Le visage repoussant de Yaoundé : Les nids d’éléphants rythment la circulation
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Les tronçons routiers dégradés de la capitale causent des désagréments aux usagers, aux riverains et portent un coup à la beauté au paysage urbain.

Mokolo en bas - cité verte : Les usagers de ce tronçon sont obligés de rouler en fonction des larges trous qui recouvrent la chaussée.
Mokolo en bas. Il est 12 h ce 08 août 2019. Plusieurs mototaxis et véhicules embarquent. Les destinations sont multiples Cité verte, Nkolbisson, Ekorozok etc. Sur la route, gros porteurs, taxis, véhicules de transport en commun, mototaxis, chacun essaie de se frayer un chemin. Tandis que certains évitent les nids de poule, d’autres cherchent à rouler sur les « restes » de bitume. Les mototaximen se faufilent entre les véhicules.

Pour ces derniers, c’est une question d’habitude. Mais pour les clients, un périple pour le dos.A quelques mètres du carrefour, une grande marre boueuse s’est érigée, réduisant la route au un tiers. C’est sur ce chemin restant que les automobilistes venant des deux sens se disputent la voie. Pascal Meh, mototaximan, garé à cet endroit observe la scène. « La route est dans un très mauvais état », s’indigne-t-il. « Ceci rend notre activité très difficile. Les embouteillages causés par l’état de la route nous empêchent de travailler normalement. Je me retrouve parfois coincé entre les véhicules et cela ralentit mon déplacement. Mes recettes ont baissé. En plus, je dois dépenser au garage à cause des pannes sur la moto. Lorsque la boue se mêle à l’eau, c’est la galère », poursuit-il.

Autre contrainte, commerçants ambulants et étals à ras de sol côtoient la chaussée. « On a fait trois mois ici sans accéder de l’autre côté de la route. Il a fallu que nous nous associions aux bayam-sellam pour remblayer la route de nos propres mains. L’entreprise chinoise en charge des travaux avait abandonné le chantier », déplore un moto-taximan. Les hommes ne sont pas les seuls à souffrir de cette situation. Les véhicules en pâtissent. Cyriaque, un chauffeur de véhicule habitué de ce tronçon, dit être obligé de changer les pneus de sa voiture toutes les semaines. Le portail des camerounais de Belgique. « Le véritable problème est celui des embouteillages. Nous ne pouvons plus travailler normalement. Nous sommes obligés de contourner pour ne pas subir les dommages. Voici un pneu que j’ai acheté il y a quelques semaines.

Il est tout lacéré à cause de la route. J’en achète chaque semaine et un pneu coûte 8000 Fcfa. Ça fait 10 ans que je suis sur cette route. Elle a commencé à se dégrader et aujourd’hui, elle est dans un état de dégradation avancée et personne ne fait rien », se plaint-il. De Mokolo en bas à la montée « Yoyo bar », en passant par la montée du lycée de la Cité verte, les nids de poules jonchent la route. Pour Alain Jules Essomba, habitant le quartier Cité verte, l’état de la route favorise les agressions enregistrées sur le tronçon menant à « Yoyo bar ». « Quand la voiture ralentit à cause des trous les gars profitent pour tirer les sacs à travers les vitres », confie-t-il.

Une hypothèse battue en brèche par Pierre Emah Ottou, un conseiller du chef de ce quartier. « L’insécurité ambiante dans notre quartier n’est pas seulement liée à l’état de la route qui est inexistante, c’est un problème de mentalités. Avec les ruelles non éclairées, les malfaiteurs peuvent agir en toute quiétude. Le problème de route n’est pas le seul dans ce quartier, il y a également un manque d’entretien ». Et d’ajouter : « Le problème de route regarde l’Etat. Nous avons vu le maire qui nous a fait comprendre qu’il n’avait pas qualité. En tant qu’habitant du quartier, nous avons tellement de difficultés à nous déplacer. Il faut contourner par Nkolbikok ou proposer (payer un montant supérieur au tarif ndlr).

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