Un policier arrêté en détention illégal d’ivoire.
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Un policier basé à Garoua a été arrêté à Yaoundé en raison de l’abattage et du trafic de produits de la faune dans le parc national de Bouba Ndjida.

L’agent de police a été arrêté dans sa chambre d’hôtel à Odza à Yaoundé, avec une défense en ivoire, une peau de léopard et 5 crânes de lion. L’arrestation a été effectuée par la Délégation Régionale de la Forêt et de la Faune du Centre travaillant en collaboration avec la brigade de gendarmerie d’Odza. Un organisme de renforcement de l'application de la loi sur les espèces sauvages connu sous le nom de LAGA a fourni un soutien technique pendant l'opération.

Selon de précédentes enquêtes, il a transporté les produits dans sa voiture de Garoua à Ngaoundéré et est monté dans un bus commercial à destination de Yaoundé où il a pris un logement dans le quartier d’Odza. Il a tenté de vendre les produits, mais ses activités illégales étaient sous enquête depuis le parc national Bouba Ndjida où il était en poste. Il était responsable de la sécurité et de la protection de la faune dans les zones de chasse 12 entourant le parc. Il s'est violemment opposé à son arrestation et a tenté de donner des ordres aux gendarmes chargés de l'affaire.

Selon des rapports d'enquêtes révélés par des sources non identifiées proches de l’affaire,il serait soupçonné d'être en contact avec des braconniers depuis son poste de travail, et d’avoir joué un rôle de couverture pour eux en transportant des produits illégaux et les mettant en relation des acheteurs dans tout le pays. Il a activé un groupe de braconniers et leur a offert protection et opportunités d’affaires. Peu de temps avant son arrestation, il avait vendu deux peaux fraîches de félins. D'autres rapports d'enquête indiquent qu'il était le principal responsable du trafic d'espèces sauvages dans la ville de Garoua. Il a utilisé son poste d'agent de police pour déplacer des produits de la faune sauvage en toute impunité.

Le parc de Bouba Ndjida a pris de l'importance en 2012 lorsque des braconniers soudanais l'ont attaqué à l'aide d’AK 47 et de grenades propulsées par fusée, tuant ainsi des centaines d'éléphants en l'espace de deux mois et leur enlevant ensuite leurs défenses. Le monde a pris conscience de la triste réalité et le gouvernement a réagi en installant des militaires dans le parc. Le parc de Bouba Ndjida est le plus diversifié du pays. Il abrite plusieurs espèces fauniques, notamment des lions, des éléphants, des girafes, des hippopotames, des élands de Lord Derby et plusieurs autres espèces d’antilopes emblématiques.

Il convient de noter que s’il est reconnu coupable, le policier risque de voir sa peine doublée car, en vertu de la loi, quiconque est trouvé en possession de parties d’une espèce protégée est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 ans et d’une amende de jusqu’à 10 millions de FCFA ; cette peine sera doublé si le défaillant est un agent des forces publiques.

L’arrestation dénote un problème de conservation difficile dans le pays et pose de nouvelles questions sur la manière de sécuriser les parcs sans la présence de l’armée et d’autres agents de la force publique qui n’ont tout simplement pas été formés à de telles fonctions.

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