à jouer en sa qualité d’observateur averti pour permettre au citoyen ordinaire de comprendre le concept de Grand Dialogue National en cours dans notre pays. Il a le devoir d’expliquer en termes simple à son frère, ses parents, son cousin, son voisin ce que veut dire Grand Dialogue National, pourquoi sa convocation, et les résultats attendus. C’est son devoir.

Le langage hermétique et pompeux n’est donc pas rassurant. Parlons terre à terre.

Exposé des motifs

Par exemple l’intellectuel doit permettre de comprendre que le Dialogue est convoqué parce que dans notre famille Cameroun, les membres de la famille ne s’entendent plus parce que les différentes composantes de la famille ont échoués respectivement dans leurs missions. Le peuple a échoué, les députés et sénateurs ont échoués, l’Exécutif (Gouvernement) a échoué depuis près de 40 ans pour la résolution des causes de la crise anglophone.

Que face à cet échec collectif, le Chef de famille (Président de la République) a convoqué une réunion familiale pour rechercher les solutions et permettre à toute la famille de retrouver la paix pour que les enfants, les parents, et les voisins continuent à vivre ensemble dans la même maison et dans la confiance réciproque.

Approche méthodologique objective

Après cet exposé des motifs, l’intellectuel doit pourvoir permettre à chaque membre de la famille qu’il soit lettré ou analphabète de comprendre pour que cette réunion familiale réussissent il faut une bonne méthodologie.

Nos Professeurs en management (qui sont actuellement au Palais des Congrès) enseignent par exemple que pour conduire un projet il faut nécessairement un plan d’action opérationnel.

C’est ce plan d’action opérationnel qui permettra justement au citoyen qui se retrouve à Mayo Banyo, à Nyong et Mfoumou, à Kadey, à kupé Manengouba, à Menchum, à Mayo Louti etc., de comprendre et d’évaluer les actions qui seront débattues et arrêtées aucours dudit Dialogue.

L’intellectuel doit pouvoir expliquer au citoyen (Peuple), que même comme il n’est pas à Yaoundé et ne prend pas part directement au Dialogue, c’est avec son argent que ce Grand Dialogue est organisé, et qu’il a un droit de regard sur ce qui va se passer. Qu’il est en réalité le Délégué du Match et non le spectateur.

Qu’ainsi, pour faciliter la compréhension du citoyen, il est souhaitable d’éviter les gros termes comme Conférence Nationale, Dialogue National, Tripartite, Fédéralisme souple, Régionalisme accentué,

Décentralisation renforcée, pour utiliser les INDICATEURS simples que le citoyen peut palper et mesurer lui-même.

C’est pourquoi il convient à notre avis d’expliquer au citoyen que le Dialogue National en cours a pour but permettre au citoyen d’améliorer son vécu quotidien et son bien être social et économique personnel et collectif.

Concrètement après le Dialogue, le citoyen de Nord Ouest et du Sud Ouest (et par extension aux autres citoyens) doit :

- Renter à la maison, circuler librement dans toutes les rues, aller à l’école, avoir de l’eau potable, avoir la lumière en permanence, aller au marché, aller au champs, aller à la chasse, aller au cinéma, jouer les matchs de football, circuler sur le trottoir au lieu de marcher sur la chaussée, voir les benskineurs rouler à droite et respecter les voir respecter feux et les autres usagers de la route (puisqu’ils prennent par au Dialogue) etc. En un mot, le Dialogue doit mettre nécessairement fin à la mauvaise gouvernance et faire naitre la bonne gouvernance.

Ainsi, l’intellectuel (le sachant), doit pouvoir utiliser ses techniques intelligibles pour expliquer aux enfants, à la mère, et au père( ce dernier étant chef de famille), que contrairement à la période d’avant 1990, les Universités et Instituts d’Enseignements supérieurs inondent de nos jours les rues et on y enseigne comment concevoir les plans d’action opérationnel pour conduire un projet. Et ils comprennent.

Ces jeunes qui en 1990 étaient mineurs sont aujourd’hui âgés de 29 ans pour les plus jeunes. Expliquons-lui aussi que le dialogue n’est qu’une forme de résolution amiable de conflit parmi tant d’autres (Médiation, Conciliation etc.).

Que le dialogue (négociation) oppose deux parties sans un intermédiaire ;

Que la négociation donne lieu aux concessions de part et d’autres ;

Que les règles de la négociation recommandent que les parties soient au même degré de confiance, d’information et de confort ;

Que le document guide (plan d’action opérationnel) devant canaliser l’adoption et l’exécution des actions d’apaisement doit être élaboré et adopté par les deux parties et contiennent classiquement les points directeurs indiqués ci-dessous :

1-Points à Débattre par commission arrêtés de manière consensuelle,

2- Populations Bénéficiaires des points à débattre,

3- Objectifs à atteindre par commission,

4- Résultats attendus des commissions,

5- Noms des Personnes ressources devant conduire les opérations par commission,

6- Cout de l’exécution de la mise en œuvre des actions arrêtées lors du Dialogue,

7- Provenance des ressources financières pour financer les actions arrêtées,

8- Date de début de chaque action,

9- Durée d’exécution de chaque action,

10-Date de l’évaluation de l’exécution de chaque action arrêtée,

11- Sanction en cas d’inexécution de chaque action,

12- Le bilan financier de l’organisation du Grand Dialogue etc.

Nous pensons vraiment qu’à la fin du Dialogue, en sa qualité de mandant, chaque citoyen doit pouvoir comprendre et évaluer scientifiquement les décisions prises au cours du Dialogue de telle sorte qu’il puisse demander des comptes à son mandataire qui le représente actuellement au Dialogue.

Au demeurant, il est opportun pour nous de rappeler à toute fin utile qu’au cours de l’émission intitulée 237 le Débat sur la Télévision Equinoxe en date du 06 février 2019 à 21h sur le thème « Quels intellectuels pour le Cameroun ? »

Les Pr. Hubert MONO DJANA, Pr. Ambroise KOM, et Pr. Cécile Dolisane- Ebosse Nyambe, ont eu chacun l’occasion de livrer son opinion sur le sens à donner au mot intellectuel (en rapport avec l’actualité sociopolitique en cours). Ainsi, très brièvement, pour le Pr. Hubert MONO DJANA, un intellectuel est celui qui comprend, celui qui peut faire comprendre. Pour le Pr. Ambroise KOM, il faut d’abord distinguer l’intellectuel du diplômé, car disait-il, ce n’est pas parce qu’on a un diplôme qu’on est intellectuel. Pour ce dernier, l’intellectuel renvoie à l’éthique et la production des œuvres de l’esprit dans la durée. Enfin, pour le Pr. Cécile Dolisane, un intellectuel est un homme froid, c’est un homme qui prend des distances, c’est quelqu’un qui donne des opinions objectives. Pour elle il n’est donc pas possible de parler de l’intellectuel dans la « médiocratie ».

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