Crise anglophone : Que cesse la tuerie des enseignants !
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Réagissent à la dernière mutilation d’un des leurs, des syndicats enseignants appellent au retour à l’école de tous les enfants à la rentrée de septembre 2019 et un dialogue pour mettre le plus rapidement fin à la guerre.

C’est en principe ce mercredi, 29 mai 2019, qu’aura lieu la levée de corps d’Olivier Wountaï Voundou, l’enseignant du lycée de Nitob dont la tête avait été retrouvée jetée dans un carrefour de Bamenda. A l’occasion, un collectif de syndicats d’enseignants, dont le Snaes est le seul francophone, lance un appel à leur corporation. « (Que) les enseignants de tous les secteurs et de tous les niveaux sortent massivement en noir le mercredi 29/05/2019 pour accompagner les restes de notre frère décédé de la morgue à la délégation régionale des Enseignements secondaires du Nord Ouest, d’où ils partiront pour sa ville natale, dans la région du Nord », lancent les responsables du Cameroon teachers’ trade union (Cattu), du Teachers association of Cameroon (Tac), du Battuc (enseignants de l’Eglise baptiste), du Peattuc (enseignants de l’Eglise presbytérienne), du Cewotu (enseignants du catholique) et du Syndicat national autonome des enseignants du secondaire (Snaes), qui appellent les autres à les suivre dans cette voie. Ils ne comprennent pas cet « énième enlèvement, meurtre et cette fois-ci l’exécution et la mutilation rendues publiques en toute impunité, de M. Wountaï Voundou Olivier ».

Déclencheurs de la crise

Ce cri de détresse sonne en même temps comme le retour dans l’arène politique de ceux par qui la grève avait commencé. Leur évaluation ? « La grève des enseignants, telle qu’indiquée dans le ‘’mot d’ordre de grève illimitée’’ adressé au Premier Ministre chef du gouvernement le 26/10/2016 devait être une grève pacifique mais sa mauvaise gestion inexplicable d’une part, les atermoiements et les abus flagrants d’autre part, l’ont conduite au chaos actuel ». Révoltés, ils déplorent « les assassinats insensés d’enseignants d’un côté et de compatriotes d’autres corps de l’autre, témoignages d’une terrible régression dans une sauvagerie sans nom ». L'info claire et nette. Pour eux, la situation actuelle où des « tueurs insensibles et insensés » arrachent la vie en toute impunité en plein jour, où les enfants sont empêchés de se rendre à l’école, ne saurait perdurer.

Une situation d’infra-humanité dont le bilan est lourd pour l’avenir. En effet, ils constatent que « les enfants scolarisés, particulièrement, ont été maltraités de toutes les manières les plus abominables et la récolte honteuse pour les parents ayant abandonné décidément leurs devoirs parentaux sacrés se présente sous la forme d’une augmentation astronomique du nombre d’enfants de rue ne travaillés par un précoce et insolite appétit pour l’argent, d’une proportion énorme de mères adolescentes dans les maternités, d’un nombre incalculable de filles languissant dans les salles de réanimation à cause d’avortements provoqués ».

Ces leaders syndicaux appellent à l’union sacrée de toutes les couches de la société, pour lutter contre « la terreur aveugle ». Ils appellent « les autorités civiles, administratives et de maintien de l’ordre (à remplir) leurs missions de protection des citoyens et (éviter) de fermer les yeux sur les épreuves d’une population assiégée et livrée à des tueries insensées ». Camer.be. Faisant chorus avec les appels du dialogue, ils invitent le Chef de l’Etat à l’organiser au plus vite. Mais surtout, que « tous les citoyens de bonne volonté, soucieux du développement et de l’avenir de ce pays, commencent d’ores et déjà à mettre tout en oeuvre pour le retour de tous les enfants à l’école en septembre 2019, parce que nous ne saurions être les spectateurs passifs du sacrifice des enfants ». On en est encore bien loin.

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