En prélude au Grand Dialogue National prescrit par Paul Biya le président de la République du Cameroun, un rendez-vous qui devrait trouver une (ré) solution à la crise politico-militaire qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun depuis trois ans, Camer.be est allé à la rencontre de Morgan Palmer. Ce dernier, est vice-président, porte-parole du Parti Républicain dont Georges Gilbert Baongla le fils naturel de Paul Biya, est président.

Comment avez-vous accueilli l'annonce du Grand Dialogue national par Paul Biya le chef de l'État ?

Il était temps de mettre fin à l'autisme gouvernemental, face aux différentes tensions et revendications politico-sociales présentes dans le pays. L'annonce d'un Dialogue a suscité un certain enthousiasme dans nos rangs. Mais cet enthousiasme a aussitôt migré vers la modération, dès qu'on s'est mis à exhumer le souvenir des précédents de notre histoire. L'épisode de la Tripartite en 1992 ne fût pas particulièrement glorieux. Dans tous les cas, le Parti Républicain dans sa générosité habituelle, a spontanément proposé de faire de cette plateforme un lieu pour régler et non survoler l’universalité des problèmes du Cameroun.

Le leader actuel de votre parti que vous êtes, a-t-il été convié aux consultations menées depuis quelques jours, par le Premier ministre camerounais, Dion Joseph Ngute?

À l'heure qu'il est nous n'avons pas encore été contactés, bien que nous ayons aussitôt manifesté notre intérêt pour ces assises en écrivant au Premier ministre et en lui soumettant une série de propositions pouvant étoffer l'agenda de ces rencontres.

Les contours de cette grand'messe politique vous semblent-ils pertinents et de nature à mettre un terme à la crise anglophone ?

Le Parti Républicain a salué l’annonce de ce dialogue réunissant les forces vives du Cameroun. Pour aller vers des solutions de paix durable, nous souhaitons que cette initiative ne se limite pas à un simple "symposium de décrispation des anglophones"

Sinon, que ferait votre parti si, c'est lui qui était au pouvoir ?

Nous aurions pris plus de temps que l’agenda prévu par le Gouvernement actuel. Le parti Républicain aurait donc proposé un minimum de 21 jours d’assises. -7 jours pour l’audit, 7 jours pour les solutions, 7 jours pour les résolutions finales- Pour donner une efficience et de la cohérence à ces assises, nous aurions également proposé d'aborder les thèmes suivants:

L’Education-Formation-Emploi des jeunes, La Sécurité Sociale, La Répartition de la Richesse, Le développement de nos Terroirs, La place des Femmes, La Diaspora, La vie chère Etc...

Quelle serait selon vous, l'issue de ce Grand Dialogue national ?

Si ce Grand Dialogue est l'objet d'une instrumentalisation pour faire un gain de temps, un gain d'argent et un gain politique, alors cette mauvaise appréciation de la situation pourrait faire surenchérir les tensions.