Séjour genevois de Paul Biya: la Suisse s’impatiente.
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Au lendemain de la condamnation de plusieurs des gardes du corps du président camerounais, la Suisse espère que Paul Biya écourtera son séjour genevois. Une nouvelle manifestation contre sa présence est prévue samedi

La visite mouvementée du président camerounais en Suisse touche-t-elle à sa fin? Arrivé le dimanche 23 juin à Genève pour des raisons privées, Paul Biya, 86 ans dont près de la moitié passée aux commandes de son pays, est en tractations avec la diplomatie suisse pour qu’il écourte son séjour.

Une nouvelle manifestation de la diaspora camerounaise est prévue ce samedi. Celle du week-end dernier avait dégénéré en affrontements avec la police, les protestataires tentant de s’approcher de l’hôtel Intercontinental où logeraient le président et son entourage.

Trois jours avant cette manifestation, les gardes du corps du chef d’Etat avaient molesté un journaliste de la RTS qui couvrait une action des opposants camerounais contre les séjours répétés et luxueux de Paul Biya à Genève. Le 2 juillet, soit une semaine après les faits, six membres du service de sécurité du président ont été arrêtés et condamnés le lendemain par le procureur général genevois à des peines avec sursis, avant d’être libérés dans la soirée.

Pas pressé de s’envoler

«Nous avons connaissance de ce départ», répond-on au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), sans préciser sa date exacte. «Nous n’avons pas été absents de ce débat durant les derniers jours», poursuit le DFAE. Pourtant, ce jeudi, l’encombrant hôte de la Suisse ne semblait pas pressé de s’envoler. L’hôtel Intercontinental était toujours protégé par la police et le service de sécurité du président camerounais. Devant l’hôtel, un agent déconseille aux journalistes d’entrer dans l’hôtel.

Au pouvoir depuis 1982, Paul Biya est un pilier du palace genevois. Selon un décompte du réseau d’investigation sur le crime organisé et la corruption (Organized Crime and Corruption Reporting Project – OCCRP) datant de février 2018, le président Biya avait passé au moins quatre ans et demi en visite privée à l’étranger sur ses trente-cinq ans de règne. Les rives du Léman ont toujours été sa destination préférée.

Une période troublée

Traditionnellement un îlot de stabilité en Afrique centrale, le Cameroun est déchiré depuis 2017 par un conflit de plus en plus incontrôlable avec des séparatistes dans les deux provinces anglophones de l’ouest. La Suisse tente d’ailleurs une médiation et elle a réuni des représentants séparatistes la semaine dernière, pour qu’ils puissent à l’avenir former une délégation commune dans de futures négociations avec Yaoundé. Berne assure que la présence du président camerounais en Suisse n’a pas de lien avec ce processus de paix balbutiant.

Le Cameroun est aussi la cible des incursions du groupe terroriste Boko Haram depuis le Nigeria. Paul Biya a été réélu en octobre dernier pour un septième mandat, mais l’opposition a contesté les résultats et son principal leader, Maurice Kamto, est en prison après des manifestations durement réprimées.

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