Le commerce florissant des cercueils importés à Douala
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Les familles endeuillées ayant un pouvoir d’achat élevé en sollicitent de plus en plus pour accompagner les proches décédés.

Tout a l’air macabre. L’entrée principale de l’Hôpital Laquintinie de Douala affiche un décor sinistre, renforcé par l’ouverture de nombreuses pompes funèbres. Il y en a pour tous les goûts, lorsqu’on arpente les deux rues perpendiculaires en macadam, occupées d’un côté comme de l’autre par des vendeurs de cercueils. On se croit dans un monde de macchabées où la vie n’est qu’un lointain souvenir. On retient son souffle en franchissant le seuil de « Dernier lit », « Sommeil éternel » ou « Dernière demeure », nom commercial de certaines pompes funèbres connues dans le coin pour leurs services divers à une clientèle presque toujours abondante. On en compte une quarantaine, avec chacune une touche particulière.

Une offre qui tient compte du volume de la bourse, au regard du penchant des clients vers les « caisses importées », autre appellation de cercueils dans le jargon. « Contrairement au bois de chez nous, les cercueils importés sont fabriqués avec un bois trop épais, différent de la planche de couleur blanche. Les charançons ne s’attaquent pas facilement au bois venu de l’extérieur du fait des produits utilisés pour son traitement. Le portail des camerounais de Belgique. Ces bois sont bien travaillés, bien décorés… Cela fait leur particularité par rapport à ce qui est fait chez nous », explique Caroline Tayou, promotrice de la pompe funèbre Marccam. Ce genre de cercueil n’est donc pas à la portée du premier venu, quand on imagine qu’il coûte entre 1 et 3 millions Fcfa, voire plus. Le prix se négocie généralement à la tête du client.

« Quand je parviens à vendre un cercueil importé, je gagne facilement 80 ou 90% de bénéfices par rapport au prix d’achat », ajoute-t-elle. Les cercueils importés exposés en face de l’hôpital Laquintinie proviennent pour la plupart de la France et du Canada, informent quelques vendeurs qui peuvent se targuer d’en faire de bonnes affaires. Un négoce qui impose le respect de quelques conditions. Parce que les commandes sont faites par lot de 64. Pas moins. « Le fournisseur exige l’achat ou la prise d’un conteneur de 64 caisses qu’il emballe avec une matière plastique. Dès l’ouverture du conteneur au Port, un client qui est sur place peut déjà faire son choix », renchérit Caroline Tayou.

Même si le taux de vente a un peu baissé, « les caisses importées » restent jusque-là les plus sollicitées par des familles aisées. 10 ou 15 cercueils importés vendus par mois, c’est selon. A côté, les caisses fabriquées localement ont certes leur clientèle, mais on leur reproche un déficit de finesse. En utilisant les essences telles que « bubinga » et le « mbété », les menuisiers ne donnent pas toujours le design attendu au produit fini. On comprend donc que le prix d’une caisse, variant entre 100 000 Fcfa et 1 000 000 Fcfa, n’attire pas une clientèle exigeante sur quelques détails.

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