La Belgique s’ouvre aux crypto-devises, juste à temps pour accueillir la Libra de Facebook
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La Belgique S’ouvre Aux Crypto-Devises, Juste À Temps Pour Accueillir La Libra De Facebook :: Belgium

Alors que Facebook rejoint la tendance et lance à son tour sa propre devise virtuelle, c’est sur la pointe des pieds que Bruxelles avance sur le terrain des monnaies cryptographiques. Jusqu’ici relativement réticente à ces drôles de devises, la Belgique lançait l’été dernier sa première plateforme d’échange de crypto-actifs, Bit4you, sur laquelle les traders peuvent désormais acheter des crypto monnaies parmi lesquelles le fameux Bitcoin. Développée par un informaticien de 24 ans, Sacha Vandamme, Bit4you se veut totalement conforme aux régulations belges et européennes, notamment en termes de blanchiment d’argent et de lutte contre le financement du terrorisme.

Les régulations actuelles des crypto-monnaies

Si la Libra de Facebook prétend cibler, entre autres, les exclus du monde bancaire, il faut rappeler que les règles qui encadrent l’accès au compte en banque ont avant tout pour objectif d’assurer la sécurité des fonds et de contrôler les activités frauduleuses. Une problématique qui oppose encore certains états aux cryptomonnaies, souvent accusées de favoriser le crime et les transactions sous-jacentes du fait de leur anonymat complet. En effet, comme l’illustre une étude de JP Morgan sur l’origine des transactions, celles-ci passent bien souvent par des pays où les transactions financières sont peu régulées (Malte, Bélize, Seychelles…).

Nombreux sont encore les gouvernements dont les banques centrales se contentent d’observer de loin le phénomène. Les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont encore pas légiféré spécifiquement, et les crypto-monnaies sont simplement sujettes aux mêmes lois, mal adaptées, que les devises traditionnelles. La Belgique et la France comptent quant à elles ont fait des efforts plus proactifs, incitant l’Union Européenne à promettre d’adopter de nouvelles règlementations dans le cadre de l'UE 28, notamment en ce qui concerne le blanchiment d’argent et les activités terroristes.

Forces et faiblesses de la Libra

Quand on parle de Facebook, on envisage d’abord un géant de l’Internet et le spectaculaire esprit d’entreprise de Mark Zuckerberg, rapidement suivi des scandales qui ont maintes fois entouré le mépris de la firme américaine en ce qui concerne le respect de la vie privée. Et si certains d’entre nous n’hésitent pas à placer quelques photos entre les mains du réseau social le plus célèbre au monde, il en est tout autre de nos finances. Dans ce domaine, la confiance est essentielle.

On notera également que l’enrôlement d’utilisateurs professionnels, autre élément clé du secteur de la finance, est un travail de longue haleine, contrairement à l’attrait d’utilisateurs vers Messenger ou WhatsApp. C’est là que se trouve le génie de Facebook, qui commence petit en proposant des applications de particulier à particulier, comme le partage de l’addition au restaurant, dans l’espoir d’attiser à long terme l’intérêt des pros.

Les tradeurs belges auront poussé un soupir de soulagement en se découvrant enfin l’accès à ces monnaies du futur, et ce au moment même où Facebook annonçait le lancement de sa propre crypto-devise. Et avec plus de 2,4 milliards d’abonnés à son gigantesque réseau, la vaste clientèle potentielle du géant des réseaux sociaux promet de faire trembler les banques. Si certains restent sceptiques - le consultant bancaire Belfius prévoit un impact limité – d’autres, comme Bruno Colmant, économiste fiscaliste belge, comparent le Bitcoin à « l’Internet de l’information » et parlent même de « révolution monétaire ».

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